Le mot d’ordre de grève lancé par le syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) était relativement suivi ce jeudi 9 janvier dans plusieurs établissements scolaires de Mamou. Dans certaines écoles, les cours ont été perturbés par l’absence des enseignants. Dans d’autres, ce sont les jets des pierres sur les classes qui ont entraîné l’arrêt des cours.
Ce jeudi, jour de repos pour les élèves des écoles primaires, la rédaction locale de Guinéenews© a fait un tour dans les écoles du secondaire pour toucher du doigt l’effectivité des cours.
Au Lycée Doukouré, sur 23 groupes pédagogiques, seulement 20 groupes ont tenu cours. Deux enseignants étaient absents. La moitié des élèves de cet établissement n’ont pas répondu en classe. Des jets de pierres ont perturbé les cours.
Au Lycée Cabral, sur 11 enseignants programmés ce jour, 2 étaient absents. Sur un effectif de 560 élèves, seulement 278 élèves avaient répondu présents.
Au Lycée Ducal, compte tenu de l’absence des professeurs, le proviseur a décidé de regrouper les élèves du même groupe pédagogique. A 10h, les élèves du lycée ont boudé les classes.
Au lycée Elhadj Boubacar Barry, 6 enseignants sur 12 avaient répondu présents. Sur 585 élèves, c’est seulement 183 qui sont venus suivre les cours.
Quant au groupe scolaire privé Hindaye, à 11h, un groupe d’élèves a lancé des cailloux sur l’établissement obligeant les responsables de l’école à libérer les élèves.
Dans l’après-midi de ce jeudi, Mamady Magassouba, le directeur préfectoral de l’éducation au cours d’une réunion de mise au point de la journée est revenu sur les résultats « catastrophiques » des candidats de Mamou aux examens avant de lancer des menaces contre les enseignants grévistes. » Le taux d’échecs de la session 2019 à Mamou est l’un des taux les plus élevés du pays avec 56% d’échecs à l’entrée en 7ème Année, 71% d’échecs au BEPC et 92% d’échecs au BAC. Seul le SLECG de Aboubacar Soumah met en grève les enseignants du ministère de l’Education nationale et de l’alphabétisation pour satisfaire ceux des deux autres ministères. Cette fois ci pas de gel de salaires. Ce sera une coupure nette ! Déjà avec le salaire au complet, on se plaint, et si c’est coupé ? Le Département ne blague pas avec ça », indique-t-il.
Dans une déclaration lue dans la soirée de ce jeudi, Thierno Souleymane Sall, le secrétaire général du SLECG de Mamou s’est réjoui de l’absence dans les classes des » valeureux enseignants de Mamou [qui] ont compris et accepté le message du SLECG en observant à la lettre le mot d’ordre de grève « .
Avant de répondre aux menaces : » les enseignants ne sont plus à se laisser faire par des individus qui pensent qu’on est encore au 15ème siècle où on administrait avec ses humeurs du jour. Les textes sont clairs. La grève est un droit constitutionnel et le salaire est sacré. Nul n’a le droit de jouer avec le salaire de quelqu’un. Quiconque se permettra de le faire aujourd’hui, le saura conséquemment. C’est seulement à Mamou, que l’inspecteur régional de l’éducation de Mamou a sorti une lettre circulaire faisant état de coupure de salaires. Chez les autres, l’heure est à l’apaisement ».
Le gouverneur de région, Amadou Oury Diallo, a invité les leaders religieux à s’impliquer dans la sensibilisation des parents d’élèves pour qu’ils laissent les enfants aller à l’école. Car beaucoup de parents d’élèves sont dans le dilemme entre garder les enfants à la maison ou les envoyer à l’école avec des risques. » Si un caillou atteint un enfant à l’école, l’État ne va pas le prendre en charge. C’est un problème ! « , regrette un parent d’élèves contacté par Guineenews.