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Gouvernance, opposition, le cas Takana, le Port, Accord du 8 août, Fodé Bangoura fait feu de tout bois (Entretien)

«Notre combat, c’est développer le pays et prôner l’unité nationale et non de se donner des coups de poings en minimisant ou en terrorisant les autres »

Le président de l’ancien parti au pouvoir, le Parti de l’Unité et du Progrès (PUP), a récemment accordé un entretien à Guineenews©. Dans cette interview à battons rompues, Fodé Bangoura a parlé de l’état de santé du PUP, l’actualité sociopolitique et économique de la Guinée. En outre, l’ex-ministre et ex-Coordinateur des Actions gouvernementales au temps du général Lansana Conté n’a pas été tendre avec l’actuel pouvoir qu’il accuse d’avoir « divisé » les Guinéens. Aujourd’hui, à la tête du PUP, M. Bangoura loue l’implantation de son parti sur toute l’étendue du territoire national. A cet effet, il affirme : « nous sommes là. Ce n’est pas un cimetière ; ce n’est pas la morgue ; ce n’est pas l’hôpital non plus. Nous sommes là et le PUP vit ».

Guinéenews© : comment se porte aujourd’hui le PUP dans la sphère politique nationale ?

Fodé Bangoura : je dirai que le PUP ne se porte pas très bien. S’il était très bien, il aurait pu déjà récupérer le pouvoir. Comme vous devez le savoir, c’est une grosse machine des années 90, 98 jusqu’en 2008. Qui, suite au décès du feu président Lansana Conté, comme il y a beaucoup de sympathisants et moins de militants, certains se sont décrochés. Donc, nous sommes en train de travailler avec cette machine. C’est un parti national qui couvre l’ensemble du territoire qu’il faut relancer. Ce n’est pas une mince affaire. Pour le moment, nous sommes satisfaits  de la relance des activités du parti. Avant, vous entendiez via les médias que le PUP est mort. Mais aujourd’hui, personne n’en parle. Cela veut dire qu’il vit. Nous sommes là, ce n’est pas un cimetière, ce n’est pas la morgue, ce n’est pas l’hôpital non plus. Nous sommes là et le PUP vit.

Guineenews© : en 2015, le PUP a traversé une crise de leadership. Qu’en est-il actuellement de cette crise ?

Fodé Bangoura: je pense que le congrès a tranché cette affaire. La question ne se pose plus. Il est vrai quand il  y a une élection, il y a des gagnants et des perdants. Il y a toujours des gens qui ne sont pas contents du résultat. Mais cela ne me préoccupe plus aujourd’hui.

Guineenews© : peut-être c’est du buzz ! L’artiste Takana Zion affirmait récemment qu’il va récupérer le PUP en 2020. Votre réaction ?

Fodé Bangoura: je ne réponds à cette question. Je suis là. Même dans nos meetings, nos manifestations, je n’ai jamais eu la chance de rencontrer Takana. Je suis prêt à le rencontrer mais pour le moment je ne le vois pas au siège du parti.

Guineenews© : le PUP a participé aux élections locales du 4 février 2018. L’objectif était-il de faire renaître le parti ?

Fodé Bangoura : vous savez, nous avons participé aux élections. Quand cette équipe (celle dirigée par lui, ndlr) venait à la tête du PUP en 2015, c’était jusque quarante-trois jours  avant les élections présidentielles. Nous n’étions pas prêts parce que nous avions la machine électorale à relancer.  Nous ne sommes pas présenter. Mais quand on a testé ce qu’on a déjà fait, on s’est présenté aux communales et communautaires. J’avoue qu’un parti politique ne satisfait que lorsqu’il rafle les 100% ou 80% ou plus de 50%.  Mais ce que nous avons eu, nous avons compris que nous sommes déjà sur le terrain.  Et que nous travaillons sérieusement et au fur et à mesure, les gens reviennent et la vérité a éclaté. La comparaison est faite. Les gens reviennent. C’est ce qui est important.

Guineenews© : combien de conseillers avez-vous eu ?

Fodé Bangoura : nous avons eu une quarantaine sur notre propre liste et en alliance.

Guineenews© : à propos de l’accord politique signé le 8 août dernier, on vous a attendu dire que «la Guinée n’est pas trois morceaux mais plutôt une entité unie qu’on ne doit pas couper en trois morceaux ». Qu’est-ce que vous avez voulu dire par là ?

