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Forum d’Automne du Club des Dirigeants : Deux journées de discussions prometteuses pour l’avenir financier du continent africain

Ensemble vers un avenir financier prospère pour le continent africain ! C’est le message fort qui a prévalu tout au long du Forum d’Automne du Club des Dirigeants, qui s’est tenu les 2 et 3 octobre au Caudan Arts Centre. Organisé par MCB Consulting, en collaboration avec le Club des Dirigeants de Banques et Établissements de Crédit d’Afrique sous le thème « Comment accélérer l’émergence des champions bancaires panafricains », cet événement a réuni l’élite du secteur bancaire et financier de l’Afrique francophone. Pendant deux jours, les intervenants ont partagé leurs connaissances et leurs visions. Le consensus majeur qui s’en est dégagé est que la transformation financière en Afrique repose sur une mise en œuvre réussie de la digitalisation et une protection adéquate des données. Dans l’ensemble, ces interventions ont jeté des bases solides et prospères, encourageant tous les participants à travailler ensemble pour y arriver.

Lors de la première journée de conférence, Jean Michel Félix, CEO de MCB Consulting, a ouvert l’événement en encourageant les participants à unir leurs efforts et expertises vers une mission commune : celle de créer un avenir plus solide et plus prospère pour le continent africain. « Il y a dans cette salle plus de 30 banquiers venant de 14 pays différents – quoi de mieux pour faire émerger les champions bancaires panafricains en restant fidèles aux thématiques d’aujourd’hui ? Ensemble, nous pouvons ou plutôt nous devons créer un avenir plus solide et prospère pour le continent africain. De mon point de vue, cela n’est possible qu’à travers un partenariat basé sur nos qualités respectives et une confiance mutuelle sans artifice, en citant aussi ce très connu proverbe africain « Si vous souhaitez aller vite, allez-y seul mais si vous souhaitez aller loin, allez-y ensemble », a-t-il souligné.

Le Forum d’Automne du Club des Dirigeants a créé des opportunités de réseautage avec les pairs africains. Pour le CEO du groupe MCB, Jean Michel Ng Tseung, cette conférence était en effet « l’illustration parfaite de la solidarité fraternelle du continent africain ». Il a poursuivi en réaffirmant la démarche purement volontariste de tous pour mettre en œuvre les idées et les points de vue qui définissent le secteur financier dans la région. Jean Michel Ng Tseung a décrit les participants présents comme étant des moteurs du changement, des créateurs d’opportunités et des gardiens de la vision dont le rôle consiste à stimuler l’innovation, contribuer à la croissance économique du continent et répondre aux problématiques fondamentales telles que le développement infrastructurel, l’inclusion financière et la transition digitale. Un défi d’ailleurs entrepris par le groupe MCB ! « Nous souhaitons participer, dans la mesure de nos capacités financières, à la transition énergétique en Afrique et accompagner les institutions de financement du développement et tous les autres investisseurs locaux et internationaux dans leurs stratégies de développement dans le continent », a-t-il fait ressortir.

Le Club des Dirigeants de Banques et Établissements de Crédit d’Afrique célèbrera ses 35 ans l’an prochain. À l’aube de cet anniversaire, ils ont choisi Maurice pour accueillir leur forum d’automne. Cette décision témoigne de la pérennité de la collaboration et de la confiance placée en la MCB Consulting et par conséquent l’île Maurice. En effet, le co-fondateur du Club, Alain Le Noir a souligné que Maurice reste à la pointe de l’innovation dans le secteur bancaire. Pour lui, ce forum était une opportunité de découvrir toutes les nouvelles avancées que l’île offre et qu’elle avait à partager avec les délégations présentes. Il a déclaré : « C’est un miracle que le Club soit toujours existant en Afrique car les conditions de fonctionnement de l’Afrique francophone à l’époque étaient totalement différentes. Aujourd’hui, il y a beaucoup de groupes dont le groupe MCB qui investissent dans la formation de leur personnel et qui ont donc recours à des ressources en interne plutôt que de faire appel à l’étranger et c’est pour cela que nous citons souvent l’île Maurice comme étant très novatrice dans le secteur bancaire et financier ».

La conférence a rassemblé un panel international de haut niveau et multidisciplinaire, avec des intervenants de renom. Jean-Paul Mergeai, Président International Sales chez Temenos, a exploré les dernières tendances technologiques à maîtriser et les défis liés à la transformation informatique. Jean-Michel Félix, CEO de MCB Consulting, s’est penché sur la question du capital humain et a souligné l’importance d’une main-d’œuvre qualifiée et compétente, un enjeu crucial pour le secteur bancaire, tout en prenant en considération l’avènement technologique [notamment le IA], les nuances générationnelles et le besoin essentiel d’établir très clairement ‘sa’ propre proposition de valeur. Patrick Roussel, Président de Orange Bank Africa a pris la parole pour explorer le caractère disruptif et révolutionnaire d’Orange Bank Africa pour le continent africain, ainsi que ses implications sur le marché africain. Drudeisha Madhub, Commissaire à la Protection des données de l’île Maurice, a partagé sa perspective sur l’intégration des avancées technologiques visant à améliorer l’efficacité et la portée des services bancaires, tout en explorant les questions liées à la protection des données dans le secteur. Amédée Darga, Président du Club des Affaires Maurice-Afrique Facilitateur, a lui apporté des perspectives précieuses sur les leçons à tirer pour soutenir la croissance des institutions bancaires panafricaines. Jonas Siliadin, Conseiller au laboratoire des idées du Club des Dirigeants de Banque, s’est penché sur les leviers permettant d’améliorer l’efficacité opérationnelle, en termes de compétences, de données, des processus et de pilotage. Enfin, Thierno Sy, Directeur Général de Nourou Financial, a soulevé une question cruciale : les banques africaines doivent-elles rompre avec les modèles de banque universelle ?

