Le Vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et Centrale effectue un séjour de travail en Guinée. Ce lundi, M. Ousmane Diagana a eu une séance de travail avec le Premier ministre, Chef du gouvernement et le ministre de l’Économie et des Finances. Au sortir de la rencontre, il a annoncé des perspectives plutôt heureuses pour la Guinée dans le cadre de l’accroissement des financements de son institution en faveur du pays. Interview !
Guinéenews : Vous sortez d’un entretien avec Monsieur le Premier ministre. Dites-nous de quoi il a été question lors de ce conclave ?
Ousmane Diagana : Plus qu’un entretien, ça a été une vraie séance de travail. Je voudrais vraiment remercier Monsieur le Premier ministre et Monsieur le ministre de l’Économie et des Finances pour avoir le temps de nous expliquer la situation sociopolitique en Guinée dans le contexte de la transition, l’état du dialogue inter-guinéen, mais également d’avoir partagé avec nous les priorités de développement, les progrès qu’ils sont en train d’enregistrer dans le cadre de la mise en œuvre de ces priorités. Mais le challenge ne manque pas pour un pays qui est en voie de développement. Donc, ce sont des points sur lesquels on a véritablement entendu Monsieur le Premier ministre et qu’on a véritablement compris.
Évidemment, en tant que partenaire de très longue date avec la Guinée, ayant un programme composé de projets divers,. Cette séance de travail a été également l’occasion de les écouter par rapport à la performance de ce portefeuille, mais également les difficultés qui existent. Et nous avons convenu, puisque c’est la toute première grande séance de travail que nous faisons dans le cadre de cette mission qui durera deux jours, de revenir vers la fin de la mission pour voir quelles sont les prochaines étapes que nous entamerons ensemble.
La Guinée vient de changer de statut en accédant à la catégorie des pays à revenu intermédiaire. Quelle appréciation en faites-vous ?
C’est une performance qu’il faut saluer. Arriver à ceci pour un pays comme la Guinée n’est pas nécessairement surprenant. C’est un pays qui est riche, vous le connaissez mieux que moi. Donc, ceci, c’est véritablement une tradition ou je dirai une reconnaissance des richesses importantes dont le pays dispose.
Maintenant, c’est aussi un indicateur de deux chiffres. Il faut que cet indicateur puisse être ressenti par les Guinéens dans leurs conditions de vie au quotidien. Et ça passe véritablement par l’assurance de la sécurité alimentaire par la possibilité pour tous les Guinéens d’avoir accès à l’électricité, de faire en sorte que les jeunes puissent avoir accès au marché de travail et que l’ensemble de ces indicateurs puissent être soutenus dans la durée, pour que véritablement ce changement fondamental que nous saluons puisse ne pas être vu par les populations tout simplement comme des données, mais totalement pour un changement réel dans les conditions de vie.
Qu’est-ce que la Banque mondiale peut apporter à la Guinée dans son programme de modernisation des infrastructures ?
La Banque mondiale, comme je le disais tantôt, est un partenaire de longue date de la Guinée. Depuis très longtemps, nos financements ont été orientés dans le secteur des routes, vers le secteur de l’électricité et aujourd’hui, l’économie numérique est une donnée qui peut être un accélérateur de développement,. Mais également un élément pour contribuer à égaliser les chances d’accès de l’ensemble des citoyens à un certain nombre de services. Nous comptons accroitre significativement nos financements dans ces domaines. Mieux, faire en sorte que les programmes existants qui sont nombreux dans ces secteurs-là puissent être exécutés de manière plus rapide.
Nous aurons des opportunités intéressantes pour faire ce que je viens de dire, parce que le dialogue a déjà commencé avec le gouvernement pour la préparation d’une nouvelle stratégie de partenariat. Nous avons aussi une nouvelle équipe. La nouvelle Directrice des Opérations est là. Le Directeur des Infrastructures de la Banque mondiale m’accompagne dans cette mission et nouveau représentant de la Banque mondiale en Guinée est un expert avéré pour les questions de l’énergie, pour faire en sorte qu’avec cette nouvelle équipe le dialogue soit intensifié et que des propositions concrètes puissent émerger de ce dialogue-là à l’effet de les traduire en programmes nouveaux que nous comptons, pas seulement au niveau de la Banque mondiale, mais avec l’ensemble des partenaires techniques et financiers sous le leadership de la Guinée, en mobilisant des ressources de la Guinée pour que ces secteurs-là soient véritablement des secteurs propulsent le développement et la prospérité partagée en Guinée.