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Fraudes au BEPC : un an de prison requis contre un administrateur de groupe WhatsApp 

Le procès d’Aly Jérémie Millimouno, interprète, a continué ce mercredi 11 décembre 2024 au tribunal de première instance de Kaloum. Il est poursuivi par le ministère de l’Enseignement Pré-Universitaire et de l’Alphabétisation pour des faits présumés de « fraude, tentative de fraude aux examens nationaux » session 2024.

Sa deuxième comparution dans cette affaire a été essentiellement marquée par des réquisitions et plaidoiries. Dans leur réquisition, puisqu’il s’agit de plusieurs procureurs, un an d’emprisonnement ferme a été requis contre le prévenu qui est accusé par l’État d’avoir créé en juin 2024, lors du BEPC, une plateforme WhatsApp dénommée « United ». Un groupe dans lequel il aurait reçu des épreuves dudit examen national avant de les traiter et partager aux candidats. Des faits punis par l’article 686 code de procédure pénale.

« Monsieur le président, le groupe intitulé « United » dans lequel il y avait plus de 700 personnes a été créé par le prévenu présent ici. Au cours de l’enquête, les téléphones saisis appartenaient aux candidats. L’opération de traçage des ses téléphones ont permis de saisir l’administrateur du groupe qui est Monsieur Jérémie présent ici. Donc, les agissements du prévenu sont constitutifs. Qu’il vous plaise Monsieur le président de retenir Monsieur Aly Jérémie Millimono dans les liens de la culpabilité. Pour la répression, qu’il vous plaise de le condamner à une année d’emprisonnement », a requis l’un des procureurs.

Le ministère public a justifié sa réquisition en ces termes : « Monsieur le président, les conséquences de cet acte sont graves. Elle porte atteinte à la valeur et à la crédibilité du diplôme guinéen. Elle crée une injustice aux autres candidats qui étudient dignement. Aujourd’hui notre système éducatif ne fait que se détériorer à cause des gens comme Jérémie. Son acte envoie un signal désastreux pour le pays. Il encourage l’injustice, il encourage les élèves à ne pas travailler. Puisqu’il reconnaît les faits, le caractère prémédité et organisé aggrave la gravité des faits. Les examens nationaux sont des piliers de l’éducation de notre pays. La justice se doit d’agir fermement », a martelé le parquet.

De son côté l’avocat de la défensse a sollicité la clémence du tribunal. Il a plaidé le juge d’acquitter son client en fonction du temps mis en prison.

« Monsieur le président, j’aurais commencé cette plaidoirie par plaider coupable. Mais en plaidant coupable j’aurai violé le droit Guinéen. J’aurais commencé cette plaidoirie en demandant pardon. Parce qu’il a reconnu être coupable. Mon client demande pardon au peuple de Guinée. Son objectif était de collecter des sujets et en faire un document pour pouvoir revendre. Dans ce groupe, il ne maîtrisait pas tous les membres. Il ne savait pas qu’il y avait des élèves. Lors des examens, aucun candidat n’a été appréhendé en salle d’examen en train de frauder pour dire qu’il fait partie du groupe de mon client. Aucun candidat n’a reçu un sujet d’examen dans la salle d’examen. Mon client, personnellement, n’a pas envoyé de sujet à quelqu’un. Il n’y a eu aucune preuve de sa part pour dire que c’est lui qui a envoyé directement des sujets. D’où je qualifie cela des faits de tentative de fraude. Monsieur le président, un an c’est trop. Il a déjà fait 7 mois de prison. Il a déjà compris qu’il ne va jamais créer un tel groupe. Je vous prie qu’il vous plaise de lui accorder le temps mis pour qu’il puisse aller chercher du boulot », a-t-il plaidé.

Le juge audiencier a mis l’affaire en délibérée pour décision être rendue le 12 décembre 2024. Aly Jérémie Millimono retourne donc en prison en attendant d’être situé sur son sort.

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