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Guinée : ces coups de sang périlleux des dirigeants actuels.

Plus la transition avance, plus on constate des actes et des réactions des dirigeants guinéens faits avec beaucoup d’émotion. Le porte-parole de présidence de la République doit-il s’emporter pour qualifier publiquement Umar Sissoko Embalo de menteur ? Un premier ministre a-t-il le droit d’ « être rouge de colère », pour si peu, au point de traiter un chef d’Etat d’un pays voisin de guignol ?

Ces deux réactions émotionnelles de deux figures de proue de la transition guinéenne sont d’autant plus inquiétantes qu’elles viennent allonger une liste d’actes présidentiels pris sous le coup de l’émotion.

En effet, c’est sur un coup de sang que le Colonel Mamadi Doumbouya décida le 17 août dernier, après la cérémonie d’inauguration de l’hôpital Donka, de faire un tour sur l’Axe Bambeto-Coza, où une manifestation était en cours. Au lieu de rejoindre son palais après la cérémonie, le Colonel se résolut de braver les manifestants. Conséquence : les manifestations qui étaient jusque-là non violentes, ont fait un mort par balle, après le passage du cortège présidentiel.

Ensuite, c’est quand Doumbouya avait les nerfs à fleur de peau, à cause du non-retour d’Alpha Condé de la Turquie, que les bureaux du directeur général d’Alport Conakry ont été fermés le 12 septembre. Alors que cette question pouvait être discutée sereinement avec l’ambassadeur de Turquie à Conakry.

En Guinée comme ailleurs, les décisions et actes pris par les dirigeants sous le coup de l’émotion peuvent avoir des conséquences parfois fatidiques. Faut-il rappeler que c’est sous la colère que Moussa Dadis Camara décida le 3 décembre 2009 d’aller affronter, lui-même, son aide de camp Toumba Diakité dans un camp militaire à Kaloum ?Alors qu’il pouvait ordonner calmement  d’autres subordonnés, comme Pivi, d’aller arrêter son garde du corps, qui avait commis toute la journée des actes violents d’insubordination. Ce déplacement émotif coûta à Dadis une balle sur la tête et la perte du pouvoir…

Plus lugubre, c’est la colère qui poussa Idriss Deby Itno d’aller au front lui-même pour en découdre avec une rébellion du Front pour l’alternance et la concorde. Il y reçut des balles mortelles le  19 avril 2021, et succomba le lendemain…

Senghor écrivait au milieu du siècle dernier que l’émotion est nègre, et la raison hellène. En 2022, en Guinée, on peut dire l’émotion est … CNRD, et la raison beaucoup moins. Mais, on le voit,  l’émotion peut être parfois dangereuse.

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