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Guinée forestière: le président des éleveurs de Lola exprime son désarroi face à l’ampleur du conflit avec les  agriculteurs 

Le président des éleveurs de Lola et président des ressortissants maliens dans la préfecture de Lola, Elhadj Gouro Boly Diallo  s’est prêté aux questions de notre reporter basé dans la région. Dans cet entretien, il revient sur la cause des conflits récurrents entre agriculteurs autochtones et éleveurs maliens dans la préfecture de Lola. Conflit dont le dernier remonte au début du mois de janvier 2024, dans les sous-préfectures de Foumbadou et Lainé, avec à la clé, de nombreux dégâts matériels et des déplacés, qui ont trouvé refuge dans la sous-préfecture de Gueasso.
Cette situation inquiète les éleveurs, face à la menace qui pèse sur le secteur de l’élevage à Lola. Comme l’a confirmé Elhadj Gouro Boly Diallo au micro de notre reporter. « Ce que je peux dire c’est que ce conflit n’est pas lié à un problème de dévastation des champs. Ce n’est pas un problème de femmes. Ils ne peuvent pas dire que si les animaux dévastent les champs, on refuse de payer. Les autorités sont là, elles sont à Foumbadou, à Lainé, à Gueasso et partout sur le territoire. Il n’y a pas 30 villages où il n’y a pas un sous-préfet « , a-t-il indiqué.
« Les gens sont libres de porter plainte devant les autorités, si un éleveur refuse de payer la dévastation de son champ. Moi-même, j’ai dit à tous les éleveurs que si les bœufs de quelqu’un dévastent un champ, s’il refuse de payer, et que le problème est porté devant moi, la manière dont je vais sanctionner la personne, jusqu’à la mort, elle ne l’oubliera pas. Moi, je n’aide pas un éleveur dans le mensonge », a-t-il tranché.
« Ce qui nous oppose, c’est le problème de chanvre indien. Les bœufs sont en brousse et les champs de chanvre indien sont  en brousse. Tu vas tout faire, pour empêcher les bœufs d’y aller, mais ils se rendent quand même là-bas », a-t-il révélé.
« Ce n’est pas seulement les bœufs, mais tous les animaux, surtout les serpents, ils aiment le chanvre indien. C’est l’odeur qui attire les animaux. Il n’y a pas de village où il y a eu conflit, si une importante quantité de chanvre indien n’a pas été saisie. Si tu vois qu’on détruit des maisons des gens, il faut penser que ce n’est pas à cause des dévastations de champs. Si tu vois qu’on a tué des gens avec l’arme ou la machette à Manako, dans le passé. Ce n’est pas à cause de la dévastation, mais du vol. C’est l’ex commandant de la gendarmerie qui avait ouvert une lutte farouche contre ce fléau. Il y a des villages qui sont reconnus dans la culture de chanvre indien. Je veux que le gouvernement trouve la solution et mette fin à ce problème. Nous, on ne peut rien, on n’a pas la force pour saisir les champs de chanvre indien. Ce n’est pas à cause de champs, de femmes ou du pouvoir », a-t-il déploré.
« On n’arrache pas la terre de quelqu’un par la force, pour planter ou creuser un puits. On ne fait pas ça, nous cherchons seulement de l’herbe et de l’eau, pour nos animaux. Pendant ce temps, nous avons des  maisons détruites, l’argent consumé par le feu et les motos brûlées. Le gouvernement a dit de rester derrière lui et nous sommes derrière le gouvernement. J’ai perdu  deux  de mes enfants qui ont été tués l’année dernière. L’un, le 15 et l’autre le 17 janvier 2023. L’information que les ministres sont venus transmettre à la population n’a pas été comprise. Même cette semaine, il y a eu une réunion à Foumbadou. Ils ont dit aux gens de se lever pour faire sortir tous les bœufs de la zone. Ils disent que d’ici le 5 février ils vont sortir pour abattre les bœufs. Je ne vais  nulle part, mais on m’informe de la situation », a-t-il conclu.
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