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Grève du SLECG: Aboubacar Soumah encourage ses collègues et flingue les autorités

«S’ils veulent, qu’ils remplacent les 30 mille et quelques enseignants titulaires par les contractuels, nous verrons ce qui va se passer…»

«Aucune intimidation ou menace ne pourra nous faire reculer», a déclaré Aboubacar Soumah, secrétaire général du SLECG (Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée). C’était à la faveur d’une assemblée générale extraordinaire ce mercredi 7 novembre, à Donka.

Devant des enseignants très motivés, Aboubacar Soumah a affirmé qu’ils sont déterminés et engagés à obtenir un montant consistant sur les huit millions de francs guinéens qu’ils réclament comme salaire de base de tous les enseignants. Faute de quoi, a-t-il annoncé, la grève va continuer jusqu’en 2020. Lisez plutôt son intervention !

«Ils (les responsables du système éducatif, NDLR) sont en train de tromper le peuple pour dire que les cours ont repris. Qu’ils nous disent dans quelle école les cours ont commencé (…) qu’on cesse de tromper le peuple,  qu’on cesse d’intoxiquer l’opinion nationale et internationale.  S’ils accordent du crédit à l’éducation, qu’ils font face à nos revendications. Nous sommes prêts aux négociations mais pas de négociations anonymes avec des personnalités qui affirment qu’elles ne sont pas mandatées par le gouvernement. Nous voulons plus les rencontrer. Il ne faut pas que le gel de salaire soit un facteur de démotivation. Les camarades enseignants des autres pays, malgré qu’ils aient un niveau de vie plus élevé que le nôtre, quand ils ont voulu un changement, ils ont fait plus de deux mois, trois mois, quatre mois  voire cinq mois de gel de salaire avant de rentrer en possession de leur salaire. Ils ont été satisfaits dans leur revendication. Le gel de salaire est la dernière balle que le gouvernement a lancée, ils n’ont plus d’autres balles.

 Notre secrétaire préfectoral de Macenta a été menacé d’être délogé par le préfet dans les 48 heures qui suivent par qu’il occupe un bâtiment administratif. Nous sommes dans quel pays, un syndicaliste délogé parce que tout simplement, il a effectué son droit syndical. Nos responsables syndicaux de Kankan ont été arbitrairement mutés dans les fonds fin de Kankan (…). Nous n’avons aucune option politique, nos revendications sont purement syndicales. Nous sommes très malheureux alors que nous voyons les richesses dans ce pays. Ils veulent faire de recensement pour voir combien de milliards qui pourraient tomber dans leurs poches. Ce sont eux qui gèrent les salaires de tous les fictifs, il s’agit notamment du ministre de l’Education Nationale, celui de l’Enseignement Supérieur et son homologue de l’Enseignement Technique et Professionnel. A ceux-ci, s’ajoutent le ministre de la Fonction Publique et celui du Budget. C’est tout un réseau.

Une fois, lorsque nous avons déposé la liste des enseignants fictifs, ils ont préféré radier les enseignants en situation de classe. C’est une mafia qui ne dit pas son nom, qu’on ne nous trompe pas en nous parlant de recensement. Ils ont mis à taire l’éducation guinéenne parce qu’ils n’ont pas leurs enfants dans le pays. Regardez dans quel état de délabrement se trouvent les établissements d’enseignement public. Regardez les tables-bancs sur lesquels nos enfants sont assis.  Les écoles AFRICOF construites par le deuxième régime, c’est à la rentrée qu’ils ont commencé la rénovation. Je pense que ce gouvernement ne respecte pas l’éducation moins encore l’enseignant.

 Ceux qui se laissent manipuler par les chefs d’établissement, n’ont pas encore pris conscience de leurs états. S’ils veulent, qu’ils remplacent les 30 mille et quelques enseignants titulaires par les contractuels, nous verrons ce qui va se passer.»

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