Pressenti au ministère de l’élevage, dans le premier décret, Oyé Guilavogui aurait carrément refusé ce poste. Mais grâce à son lobbying, il a finalement été promu, dimanche soir, ministre d’État de l’environnement, des eaux et forêts. Il remplace Patrick Millimouno, qui avait d’ailleurs pris ses fonctions, mais qui ira désormais à l’élevage.
Question : comment expliquer le retour controversé de l’ancien ministre des transports au gouvernement ? Pourquoi a-t-il refusé d’occuper son premier poste ?
Selon son propre entourage, la raison est double. La première, Oyé n’aurait pas aimé qu’il soit rétrogradé au ministère de l’élevage, après avoir mobilisé les électeurs de la ville des agrumes en faveur du président Alpha Condé, depuis huit ans.
La deuxième, il n’aurait pas aimé, non plus, le fait qu’il soit remplacé par un opposant issu de la même ville que lui. Surtout que ce dernier mobilisait les électeurs de Kindia pour le candidat de l’opposition, quand, lui, mobilisait les siens à voter Alpha Condé lors du scrutin présidentiel de 2015.
Or, le désormais ancien porte-parole de l’opposition, Aboubacar Sylla, et leader de l’UFC, aurait conditionné sa participation au nouveau gouvernement. Ou les transports, avec rang de ministre d’État ou le ministère des mines, selon des indiscrétions.
Aboubacar Sylla étant indéboulonnable, au regard des clauses de son débauchage, Oyé Guilavogui a soufflé le chaud et le froid. Lors de sa passation de service, il a promis de rester au sein du RPG. Ce qui veut dire qu’il n’a pas totalement fermé la porte. Lors d’une réception à Kindia, ce week-end, il a dit mieux. « Je reste égale à moi-même et je ne changerai nullement pas, ni politiquement, ni administrativement ».
Ensuite, il a actionné son réseau de relations, en se rabattant sur les leaders religieux de Kindia. Dans un premier temps, il aurait pris langue avec le premier imam de Kindia. Ensuite, il aurait échangé avec tous les imams de la ville. Ceux-ci auraient négocié son retour, selon des indiscrétions.