Fodé Bangoura : vous avez suivi qu’il y a eu plusieurs partis qui se sont présentés aux élections locales. Qui ont tous eu le rouleau compresseur du pouvoir. Le pouvoir a marché sur tous les partis  de la même manière : le vol et le hold-up électoral. C’est pourquoi, jusqu’aujourd’hui, on n’est pas sortis du gouffre. Alors, si on doit trouver des solutions politiques, je pense qu’il fallait penser  à tous ces acteurs qui ont participé à ces élections. Mais, brutalement, l’alliance RPG-UFDG a signé un accord. Ce sont les deux premiers morceaux. Après, on a vu encore le RPG et l’UFR former une autre alliance. Nous ne comprenons rien. Donc, on a comparé cette histoire aux morceaux. On a morcelé et chacun a pris son morceau. Et nous avons dit que  si c’était le bipartisme, le président Lansana Conté depuis 1992, l’avait proposé connaissant la Guinée et les Guinéens. Ceux qui se préoccupent aujourd’hui à ramener tout à leur niveau s’étaient opposés à l’époque. Que ce n’était pas la démocratie. Il fallait le multipartisme intégral. Le résultat, on s’est émietté, la nation guinéenne s’est émiettée. Il y a eu le repli identitaire au niveau des partis politiques. Nous au PUP, nous sommes un parti national. Nous nous battons pour une entité. Il peut y avoir des divergences d’opinion mais nous ne souhaiterions pas que les partis soient identifiés aux communautés ou aux religions.

Guinéenews© : d’après les signataires, cet accord a été fait au nom de la paix

Fodé Bangoura: est-ce qu’il y a l’accord ? (Rires). A Kindia et à Dubréka, ça ne va pas. Ça ne va pas à gauche ni à droite. C’est un désaccord. Ils étaient en désaccord, ils ont amené un autre désaccord pour résoudre un désaccord.  Le désaccord continue. Aujourd’hui, on n’est pas en paix. On a voulu résoudre le problème mais, c’est devenu plus grave parce que les communautés commencent à réagir. Alors tant que la solution n’est pas bonne, quand il y  a un problème politique, ce n’est pas par humeur qu’on doit le résoudre. On doit réfléchir pour trouver une solution nationale. Il ne faut pas fragmenter les problèmes.

Guinéenews© : par rapport à cet accord, le président du groupe parlementaire de la mouvance, Amadou Damaro Camara, a fait un parallèle en s’adressant aux militants du RPG AEC en disant ceci : « lorsqu’une souris perce votre tambour, la plus lourde peine que vous pouvez l’infliger, c’est de la tuer. Cependant, même en la tuant, sa peau ne suffira pas pour réparer votre tambour ». Pensez-vous qu’il a raison parce qu’à un moment donné, il fallait mettre un terme à ce différend électoral ?

Fodé Bangoura : moi, je pense franchement qu’il n’y a pas de meilleures solutions. Mais cette solution-là n’est pas consensuelle.  C’est ce qu’il faut déplorer. On a attendu longtemps (six mois) pour sortir une solution qui divise encore les Guinéens. A qui ont servi les six mois d’attente ? On devrait trouver une solution qui unit les Guinéens. On l’a fait pour contenter un groupe. Et tant que c’est le cas, on n’ira nulle part. Je pense que cet accord n’a pas été une bonne chose.

Guinéenews© : dans le même ordre d’idées, le chef de file de l’opposition, Cellou Dalein Diallo, a déclaré qu’il ne se mêlera pas  des problèmes soulevés par des militants du parti au pouvoir. C’était suite à leurs réactions qu’il y a eu à Kindia  et à Dubréka. Votre commentaire !

Fodé Bangoura : vous savez… Il faut assumer. C’est difficile d’être responsable. Il n’est pas souvent dit que c’est la tête qui dérange, qui gatte. Quand on est dans une entité, on doit pouvoir éviter ce qui se passe et être le premier quand il y a un dérapage, à trouver la solution au lieu qu’une solution ne vienne de l’extérieur. Les grands assument toujours en disant voilà, ça c’est fait. Je ne suis pas pour mais comme cela s’est fait dans mon camp, je vais me battre pour trouver la solution. Les solutions que je suis en train de lire m’inquiètent.  C’est comme si on est en train d’éteindre le feu par le feu. Moi, je suis inquiet. Le tissu social est trop fragile. Il faut connaître notre histoire, notre sociologie et faire très attention. Quand le feu s’allume quelque part, il faut l’éteindre au lieu de se donner des coups de poing par-ci par-là.

