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Fria : l’entreprise SEINTA radie cinq médecins de l’hôpital Rusal

Depuis le récent passage du Premier ministre, Mohamed Béavogui à Fria, les travailleurs vivent un autre épisode marqué par le harcèlement et l’intimidation pure et simple.

Selon nos informations, les travailleurs de l’usine ont été obligés de signer un contrat de six mois juste pour tromper la vigilance du gouvernement afin de lui faire croire que les travailleurs sont traités dans de conditions acceptables. Désormais, c’est autour du corps médical qui est soumis à cet exercice de force.

Ainsi, cinq médecins de l’hôpital Pechiney se sont vus remercier purement et simplement pour n’avoir pas signé ce contrat de six mois de SEINTA  alors qu’ils avaient depuis leur embauche en 2000, signé un contrat CDI qui est resté suspendu depuis la fermeture de l’usine pour fait de grève, a-t-on appris de diverses sources.

« Je suis médecin à l’hôpital Rusal/Friguia communément appelé hôpital Pechiney et nous venons de recevoir des lettres nous informant que nous ne sommes plus de l’effectif de SEINTA. En plus de cette décision, les travailleurs de la société de surveillance nous ont aussi informé qu’à partir du jeudi 03 mars 2022 si nous n’avons pas de badge de SEINTA nous n’avons plus accès dans les locaux de l’hôpital Rusal/Friguia pour le fait que nous n’avons pas signé le nouveau contrat présenté aux travailleurs à partir du mois de janvier 2022 », nous a confié un médecin.

Pourquoi n’avoir pas signé ce nouveau contrat, l’un des médecins porte-parole explique les raisons de cette décision : « Ecoutez ! le contrat de sous-traitance d’abord nous, nous sommes des travailleurs de Rusal/Friguia. Etant à l’hôpital depuis la grève de 2012, nous n’étions pas concernés par cette grève parce que notre service, il est particulier. Nous faisons partie des gens astreints au service minimal même en cas de grève et l’ordonnance du travail du 18 avril 2012 qui avait déclaré la grève illégale nous a mis dans l’obligation de continuer à assumer notre travail parce qu’il était indispensable au fonctionnement de la société.

Donc à partir de 2012, nous avons continué à travailler, nous avons bénéficié des avantages qu’avaient les autres travailleurs l’assistance de 1 050 000 gnf à partir de janvier 2014. A partir de 2017 après les accords entre le gouvernement guinéen et Rusal, il a été décidé de relancer les activités de l’usine. C’est ainsi est apparue SEINTA, une société chargée de la relance des activités à l’usine.

Au départ l’hôpital de Rusal n’était pas concerné. Nous avons continué à travailler mais nous n’étions pas appelés à nous inscrire dans SEINTA. La direction a décidé de nous inscrire à partir de janvier 2019. Donc de janvier 2019, nous avons perçu un forfait de 1 500 000 gnf pour les médecins et 1 000 000 gnf pour les infirmiers jusqu’en 2021.

Mais dans le code du travail guinéen, une société de sous-traitance qui donne des contrats à durée déterminée d’un mois, le délai maximum est de 24 mois. Pour nous les 24 mois arrivaient à termes au mois de décembre 2021. Donc à partir de là, nous avions dit que nous devrions retrouver notre contrat préalable qui est le contrat de Rusal/Friguia qui pour nous n’a jamais changé puisque nous observons toujours le même travail depuis que nous avons ce contrat à durée indéterminé », a-t-il expliqué.

« Personnellement, j’ai signé le contrat avec la société Friguia en 1987 et quand ACG a été créée il nous a été dit  que c’est le contrat de Rusal continuait dans les mêmes termes. Et quand Rusal/Friguia aussi est venue à partir de 2002, il a été dit que ce contrat continuait  dans les mêmes termes, il y a aucune modification. Le salaire est maintenu et tous les avantages que nous avions au temps de ACG ont été maintenus par Rusal/Friguia jusqu’à la grève de 2012.

Parlant de salaire c’était entre 4 et 5 millions, selon le niveau de la personne parce qu’on passait de cadre ordinaire, cadre confirmé, cadre supérieur et à tous ces niveaux correspondait un salaire conséquent », poursuit le porte-parole.

«  (…) Ils ont dit qu’il fallait qu’on signe le contrat SEINTA à la date butoir du 28 février 2022 et que celui qui ne signait pas donc on ne nous donnait plus le temps. C’est ainsi que ce 1er mars, nous avons reçu ces papiers car nous ne sommes pas les seuls en avoir  pas signé. Mais c’est nous qui avons reçu, je crois 5 à ma connaissance où ils nous disent à partir de la date du 28 février 2022 nous ne sommes plus dans l’effectif de SEINTA », a-t-il conclu.

Il faut noter que si ces 5 médecins connus de toute la population de Fria par rapport à leur performance ne sont plus admis au sein de l’hôpital, le risque que cette ville ne plonge dans des difficultés est grand.

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