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Grogne aux Grands Moulins de Conakry: ces graves accusations des travailleurs contre le DG

Les travailleurs des Grands Moulins de Conakry (GMC) ont entamé une grève générale illimitée ce jeudi 13 janvier 2022. Ils demandant à la Direction Générale, le respect du protocole d’accord signé le 21 septembre et ceux du 16 novembre et 8 décembre 2021 sous l’arbitrage de l’Inspection Générale du Travail (IGT). Interrogé, Ibrahima Sory Camara, membre de la délégation syndicale des GMC égrène quelques points de leur plateforme revendicative : « pendant cinq ans, aucun travailleur n’a été déclaré à la Caisse Nationale de la Sécurité Sociale (CNSS). Durant tout ce temps, aucun employé n’a signé un contrat digne de ce nom. Il a fallu des luttes pour que certains travailleurs soient déclarés à la CNSS. Cette lutte a commencé depuis 2018 et celui qui était à la tête a été licencié, il s’agit d’un certain Facinet. En 2021, nous avons réussi à mettre difficilement en place une délégation syndicale. Nous avons adressé une plateforme revendicative à la Direction Générale en mettant en copie l’Inspection Général du Travail. Il y a un protocole d’accord qui a été signé entre le GMC et les travailleurs sous l’arbitrage de l’IGT. A date, trois points sur 16 ont été satisfaits, quatre autres en cours d’exécution et le reste est abandonné. Depuis, plusieurs autres protocoles d’accords ont été foulés au sol. Tous nos droits sont bafoués. Notre Directeur Général n’a aucun respect pour la peau noire. Il a manqué de respect aux femmes parce que celles-ci se sont syndiquées. Il y a des travailleurs qui ont été licenciés abusivement. Dans cette entreprise, aucun travailleur n’a un contrat écrit avec la Direction Générale. Ceux qui ont des Contrats à Durée Déterminée (CDD), la date est dépassée sans les renouveler. Ici, il n’y a pas de catégorisation, tu peux trouver quatre personnes qui ont le même statut, qui font le même travail mais ils n’ont pas le même salaire. Tu peux voir un subordonné plus payé que son chef, c’est une injustice totale. Nous demandons le respect des points signés dans le protocole d’accord et le départ du Directeur Général. »

Pour renchérir, Maïmouna Soumah, l’une des porte-voix des travailleurs exprime son indignation : « nous demandons le respect des femmes par le DG. Il ne s’est pas adressé à moi personnellement mais, je suis très touchée parce qu’il s’agit des femmes. Une femme a été licenciée parce qu’elle s’est plainte des injures. Son seul crime a été d’avoir adhéré à la délégation syndicale. Ce que le DG fait aux femmes guinéennes, il ne peut pas le faire aux femmes françaises et moins encore en France. Comme mes consœurs n’ont pas où aller, c’est pourquoi elles se sont résignées. Je suis la seule femme au service de maintenance mais, mon chef me traite avec tout le respect et je le respecte religieusement. »

Dans le même sillage, Amara Diomandé, le responsable de la production aux GMC confie : « depuis 2016, aucun travailleur sous-traitant n’a eu un contrat avec l’entreprise. Nous travaillons dans une anarchie totale. Nous demandons le respect du règlement intérieur ».

Et à Michel Ouamou d’enfoncer le clou : « je suis ici depuis le 1er avril 2016 et jusqu’à présent, je ne suis pas embauché. Imaginez-vous, on travaille dans une entreprise où on n’a pas le droit de boire de l’eau à plus forte raison le manger. A la boulangerie, on ne peut pas prendre une miche de pain. Ce sont des situations pareilles qui amènent la jeunesse de notre pays à prendre le chemin d’exil. »

Par ailleurs toutes nos tentatives d’avoir la version de la Direction Générale sont restées vaines jusqu’au moment où nous quittions les lieux.

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