Dans un communiqué de presse publié ce lundi 19 juin et dont copie est parvenue à Guinéenews, le barreau de Guinée félicite l’avocat Mamadou Sané qui a obtenu la condamnation de l’État guinéen devant la Cour de justice de la CEDEAO. Pour le barreau, cette condamnation « historique » sonne le glas de l’impunité dont certains officiers de police judiciaire ont longtemps bénéficié dans le pays.
Le 9 juin dernier, la Cour de justice de la CEDEAO a condamné l’État guinéen pour violation, à travers ses agents, des droits à la liberté, à la sécurité et à un procès équitable de l’avocat Mamadou Sané. Par conséquent, la Cour a ordonné à l’Etat d’engager, sans délai, les poursuites des actes dont le requérant a été victime. Pour la réparation, l’Etat a été condamné à verser 15 millions CFA sur les 22 qui avaient été demandés par Me Pépé Antoine Lama, le conseil de l’avocat dans ce dossier.
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Encourageant Me Sané, le barreau invite le procureur général près la Cour d’appel de Conakry à donner suite à la plainte de l’avocat. Cette plainte avait été déposée le 24 février 2020 contre le directeur central de la Police Judiciaire d’alors, le commissaire Fabou Camara. Mais le Procureur Général d’alors n’y avait pas donné suite.
À la base de cette plainte, une arrestation musclée de l’avocat sur un site de construction immobilière de certains de ses clients. Selon la version de Me Pépé Antoine Lama contenue dans l’arrêt de la Cour, le 18 février 2020, alors que son confrère était en plein exercice de sa profession d’avocat à Kobaya, en banlieue de Conakry, le directeur central de la Police judiciaire a ordonné aux agents de la Brigade de Répression du Banditisme dont six étaient cagoulés de l’interpeller avec sept de ses clients. Ils ont été conduits manu militari sous escorte dans les locaux de la DPJ à bord d’un véhicule de police. L’avocat ne sera libéré qu’après intervention de l’ancien bâtonnier Me Djibril Kouyaté…