Depuis 2010, il y a trop de divisions ethniques même si avant elles existaient, ce n’étaient pas visibles. Aujourd’hui, c’est très effrayant ce qui se passe. Chez nous au PUP, nous sommes un parti national, parti de l’unité et du progrès. Nous prônons l’unité des Guinéens et des Guinéennes. La Guinée  a besoin de ses filles et fils. Ils doivent être unis. Le combat est ailleurs. Le combat, c’est pour chasser la pauvreté, le combat, c’est développer le pays, le combat, c’est prôner l’unité nationale et non de se donner des coups de poings en minimisant ou en terrorisant les autres.

Guinéenews© : au mois de juillet dernier, l’Assemblée nationale a adopté une loi portant sur la restructuration de la CENI pour résoudre les problèmes liés aux élections en Guinée. Quelle est votre lecture ?

Fodé Bangoura : cette loi aussi exclut. Depuis très longtemps, certains leaders se battaient pour une CENI technique. On est revenu à la CENI politique. Est-ce c’est la solution ? Parce que l’ancienne CENI, c’est nous, le PUP d’avant, qui avions des commissaires. Mais l’actuelle CENI, les partis politiques ont envoyé des commissaires. Mais, certains se sont retrouvés dans d’autres camps après. Cela veut dire qu’il n’y a pas encore une bonne solution. Moi personnellement, j’aurai souhaité une CENI technique qui n’est pas affiliée aux partis politiques. Dès l’instant qu’on a commencé à diviser, vous allez voir, ce sera la même chose, la même chanson. On va toujours décrier la CENI. Le problème, ce sont les hommes.

Guineenews© : croyez-vous que l’actuelle CENI est manipulée ?

Fodé Bangoura : oui, elle est toujours manipulée. Nous, nous avons un problème avec cette CENI. Nous avons notre logo qui a été falsifié lors des élections locales en supprimant la couleur verte qui entoure notre logo pour une population analphabète. Nous avons fait la remarque. La réponse de la CENI, c’est que l’opérateur a déjà tiré. C’est un préjudice porté au parti. Cette CENI est décriée.

Guinéenews© : de quel bord politique se réclame aujourd’hui le PUP ?

Fodé Bangoura : de l’opposition plurielle et non de l’opposition républicaine. Je suis de ceux-là qui demandent à ce que l’opposition soit restructurée, réformée pour que tous ceux qui se disent de l’opposition se retrouvent dans cette entité. L’opposition doit être plurielle.  Même dans la mouvance, il y a des points de vue divergents. Mais le plus souvent, on a tendance à ramener l’opposition à un seul parti, l’UFDG.

Guinéenews© : y a-t-il des stratégies qui sont en train de se mettre en place pour permettre de rassembler toute l’opposition ?

Fodé Bangoura : oui ! La première fois, j’ai demandé au chef de file de l’opposition (Cellou dalein Diallo, ndlr) et il a tenu compte. Il me l’a dit plusieurs fois.  Je crois qu’il a l’intention de réformer l’opposition. S’il y a un chef de file, c’est qu’il y a plusieurs files.

Guinéenews© : comment au PUP a-t-on vécu la crise sociale qu’a connue le pays suite à l’augmentation du prix du carburant à la pompe ?

Fodé Bangoura : moi, je pense que le rôle du gouvernement, c’est aussi d’anticiper, de prévoir. Gouverner, c’est prévoir.  Il n’est pas interdit à un gouvernement, compte tenu de la conjoncture, d’augmenter ou de diminuer le prix du carburant. C’était à notre temps qu’on avait demandé la flexibilité. Le prix du carburant, quand ça monte sur le marché international, nous augmentons, on diminue quand il diminue. Il y a eu une baisse en 2016 même si le carburant était subventionné.  On n’a pas baissé. Il y a eu une légère augmentation du prix. Paf ! On se lève… Alors qu’on est habitué à associer les acteurs à  la discussion. Le Guinéen s’est réveillé le matin et a appris qu’on a augmenté le prix, la nuit. Moi, c’est à la pompe que j’ai appris. C’est vrai. (…)

