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Gouvernance Condé, réconciliation nationale, tuerie dans les manifs : Ce qu’en pense Makalé Camara

Dans une interview-live  sur la page Facebook de Guineenews© ce mardi 16 juin 2020, avec  l’ancienne ministre de l’agriculture, des affaires étrangères et des Guinéens de l’étranger  Makalé Camara, plusieurs questions brûlantes de l’actualité ont été débattues.  Après une rétrospective brillante de son passage dans les différents postes de responsabilité qu’elle a occupés, la présidente du parti Front de l’Alliance Nationale (FAN) a condamné  les tueries dans les manifestations politiques de 2009 à nos jours. Elle a aussi regretté la fragilisation du tissus social en Guinée cette dernière décennie avant de demander justice pour les victimes.

Devenue fonctionnaire d’Etat très jeune,  Makalé Camara a travaillé avec tous les régimes qui se sont succédé en Guinée depuis l’indépendance à nos jours. Ambassadrice, puis deux fois ministre des affaires étrangères sous le régime du d’Alpha Condé avant d’être  débarquée en 2016, Makalé Camara regrette la politique de diviser pour mieux régner instaurée par son ancien mentor depuis son arrivée au pouvoir en 2010.

Répondant  à la question de savoir ce qu’elle pense des acquis de l’actuel régime, elle explique : « Mon évaluation est une évaluation mitigée, cela pas par rapport à l’économie mais par rapport à l’unité nationale, par rapport à la division que nous connaissons aujourd’hui. Nous sommes systématiquement dos à dos aujourd’hui, alors que ses prédécesseurs (Alpha Condé NDLR) ont  essayé de rabibocher le tissu social. Je me rappelle il y a des années où on disait que la Guinée est l’un des rares pays où il y avait  une nation. Cette nation nous avons besoin de la ressouder aujourd’hui. Et c’est l’essentiel de mon programme parce que sans les hommes vous n’arrivez à rien.  Si les Guinéens restent divisés, nous n’allons jamais accéder à cette manne que la nature nous a réservés. Je pense que le grand échec aujourd’hui c’est cela. Les Guinéens qui restent dans leurs coins et ne se parlent pas assez  et qui n’agissent pas assez ensemble. Il faut que cela cesse sinon nous ne pourrons pas aller de l’avant et avancer dans le développement puisqu’il doit être collectif. »  

Par ailleurs, selon la présidente du parti FAN, le développement de la Guinée doit impérativement passer par la réconciliation nationale,  mais aussi par  l’application de la loi à tous les niveaux. « Dans ce pays, c’est l’impunité qui est aussi un des grands maux que nous connaissons. Si la loi n’est pas respectée, si la loi n’est pas la même pour tous, si les sanctions ne sont pas là, comment voulez vous que la justice sociale soit ? Et pour qu’il y ait une justice sociale, il faut une justice pour tous. Il est vrai que nous sommes une société religieuse coutumière ; là où les religieux peuvent nous conseiller, nous devons l’accepter mais là où ça rentre dans le domaine de la loi, il faut  l’appliquer », déclare Makalé Camara.

Concernant les tueries dans les manifestations l’ancienne reconvertie ministre en politique les condamne et invite la justice à faire son travail.

« Ma position est tout simplement que justice soit dite, que la loi soit respectée. Nous sommes devant les tribunaux, si ceux-ci jugent et tranchent, c’est la séparation des pouvoirs  il faut respecter ce que la loi vaut  par rapport à tous ces cas. Je condamne toute mort d’homme surtout les jeunes qui sont notre avenir. Toute mort d’homme est condamnable avec la plus grande énergie. Et quand un homme meurt, il faut qu’on retrouve les coupables et les sanctionner. C’est ma position. Si la loi ne régit pas une société, c’est l’anarchie. Les frustrations et les vengeances finissent par une guerre qui ne dit pas son nom. C’est pour cela qu’il faut respecter et appliquer la loi et les tribunaux sont là pour ça », conclut-elle.

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