Le pont qui relie la Guinée à la côte a été emporté par les inondations provoquées par la crue du fleuve Yah qui sert de frontière naturelle entre la Guinée via la sous-préfecture de Guéasso et la Côte d’Ivoire.
La rupture de cet ouvrage de franchissement va complètement isoler une grande partie de la sous-préfecture de Guéasso notamment les districts de Tono, Moribadou et de Morissimadou où se trouve le marché de Ouaninou qui est l’unique grande zone d’approvisionnement de la contrée.
Joint par Guinéenews, le Vice-président du district de Moribadou, Abou Chérif a confirmé cette information avant de préciser que c’est la première fois depuis plus de 60 ans que la localité soit confrontée à une telle crue du fleuve qui a finalement tout dévasté sur son chemin.
La population riveraine du côté guinéen et les autorités ivoiriennes se sont aussitôt retrouvées sur les lieux afin de constater les dégâts. Le tout sous la supervision des gendarmes, policiers et douaniers ivoiriens de la préfecture de Ouaninou.
« L’année dernière, on a arrangé ce pont en bois avec les petits moyens de bord. Malheureusement cette année, tous les bois ont été emportés par les eaux. C’est une véritable désolation pour nous. Nos parents qui sont partis au marché hebdomadaire de Ouaninou, du côté ivoirien, sont venus trouver que de l’eau à la place du pont. Finalement, ils se sont retournés à Ouaninou pour emprunter d’autres chemins afin d’atteindre leurs villages. Actuellement, tellement que l’eau du fleuve est montée, même les gros bois qui servaient de soutien au pont, sont tous arrachés et emportés par les vagues. C’est hier lundi, dans l’après-midi que l’inondation a eu lieu. Les enfants qui assuraient la surveillance, sont restés en Côte d’Ivoire. Aujourd’hui, les parents emballaient du riz dans les plastiques et lançaient aux enfants qui ont passé une nuit blanche à l’autre rive du fleuve », a expliqué Abou Chérif.
« Nous sommes fatigués depuis plusieurs années par ce manque de pont en dur sur ce fleuve qui nous sépare de la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi on demande aux autorités de nous aider. Pour cette année, on n’y peut rien. La route est coupée maintenant. Je lance un appel à toutes les bonnes volontés et autorités guinéens, à leur tête le président Alpha Condé, le Premier ministre Kassory et le ministre des Travaux Publics. Sinon, nos produits vont pourrir surtout que Lola, notre chef-lieu de préfecture, est à 100 kilomètres de nous. Alors que la préfecture ivoirienne la plus proche, Ouaninou est, quant à elle, à 15 kilomètres seulement », a déclaré Ismaël Bambah, le président de la jeunesse de Moribadou.