Dans les temps, en fixant le prix de l’essence, on fixe aussi le tarif des transports, tronçon par tronçon, axe par axe. Cela n’a pas été fait. Parce qu’en le faisant, on tenait compte dans notre temps, de la coupure pour que le problème de monnaie ne se pose pas au niveau des usagers pour éviter que les chauffeurs ne se fixent des prix fantaisistes en prétextant qu’il n’y a pas monnaie. (…). La manière n’y est pas. Ce qui est encore plus grave, le syndicat est là pour revendiquer. Au lieu de trouver la solution,  avec la société civile, avec les syndicats, on cherche à les diviser aussi. Je ne sais par quel moyen mais on a cherché à les diviser, à les infiltrer, à les opposer les uns et aux autres.  En affaiblissant l’opposition, on affaiblit la gouvernance parce qu’il n’y a personne. Il n’y a pas où se plaindre.

Aujourd’hui, nous constatons que l’Etat existe quand il s’agit de la répression. Sortez dans la rue, vous sentez que l’Etat est inexistant mais quand il s’agit de la répression, il est présent. Dans chaque carrefour, il y a deux ou trois pick-up. Quand c’est la répression, l’Etat est là. Les rues sont occupées par des gens. L’Etat est incapable de leur dire de quitter ainsi de suite. Chacun fait ce qu’il veut. (…)

Guinéenews© : vous avez suivi le séjour du Premier ministre Kassory Fofana en Haute Guinée. Partout où il est passé, il a dénoncé la gestion chaotique des régimes précédents. Alors que, selon lui, l’actuel régime, en huit ans, est en train de sortir les Guinéens de la pauvreté en améliorant leurs conditions de vie. Quelle est votre réponse ?

Fodé Bangoura : je ne voulais pas répondre aujourd’hui à cette question. Mais comme le temps presse et c’est à chaud, je vais y répondre. Moi, je commente à ma manière. Quand il (Kassory) dit ce qui a été fait en 8 ans, n’a jamais été fait par ses prédécesseurs… je dirais qu’il a raison. Pourquoi ? Les Guinéens n’ont jamais été opposés les uns aux autres comme maintenant. Les prédécesseurs n’ont pas fait cela à la paix. Nous avons une crise au niveau du port qui est un patrimoine.  Le document (la concession du port conventionnel, ndlr) n’est pas passé à l’Assemblée nationale, le conseil d’administration du port n’a pas examiné, le ministre de l’Economie et des Finances, personne n’en sait  quelque chose. Les prédécesseurs n’ont jamais fait cela.

A Boké, personne ne sait le nombre de tonnages qui sort. C’est de façon opaque. Les prédécesseurs n’ont pas fait cela. Moi, j’avais entendu le général Lansana Conté dire si cela ne sert pas à la Guinée, puisque ça ne dérange pas, c’est sous le sol, d’autres viendront exploiter (mines, ndlr). Il le disait pour les monts Nimba. Ils n’ont fait que diviser les Guinéens. S’ils sont divisés aujourd’hui, il a raison, les autres n’ont pas fait cela. Aujourd’hui, on gère de façon opaque la Guinée, les autres n’ont pas fait cela. (…) Aujourd’hui, il y a des camarades de promotion qui ont peur, à cause de la politique, de s’exprimer. Ce sont eux qui ont fait tout cela. Les prédécesseurs ont préservé l’unité nationale. Ils ont sauvegardé ce qu’ils ont pu sauvegarder.

Guinéenews© : en réponse aux critiques concernant l’octroi du port conventionnel à la société turque Albayrak, le président de la République a aussi dénoncé ceux qui ont vendu ‘’Air Guinée’’ et déterré les rails.

Fodé Bangoura : depuis qu’il est né, est-ce qu’il n’a pas vendu une vielle voiture  quand elle ne marche plus ? Ce n’est pas cela la solution. Ce qui est en train de se faire aujourd’hui au port, n’a pas été fait avec Bolloré,ni  avec Getma. On signe les contrats de façon opaque. Les acteurs ne savent pas ce qui est signé. Les intérêts du personnel, on ne sait pas. Des sociétés de droit guinéen qui ont investi du matériel, quel serait leur sort? Est-ce qu’on a audité l’actuelle concession?  Quels sont ceux qui sont là-bas ? Il y a des investisseurs au Port ? Il y a des sociétés commerciales, quel va être leur intérêt ? Est-ce qu’on a pensé à préserver l’intérêt des opérateurs guinéens ?

