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Gaoual sur l’accord politique: «Nous comprenons la déception de nos responsables, militants et sympathisants…»

A moins d’une semaine de la signature d’un accord politique entre la mouvance et l’opposition républicaine, la contestation ne s’affaiblit pas. Cependant, du côté de l’UFDG, on s’en félicite même si le parti pourrait avoir mieux. Dans un entretien accordé à Guineenews, Ousmane Gaoual, député à l’assemblée nationale, est revenu sur les raisons qui ont abouti à l’accord politique du 8 août 2018. Selon le député uninominal de Gaoual, un consensus vaut mieux que la confrontation même si le respect de la loi est encore meilleur. Entretien !

Guineenews : La mouvance et l’opposition républicaine sont parvenues à un accord politique le 8 août dernier pour une sortie de crise survenue lors des élections locales. A l’UFDG, quelle analyse fait-on de cette entente ?

Ousmane Gaoual Diallo : L’accord politique qui vient d’être signé entre l’opposition et le RPG-ARC-EN-CIEL, est le nième accord.  Nous espérons que celui-ci sera suivi d’effets. Parce que la non observation des précédents accords a été l’une des sources d’exacerbation des tensions entre ces deux entités politiques dans notre pays et de par là même, qui a eu des conséquences extrêmement néfastes sur la confiance entre les acteurs et sur le fonctionnement normal de notre pays. Ce qu’il faut, c’est que le pouvoir prenne conscience que sa parole publique engage l’autorité de l’Etat, engage la responsabilité des acteurs publics, le Chef de l’Etat en premier et la responsabilité du Premier ministre, Kassory Fofana, qui est chargé par l’article 58 de la Constitution de faire en sorte que les accords politiques soient appliqués. Cet accord en tout cas, dans notre espoir, va dans ce sens-là. Celui de donner la chance quand c’est possible au dialogue, au compromis qu’à la confrontation.  C’est pourquoi on s’est prêté cette fois-ci encore,  aux échanges qui ont abouti à la conclusion de cet accord politique.

Guineenews : Cet accord est contesté par une frange de l’opposition et des militants du parti au pouvoir dans certains endroits du pays.  A cet effet, quelle est votre réaction ?

Ousmane Gaoual Diallo : S’il y a des contestations, je ne vois pas quel parti de l’opposition le conteste dans la mesure où ce sont les entités regroupées au sein de l’opposition républicaine  qui avaient des griefs par rapport à leurs voix qui avaient été spoliées et dont a bénéficié le RPG-ARC-EN-CIEL. Et à partir du moment où le receleur de ces voix-là a reconnu avoir bénéficié des voix indûment et s’est engagé à les restituer, même pas en totalité mais celui qui a été volé, a accepté, je ne vois pourquoi, cela doit faire l’objet de polémiques. Dans la mesure où, cela n’engage pas une autre entité politique. Cela engage plutôt les partis politiques regroupés au sein de l’opposition républicaine. Et ces gens-là sont satisfaits. Après derrière, s’il y a des partis politiques qui avaient des réclamations qui n’ont pas connu satisfaction, il faut qu’ils poursuivent le dialogue avec celui qui les a volé et c’est cela l’essentiel.

Maintenant, ceux qui ne sont pas concernés par la spoliation des voix, qui n’ont pas porté des réclamations, je ne vois pas en quoi, ils peuvent être joyeux ou mécontents. Donc, cela n’engage à la limite que les partis contractants qui avaient des griefs  à régler.

Guineenews : D’aucuns pensent que l’UFDG est sorti gagnant de cet accord. Est-ce votre avis ?

Ousmane Gaoual Diallo : Incontestablement, c’est la victoire du droit et l’UFDG est du côté du droit parce que ce que nous avons réclamé, au-delà des quelques voix que l’on va nous restituer ou de quelques communes, quartiers ou districts qu’on va récupérer, c’est le triomphe de notre rigueur. Parce que, pour une fois, nous avions des preuves irréfutables, des documents incontestables qui montraient qu’il y a eu une fraude massive au profit du parti au pouvoir.

A partir de là, nous avons eu ces exigences-là qui nous rapportés cette victoire-là. C’est une victoire du droit, du bon sens, de la vérité mais aussi de la rigueur auxquels étaient astreints tous les militants, sympathisants et responsables pendant le scrutin du 4 février 2018. Je pense que ce que nous allons accroître dans le pays. Il faut qu’on soit présents dans les bureaux de vote, il faut qu’on ait des documents du bureau de vote, il faut faire en sorte que l’expression populaire sortie des urnes soit respectée.

Guineenews : La Guinée évolue de consensus en consensus au détriment, de la loi. A l’avenir, quelles pourraient être les conséquences politiques de ces consensus  sur le processus démocratique en Guinée ?

Ousmane Gaoual Diallo : Je pense qu’on a tort de dénoncer le consensus auquel on aboutit souvent. Parce que sans ces consensus-là, on n’aurait pas d’autres alternatives aux confrontations. Est-il mieux d’avoir un pays dans lequel on se bat, où il y a la confrontation, où faut-il des acteurs politiques qui acceptent la discussion pour aboutir à des consensus entre guillemets qui évitent des crises majeures à notre pays ?

C’est important. Maintenant ces consensus-là sont rendus nécessaires par l’inobservation de la loi. Ce que nous préférons dans ce pays, c’est que la loi soit respectée dans son entièreté. Mais lorsqu’on a violé les lois, lorsqu’on a fraudé contrairement aux principes démocratiques, qu’est-ce qu’il faut faire ? Faut-il les accepter en regardant le ciel sous prétexte qu’on ne peut aller à un consensus ou exiger la restitution ? Mais que cette restitution passe par le consensus ou autre. Ce que nous voulons, c’est que la loi soit respectée et que les suffrages exprimés par les concitoyens soient comptabilisés conformément à leur volonté.

Guineenews : Quel appel avez-vous à lancer à vos militants ?

Ousmane Gaoual Diallo : Il y a effectivement dans nos rangs des militants qui ne sont pas contents. Ce qui est compréhensible. Mais c’est une question qui se règle à l’intérieur de notre formation politique. Nous comprenons la déception de nos responsables, militants et sympathisants de Dubréka qui sont entre guillemets sacrifiés pour garantir cet accord politique. Nous comprenons leur frustration, nous leur demandons d’observer régulièrement les instructions données par la direction du parti.

Maintenant,  que d’autres partis politiques ou leurs militants connaissent des mécontentements qu’ils expriment par la violence, par la destruction des biens publics, je crois que cela renvoie un peu  la balle dans le camp du Premier ministre qui est arrivé avec la volonté de restaurer l’autorité de l’Etat. Je pense que c’est une opportunité qu’il a de mettre en pratique sa volonté en mettant hors d’état de nuire ces pilleurs.

Entretien réalisé par Amadou Kendessa Diallo pour Guinéenews

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