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Gueasso : le pont de lianes en ruine, faute de lianes et de forêt dense

Le pont de lianes de Gonota situé à une dizaine de kilomètres de Gueasso et au bout d’une route escarpée est aujourd’hui en ruine. Selon les croyances des communautés locales, il était préférable de traverser à pied, au risque de subir des accidents.

Ce pont de lianes a été inondé l’année dernière. Il traverse le fleuve Kpögö. Sa longueur est de 70 mètres. Il est large de 3 mètres et haut de 20 mètres. Ce pont est aujourd’hui, dans un état critique, en raison de la déforestation très avancée, dans la région.

D’après Gono Alkran Traoré, un des sages de Gonota : « Ce sont nos papas qui faisaient le pont de lianes jusqu’à notre temps. Nous l’avons appris d’eux. Ce n’est pas pour rien qu’on a abandonné la fabrication de cet ouvrage ancestral. La cause principale tient à la rareté des lianes. Elle-même est due, au manque de grandes forêts. Il n’y a plus de forêt dense ici.

Comment on fait le pont de lianes ?

Quand on envoie les lianes, on tape la corde avec les morceaux de bois et puis on attache. Ce sont les masques qui prenaient la corde pour traverser. Ce sont les diables qui attachaient les cordes sur les bois longs de 10 mètres, 20 mètres pour suspendre le pont. Les femmes n’assistaient pas à ces opérations. C’est un problème mystique. C’était un problème de forêt sacrée.

C’est le manque de lianes qui a fait qu’on n’a pas pu reprendre d’abord, sinon, lorsque le pont a été emporté, on allait le refaire. On a été à Tono pour chercher la liane, on n’a pas trouvé. Ce n’est pas pour rien qu’on a manqué de liane. C’est parce que le feu a détruit des forêts où on gagnait la liane. Si on avait une forêt où on pouvait avoir les lianes, on allait toujours continuer à faire le pont pour la génération future.

Nous demandons au gouvernement de nous aider. Nous enregistrons des pertes en vies humaines ici. Il y a trois personnes qui sont mortes ici, par noyade. Une fois tu glisses sur la berge, c’est fini. Encore en bas, il y a une petite qui est restée dans l’eau, non loin de ce pont de liane. C’est pourquoi nous avons fabriqué une pirogue au mois d’août. 

C’est une grande partie de la population de Gonota qui vit derrière le fleuve.

Ce passage est un raccourci pour aller vers les villages frontaliers de la place », selon le vieux sage.

Pour le président de la délégation spéciale de Gueasso, Lanciné Keita : « auparavant, il y avait des ponts de lianes, mais c’est celui de Gonota qui nous préoccupe, le plus. Parce que, c’est lui qui nous lie actuellement au passé. J’ai toujours dit à la communauté de prendre soin de ce pont, c’est un reflet direct de notre culture. Nous allons sensibiliser à ne pas mettre le feu autour du pont. Déjà, il n’y a plus de forêts, le long du fleuve.

C’est un site qui peut attirer beaucoup de touristes vers le village. En même temps, il faut dire que ce pont de lianes relie plusieurs villes jusqu’à la frontière ivoirienne », a-t-il dit.

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