En lieu et place du journaliste Abou Bakr qui faisait initialement l’objet de la convocation, c’est le doyen Diallo Souleymane, l’Administrateur général de la radio Lynx FM, qui a été entendu pendant des heures à la direction de la police judiciaire puis au tribunal de première instance de Kaloum. Au terme de cette longue audition, Diallo Souleymane a été placé sous contrôle judiciaire qui l’intime de se présenter tous les mercredis et vendredis devant le juge en charge du dossier. Le patron du groupe de presse Lynx-lance est poursuivi sur la base de la loi sur la cyber -sécurité en lieu et place de la loi sur la liberté de la presse. Une démarche que dénoncent ses avocats notamment Me Abdoul Kabelè Camara, Me Mohamed Traoré et Me Salifou Béavogui.
« Aujourd’hui, on est en train de constater l’abandon pur et simple de la loi sur la liberté de la presse concernant les délits commis par voie de presse. Monsieur Diallo est poursuivi non pas sur la base de la loi sur la liberté de la presse mais sur la base de loi sur la cybersécurité. Et c’est un texte très répressif. Cette loi comporte des amendes très élevées mais aussi des peines d’emprisonnement. Donc la situation est grave et le bâtonnier, Me Kabèlè disait tout à l’heure que c’est plus que grave, c’est dramatique. Il faut que nous nous donnions la main, les citoyens y compris pour la défense des libertés individuelles. Je pense que ce qui est en train de se passer, c’est une manière de faire taire la presse et de faire taire toutes les voix critiques », a déclaré Me Mohamed Traoré, l’un des avocats de Diallo Souleymane.
On reproche à la radio Lynx d’avoir fait passer dans l’émission Œil de Lynx, la dissidente du RPG Arc en ciel, Doussou Condé qui aurait avancé des propos qui n’ont pas plus aux autorités.