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Gendarmerie routière : les vecteurs d’une réussite unanimement souhaitée

Un contrôle de routine et voilà des individus douteux qui tombent dans leur propre piège, échec et mat ! Leurs plans machiavéliques sont déjoués. Ce dossier, largement véhiculé par la presse a fait le tour du pays, pour ne pas dire au delà. Tout le monde a vu l’image d’un présumé coupeur de route, arrêté à Linsan, menottes aux poignets, une arme de guerre lui retombant sur la poitrine, entouré de gendarmes de la compagnie sécurité routière de Kindia.

L’attention de tous les citoyens s’est focalisée à nouveau sur ce phénomène de coupeurs de route. Chaque fois que l’arrestation de l’un d’entre eux est annoncée, c’est un ouf de soulagement qui fuse de partout, tellement ces malfaiteurs ont créé la hantise au sein des populations. Des criminels qui s’attaquent aux voyageurs pour les dépouiller et quelquefois les blesser ou les tuer, sans même sourciller. Il y a de quoi attirer l’attention et susciter moult inquiétudes.

Cette situation a eu de profondes répercussions sur le transport routier, notamment les déplacements nocturnes qui ont baissé d’intensité, les automobilistes ayant peur de rencontrer ces brigands. Une véritable psychose s’est alors installée, obligeant les autorités à prendre les mesures qui s’imposent pour protéger les citoyens et sécuriser le territoire. Une lutte à outrance a alors été engagée contre ces manœuvres déstabilisatrices.

D’où l’importante mission de défense et de sécurité que le Haut Commandant de la Gendarmerie Nationale-Directeur de la Justice Militaire a conduit à Mamou, épicentre du fléau, en décembre 2016. Des dispositifs draconiens, à la hauteur de l’enjeu avaient alors été mis en place. Qui fonctionnent encore, souligne-t-on. Leur mise en œuvre avait permis une nette accalmie pendant un bon bout de temps. Mais voilà que, depuis un certain temps, le phénomène a resurgi. Certes, pas avec la fréquence ou l’accentuation des années précédentes, mais il fait quand même parler de lui. De temps à autre, des véhicules sont attaqués avec une violence inouïe et des passagers, froidement tués.

Face à cette situation, il n’est pas surprenant qu’une certaine dose de scepticisme ait habité l’esprit de plus d’un observateur et conduit à douter de l’efficience des autorités à annihiler ce phénomène qui s’avère prismatique et fluctuant. Cela est d’autant conforté qu’à ce jour, rien n’indique que cette problématique de coupeurs de route ait été totalement cernée dans ses développements.  Au cours d’opérations ponctuelles, dès lors que des individus sont arrêtés, l’on pense avoir démantelé un réseau entier mais, oh surprise ! Voilà que peu de temps après, le phénomène refait surface au même endroit ou plus loin. Telles des métastases ou comme l’hydre à plusieurs têtes de la mythologie.

Nous pouvons cependant rester optimistes. L’exemple de Linsan nous rassure. L’arrestation de ce présumé coupeur de route par la gendarmerie routière est une preuve tangible de la victoire du bien sur le mal. Les agents ont fait montre d’un sens aigu du devoir. Ils n’ont pas cédé à la facilité et n’ont pas été tentés par la corruption. La narration des faits a montré une détermination et un professionnalisme louables de leur part. Ce résultat très appréciable est l’effet induit d’une série de décisions prises en amont par les autorités de la gendarmerie nationale.

C’est d’abord à un vaste mouvement du personnel au niveau des effectifs du commandement de la gendarmerie routière et des huit compagnies sécurité routière basées à l’intérieur du pays que le Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale-Direction de la justice militaire avait procédé. Pour une redynamisation des activités de prévention et de sécurité routière en rase campagne.

Dès la prise de service des nouveaux promus, le chef d’escadron Michel Koly Sovogui, commandant la gendarmerie routière a transmis des instructions écrites à toutes les compagnies sécurité routière, les invitant à assurer dorénavant un contrôle permanent sur le réseau routier relevant de leur zone de compétence. Les agents, a-t-il ordonné à l’occasion, doivent être présents et visibles sur le terrain, de jour comme de nuit, pour lutter contre toutes les formes d’insécurité en rase campagne.

Coïncidence heureuse s’il en est, ces instructions se sont avérées payantes. Le respect de cette consigne donnée a fait que les gendarmes, contrairement aux anciennes habitudes, étaient encore actifs à 23 heures à Linsan, (pour évoquer à nouveau ce cas). Ce qui a permis de barrer la route à ce groupe de malfaiteurs dont l’escapade était tout, sauf angélique.

Ainsi qu’on le voit, la présence permanente des gendarmes le long des artères en rase campagne est un gage de sûreté et de sécurité pour les usagers. Pour que cette disposition soit pleinement efficace, il faut éviter les postes fixes et opter plutôt pour une mobilité permanente des agents. Par ce biais, on leur permet de réussir une prévention routière efficace : surprendre les usagers en des endroits variés, effectuer des contrôles inopinés, constater en temps réel les infractions, s’informer et renseigner rapidement, dissuader, empêcher les mauvais comportements et combattre efficacement les coupeurs de route.

Il est indéniable que les gendarmes ont toujours donné la preuve de leur efficacité en toutes circonstances. Pour accroître cette qualité largement attestée par tous, il serait souhaitable de renforcer les moyens et équipements à leur disposition. Le chef d’escadron Michel Koly Sovogui, commandant la gendarmerie routière en fait cas à nouveau après une première énumération figurant dans une interview qu’il nous a accordée: « c’est le cas notamment, des véhicules de commandement, pour nous permettre de contrôler à tout moment nos personnels dans les positions, des véhicules d’opérations pour traquer les délinquants de la route surtout les coupeurs de la route, des véhicules de dépannage pour l’entretien  de nos engins, des grues poids lourd et poids léger nous permettant de dégager la chaussée en cas d’obstruction, des motos de diverses cylindrées, des moyens de communication de moyenne et longue portée, des équipements spécifiques : herse, cinémomètre, alcootest, imperméables, panneaux de pré signalisation de poste mobile, des tenues adaptées à la sécurité routière…» Il dira, pour conclure : « Nos besoins sont sans doute énormes, mais ils sont à la dimension de nos ambitions et des objectifs qui nous ont fixés. Leur obtention participe à l’affermissement des capacités opérationnelles de nos personnels et conséquemment, va qualifier considérablement nos activités sur le terrain. »

Les dispositifs sécuritaires mis en place à Mamou en décembre 2016, pour lutter contre les coupeurs de route, sont toujours en vigueur. Ils sont régulièrement revus et adaptés au contexte, en évolution constante. Leur démultiplication en vue d’aboutir à un maillage opérationnel sur toute l’étendue du territoire pourrait ramener l’espoir et la quiétude. Et si l’on y ajoute l’appui espéré et déterminant des populations qui ne cherchent que la paix et la sécurité, alors nous serons en droit de nous réjouir d’avoir enfin gagné le pari d’une meilleure sécurité routière en rase campagne.

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