Les eaux guinéennes regorgent d’immenses ressources halieutiques avec une biomasse et un potentiel exploitable estimés à en environ 395.000 tonnes en 2019. Un acquis naturel en contradiction avec la répartition locale des fruits de mer. Dans de nombreuses localités, les populations se plaignent d’un déficit de produits halieutiques alors que d’autres espèces de poissons ne sont accessibles qu’aux plus nantis.
En conférence de presse ce lundi 29 juillet 2019, le ministre des Pêches, de l’Aquaculture et de l’Economie maritime, Frédéric Loua, a présenté le bilan des réalisations dans les secteurs halieutique, aquacole et de l’économie maritime durant les huit dernières années. Un bilan qui, dit-il, découle de la mise en exécution du programme de société des autorités de la troisième République.
D’entrée, le conférencier a fait l’état des lieux du secteur des pêches avant 2011. Une période de léthargie marquée par plusieurs insuffisances, dresse-t-il. Et c’est pourquoi au lendemain de son élection, « le président de la République a instruit et fourni les moyens nécessaires à l’organisation des états généraux du secteur des pêches en 2013, en vue d’établir le diagnostic et dresser la situation de référence aux fins d’identification des contraintes majeures et propositions de solutions d’amélioration de la gouvernance », indique Frédéric Loua.
A l’en croire, ce diagnostic du secteur se caractérisait alors par le manque de vision stratégique, la faiblesse de la gouvernance du secteur, la délivrance anarchique des licences en faveur des flottes de pêche dont la prédominance est étrangère, l’incapacité des structures de surveillance à mener efficacement la lutte contre la pêche INN.
Selon le ministre, c’est au regard de tous ces manquements que d’importantes décisions ont été prises et qui ont débouché sur des efforts d’amélioration générale de la gouvernance du secteur. Notamment l’actualisation de la politique sectorielle consignée dans le Document cadre de politique de la pêche et de l’aquaculture (Docpa) et la mise en cohérence avec les directives adoptées sous l’égide de l’Union africaine.
« Ainsi, en reconnaissance des efforts constructifs de la Guinée, la Commission de l’Union africaine a décerné le Prix d’Excellence 2018 dans le domaine des pêches et de l’aquaculture à Son Excellence Pr Alpha Condé, lors de la Conférence internationale sur l’économie bleue durable tenue du 26 au 28 novembre 2018 à Nairobi », s’est félicité M. Loua.
D’autres acquis dont s’est réjoui l’orateur, ce sont: l’amélioration de la gouvernance et la surveillance des pêches et lutte contre la pêche INN, notamment à travers la sécurisation des licences de pêche, avec des redevances de pêche passées de 10 milliards avant 2010 à plus de 66 milliards en 2018, ainsi que la promulgation de deux nouveaux codes portant sur les pêches maritime et continentale.
A ceux-là, s’ajoutent les campagnes d’évaluation des stocks halieutiques ayant permis d’estimer la biomasse et le potentiel exploitable des principales espèces qui sont de l’ordre de 395.000 tonnes pour l’année 2019 contre 109.000 tonnes en 2009.
Avant de se projeter dans les perspectives, Frédéric Loua a fait noter qu’à la faveur de ces diverses mesures, « le taux de consommation a considérablement augmenté en passant de 13 kg à environ 24 kg par habitant et par an ».
Nombreuses sont les réformes que les autorités en charge de l’économie bleue entendent instaurer dans le futur, comme le renforcement des mesures de gestion de la ressource halieutique et de lutte contre la pêche INN, la poursuite des efforts de développement de la pisciculture dans 176 villages contre 95 en 2010, la mise en place des plans d’aménagement par pêcheries dans la pêche maritime et des plans d’aménagement dans les bassins fluviaux, ainsi que l’accompagnement de la relance de la filière Exportation des produits halieutiques sur le marché de l’Union européenne à travers la mise aux normes de la chaine de valeur.