« Enjeux, défis et perspectives », c’est sur ce thème que le deuxième atelier national multi-acteurs pour la gouvernance foncière s’est tenu ce lundi 27 janvier 2020 à Conakry. Il est organisé dans le cadre de la mise en œuvre des directives volontaires pour une gouvernance responsable des régimes fonciers applicables aux terres, aux pêches et aux forêts dans le contexte de la sécurité alimentaire nationale en Guinée, a-t-on constaté sur place.
Dans son allocution de bienvenue, le Directeur Pays Accord-Guinée, Macky Bah a rappelé que la gestion du foncier se trouve au cœur d’un jeu de véritable variable complexe mêlant aménagement du territoire, mobilité humaine et animalE, gestion des ressources naturelles et minières, sécurité alimentaire, changement climatique, l’accès au foncier des jeunes et femmes. « Ce présent atelier est organisé afin d’échanger sur le processus de réforme engagé par le gouvernement guinéen ces dernières années en vue de capitaliser les résultats acquis dans les différents acteurs », a-t-il expliqué.
Prenant la parole, le secrétaire général du ministère de l’Agriculture, Dr Famoi Béavogui, a fait savoir que la question foncière est très délicate. « Nous apercevons que les villes grandissent et le milieu rural se structure. La question de la propriété de la terre se pose avec beaucoup acuité, les acteurs urbains et ruraux se croisent et s’entrecroisent sur le même espace et dans la même région. Selon nos règles sociales et lois, les communautés arrivent à faire un consensus et à régler des questions d’exploitation agricole, pastorale, forestière et de nos jours de plus en plus, l’exploitation minière. Cela veut dire que nous devons établir des lois qui nous permettent de régler tant soit peu comment est-ce que nous devons exploiter le mieux et sans conflit les espaces qui nous sont conférés en tant qu’agriculteurs, qu’éleveurs, miniers et habitat », a-t-il expliqué.
A en croire le représentant de FAO en cette cérémonie, Abdoulaye Diaga Bah, cet atelier s’inscrit dans le cadre du projet d’une gouvernance améliorée pour une prospérité partagée dans le bassin du fleuve Sénégal.
« Dans un contexte mondial marqué par des changements et des défis globaux, la pression sur les ressources naturelles s’intensifie à un rythme exponentiel. La gouvernance foncière influence la façon dont sont utilisées et mises en valeur les ressources naturelles plus précieuses », a-t-il indiqué.
Dans son discours d’ouverture, le secrétaire général du ministère de la Ville et de l’Aménagement du territoire, Mohamed Maama Camara, a fait comprendre que, partout, dans notre sous-région, les problèmes sont les mêmes. Il a cité entre autres les difficultés d’accès au foncier, la multiplicité des acteurs dans la gestion foncière, la réduction des surfaces cultivables entrainant entre autres l’insécurité alimentaire.
« Redresser une telle situation nécessite une action à la fois coordonnée, organisée mais aussi vigoureuse de la part de nos Etats et de l’Organisation des Nations-Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), qui œuvre fondamentalement à la promotion d’outils adaptés à une meilleure gouvernance des ressources foncières… La République de Guinée, sous le leadership du Pr Alpha Condé, est résolument engagée à accompagner cet effort. C’est le sens de ce présent atelier qui nous réunit », a expliqué M. Camara.
Durant deux jours, a affirmé M. Camara, les participants partageront les expériences mutuelles et les bonnes pratiques pour une bonne mise en œuvre des directives concertées au niveau de la sous-région. « Nous aurons également l’occasion de faire l’état des lieux afin de dégager de meilleures perspectives. Il est important, pour nous, de garder le cap pour une bonne gouvernance du foncier dans nos pays, en proie à une démographie galopante et à l’exode rural », a-t-il signalé.