Guinéenews© : on invoque la modernisation du Port pour renforcer sa capacité pour justifier la signature de cette convention ?

Fodé Bangoura : mais, personne n’est contre ! Mais avec quelle manière ? Albayrak amène combien ? Un ticket d’entrée de 15 millions de dollars. Mais le port s’est endetté pour cent millions de dollars pour des investissements. Il n’a pas fini de rembourser ce passif. Qui va le payer ? C’est encore l’Etat qui va continuer à payer. Et puis il y a d’autres investissements, qui va payer ce passif ? Eux, ils ont amené combien  alors qu’il y a plus de cent millions de dollars d’investissements sur place. (…) Est-ce que ce sont les recettes qu’ils vont obtenir qui seront investies pour la modernisation du Port ? Ils trouvent un outil alors qu’on aurait laissé la direction du Port se trouver un partenaire technique et continuer à travailler. Il y a un problème de gestion. Moi, je pense qu’il y a beaucoup de questions à élucider dans ce contrat. (…) Certains disent que c’est une directrice qui engage l’Etat. Mon problème est que quand on est un acteur du gouvernement, c’est pour résoudre un problème, mais ce n’est pas pour dire tel ou tel a fait ça. Si c’était ça, le Guinéen n’allait pas élire un président pour résoudre leurs problèmes.

Guinéenews© : pensez-vous que les actes posés aujourd’hui auront des répercussions dans l’avenir ?

Fodé Bangoura : bien sûr ! Les Guinéens le payeront. Cette société turque est-ce qu’elle a montré ses preuves en Afrique, dans le monde et même en Turquie ? Personne ne sait. D’aucuns se posent la question est-ce qu’il n’y a pas d’autres derrière cette société qui soit un écran parce que c’est géré de façon opaque. Je l’avais dit la fois dernière que ce serait intéressant que ce dossier passe à l’Assemblée nationale pour au moins que les élus du peuple regardent ce qui se passe à l’intérieur.

Guinéenews© : mais, selon le ministre des Transports, c’est une question d’urgence

Fodé Bangoura : une question d’urgence pour 25 ans ? On va aliéner notre patrimoine de la sorte? Ça ne marche pas. C’est un paradoxe.

Guinéenews© : quels sont vos rapports avec les présidents de l’UFR et de l’UFDG ?

Fodé Bangoura: j’ai des bons rapports avec eux. Ce sont des frères et des Guinéens. Je peux ne pas avoir les mêmes points de vue sur certains dossiers. Sur le plan humain, je n’ai rien contre eux. Ce sont des amis. On se parle.

Guinéenews© : est-ce possible d’imaginer que tous ces Contéistes se retrouvent un jour au sein de la famille de l’opposition ?

Fodé Bangoura: c’est mon souhait le plus ardent. Mon souhait est que les Contéistes se retrouvent. On est en train de voir ce qui se fait actuellement. Les Guinéens sont en train de comparer. Ce qui se fait aujourd’hui, c’est très grave. Tout le monde le sait. Sortez voir. Personne ne travaille dans l’administration. On fait semblant de travailler ou on attend la fin du mois pour aller toucher le maigre salaire. Ceux qui travaillent est-ce qu’ils travaillent pour la Guinée ? Ou pour eux-mêmes ?  L’urgence, c’est relancer l’économie, la lutte contre la corruption et de faire en sorte que l’unité des Guinéens soit réelle. S’il n’y a pas la paix, on ne peut rien faire.

Guinéenews© : votre mot de fin ?

Fodé Bangoura : je serai heureux quand on parlera beaucoup plus de nation Guinée. Je serai heureux quand les Guinéens cesseront d’indexer tel est de telle ethnie. Je serai très heureux quand ils seront heureux qu’on les appelle tout court Guinéens. Je demande aux Guinéens de s’unir et faire taire leurs divergences au profit du développement pour chasser la pauvreté et la mal gouvernance. Je souhaite que les Guinéens soient beaucoup plus unis que maintenant.

Entretien  réalisé par Amadou Kendessa Diallo pour Guinéenews©

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