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Georges Weah laisse la main à Joseph Boakai: une alternance qui force l’estime (Éditorial)

Le suspense aurait pu durer jusqu’au bout, si le président sortant George Weah n’avait pas concédé sa défaite face à son challenger Joseph Boakai, vieux routard de la politique. Ce geste empreint d’élégance a de quoi forcer l’estime dans une région en proie à une épidémie de putschs. Avec pour corollaire une reculade de la démocratie. L’ancien footballeur international vient de prouver, si besoin en était, qu’il n’est pas du genre à manger de ce pain. En s’inclinant tout bonnement devant le verdict des urnes.

Le scrutin du second tour s’est joué dans un mouchoir de poche. Tout comme d’ailleurs la première manche, lors de laquelle les deux adversaires étaient au coude à coude. Mais c’est toute proportion gardée que le président Georges Weah a tiré son chapeau à Joseph Boakai, dès que ce dernier a franchi la barre des 50,89 % des suffrages.

Et c’est la gorge nouée que Mister Weah a déclaré dans un discours qui a eu de la résonance au-delà du continent, je cite : « ce soir, le CDC a perdu les élections, mais le Liberia a gagné. C’est le moment de faire de bienveillance dans la défaite, de placer notre pays au-dessus du parti et le patriotisme au-dessus de l’intérêt personnel… ».

Ce discours prononcé juste après le coup de fil passé au vainqueur de l’élection, pour le féliciter pour son succès, se voulait plutôt rassembleur. En vue d’apaiser les rancœurs, au terme d’une campagne électorale tendue, sur fond de passion et d’excès.

Nombreux sont d’ailleurs les observateurs qui craignaient que la situation ne dégénère dès le lendemain des résultats.

Heureusement que Weah a eu la grandeur d’âme de contenir les vieux démons. Quand on sait que dans un pays au lourd passé de belligérance comme le Liberia, la moindre étincelle suffit à raviver le braiser.

Il y a de quoi donc tirer l’échelle à Georges Weah, icône du monde sportif africain. Qui vient de se tailler une place de choix dans le giron des démocrates africains. A travers cette alternance qui force l’estime.

Weah a péché par son atermoiement à lutter contre la corruption. Et cela le peuple libérien a tenu à le lui faire payer cash. C’est ce talon d’Achille que le diacre baptiste Boakai, leader du Parti de l’unité a exploité jusqu’à soif, pour clouer le président sortant au pilori. Pour enfin s’offrir la tête de son challenger qui, il faut le rappeler, l’avait battu à plate couture lors de la présidentielle de 2017. Scrutin que Weah avait remporté haut la main. Sans coup férir.

Cette fois le match fut serré, et au final, c’est lui qui a chuté, en ratant la dernière marche menant à l’Executive Mansion de Monrovia.

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