Deux jeunes dont l’âge varie entre 25 et 30 ans ont comparu ce mercredi 25 octobre 2023 devant le tribunal de première instance de Mafanco pour séquestration et viol collectif sur mademoiselle B.Bangoura, âgée de 13 ans à l’époque des faits.
En prison depuis mai 2022, Mamadou Malick Bangoura et Abdoulaye Soumah, c’est les noms de ces deux jeunes de Gbessia, ont tous reconnu les faits.
A la barre, Abdoulaye Soumah qu’ils (lui et Bangoura) ont trouvé la fille seule et désemparée, errant dans la rue. « Vu que Gbessia est un quartier plein de prostituées, nous l’avons pour un premier temps prise pour l’une d’elles. Elle nous a dit de l’envoyer chez nous parce qu’elle n’avait nulle part où dormir. C’est ainsi qu’on l’a amené chez nous et on a eu des rapports sexuels pendant des jours. On ignorait qu’elle était mineure. Vu qu’elle était seule dans la nuit tardive… », a-t-il expliqué. Des explications approuvées dans ses moindres détails par Mamadou Malick Soumah.
Le représentant du ministère public a indiqué aux accusés que même si elle avait donné son consentement, cela ne change en rien au fait qu’elle est mineure. « Ils ont séquestré cette petite pendant plus de cinq jours en abusant d’elle. Après avoir fini d’assouvir leur désir charnel, ils ont remis 15 mille francs guinéens à cette dernière et l’ont enfin libérée pour qu’elle puisse rentrer dans sa famille. C’est cruel ! », a-t-il déploré dans son réquisitoire. Et de poursuivre : « elle aurait pu mourir. C’est pourquoi je demande qu’ils soient retenus dans les liens de la culpabilité et qu’ils soient condamnés à 20 ans de réclusion criminelle.»
En revanche, l’avocat de la défense a déclaré que c’est la corpulence de la victime et les circonstances dans lesquelles ses clients l’ont trouvé qui ont poussé ceux-ci à accepter de l’envoyer chez eux. « Rien ne prouve qu’elle a été séquestrée et contrainte d’avoir des relations sexuelles avec mes clients ici présents. Les parents de la fille ont même dit qu’elle a fugué cette nuit à la suite d’une dispute avec son père. Mes clients ne nient pas avoir entretenu des relations sexuelles avec elle. Mais dans quelles circonstances ? On dit que c’est une fille de 13 ans qui a fugué. Quel parent laisserait son enfant sortir tard dans la nuit ? Donc, vu la réputation de la zone où ils ont trouvé la fille, ils ne pouvaient pas penser à la possibilité qu’elle soit une mineure de 13 ans. Il n’y a d’ailleurs pas d’acte prouvant son âge. Ils l’ont trouvé dans la rue et elle paraissait grande. Vu qu’elle était seule et désemparée, ils ont décidé de la ramener chez eux et à sa demande (de la fille). Et elle n’a pas été séquestrée. C’est elle qui voulait rester parce qu’elle avait fugué. C’est pourquoi je demande au tribunal de faire ce qui est juste », a plaidé l’avocat de la défense.
Sur ce, le président du tribunal Mohamed Sangaré a mis cette affaire en délibéré le 31 octobre 2023 pour décision être rendue.