Au cours des discussions, le forum a mis en évidence l’importance de la protection des données dans cette ère de transformation numérique ainsi que le rôle crucial de la coopération entre les nations africaines pour favoriser un développement mutuel. De plus, il a souligné l’importance de mettre l’accent sur l’humain au cœur de cette transformation numérique, encourageant les échanges et les débats sur ces questions essentielles. La digitalisation a été présentée comme étant la clé pour créer des champions panafricains dans le secteur bancaire, en mettant en lumière la nécessité de rester compétitif et d’offrir des services financiers innovants.

Ci-dessous la parole aux intervenants 

Jean-Paul Mergeai, Président chez International Sales, Temenos | Thème : Les dernières tendances technologiques à maîtriser et les défis d’un programme de transformation informatique

 « Aujourd’hui, l’innovation technologique et l’évolution des besoins des clients ont donné naissance à ce qu’on appelle la finance intégrée (une tendance émergente du monde de la finance qui consiste à intégrer des services financiers directement dans les applications et les plateformes) et vous constaterez que les banques souhaitent continuer à jouer un rôle très important dans cette évolution des business model pour rester en contact avec les consommateurs. 

Nous sommes nombreux à penser que les banques ne posséderont plus de centres de calculs dans les prochaines années. Elles estiment que la stratégie multi-cloud (utilisation d’un prestataire et d’une combinaison de services pour offrir le meilleur service aux clients) deviendra un prérequis essentiel dans le secteur bancaire et financier. 

Aujourd’hui, l’avenir repose sur le cloud ; si 90% des applications étaient basées sur d’anciennes technologies auparavant, à ce jour près de 95% des applications reposent sur la technologie Cloud et chez Temenos, cela nous tient à cœur de participer de près à cette évolution ».

 

Patrick Roussel, Président de Orange Bank Africa | Thème : Comment le cas Orange Bank Africa est-il disruptif et révolutionnaire pour le continent africain. Quelles sont les implications pour le marché africain ?

« Aujourd’hui, la digitalisation dans le secteur bancaire et financier renvoie à nos capacités à construire des plateformes industrielles pour solidifier le secteur, à capitaliser davantage sur l’humain dans le but d’alléger son quotidien mais surtout à créer un monde bancaire plus inclusif. Assister à ce forum, c’est une première pour moi et les interventions ont été de haute qualité. Nous avons eu droit à des échanges croisés qui se rejoignent tous autour de la nécessité de faire évoluer les choses dans le secteur et de construire la route vers les champions bancaires panafricains qui sera possible, encore une fois, grâce à une transformation numérique. »

Drudeisha Madhub, Commissaire à la Protection des données de l’Ile Maurice

Thème : Comment intégrer les avancées technologiques pour améliorer l’efficacité et la portée de services bancaires ? La question de la protection des données dans le secteur bancaire.

« L’île Maurice est bien positionnée en termes de protection des données et de cybersécurité. Tout simplement parce que nous investissons énormément dans une réglementation solide et ferme. En 2021, nous avons adapté, au moment même de sa création, le Cybersecurity and Cybercrime Act – acte en accord avec le Budapest Convention. Cet acte prévoit des infractions criminelles très strictes comme des peines d’emprisonnement dans le simple but de contrecarrer tous actes allant à l’encontre de la protection des données. Nous retrouvons ici des principes et des législations qui ont chacun leur importance à différentes étapes de notre fonctionnement. »

On pense souvent que les domaines de la protection des données et de la cybersécurité sont les mêmes, semblables et identiques. Ce sont deux domaines qui marchent de pair mais ils sont très distincts. Nous avons dans le monde des traités et des conventions, notamment au niveau de l’UE et l’Union Africaine pour un positionnement plus important en termes de protection des données et de la cybersécurité. Les innovations et tendances technologiques ont beaucoup d’avantages et de retombées positives. En revanche, le consommateur n’est pas toujours conscient de la façon dont sont stockées leurs données. Prioriser la cybersécurité et la protection des données est fondamental dans la transformation numérique dans le secteur bancaire. Il y a l’impact numérique, l’adoption et l’efficacité, le cloud, la croissance exponentielle. Les banques représentent 16% des investissements mondiaux dans le cloud – près de 100 milliards par an et il a été par ailleurs souligné que la charge de travail devrait doubler annuellement. Pour renforcer la sécurité et la protection des données, il est ainsi essentiel de bâtir des bases solides. L’application rigoureuse des règles est également nécessaire. Les cyberattaques peuvent avoir des conséquences graves, notamment en ce qui concerne la réputation et la protection des données sensibles des clients. Face à ces enjeux, les législations sur la confidentialité évoluent rapidement à travers le monde ».

Amédée Darga, Président du Club des Affaires Maurice-Afrique | Thème : Quelles leçons puiser en soutien de la croissance des institutions bancaires panafricains ?

« Le fait d’avoir des dirigeants de banques essentiellement de la région francophone et principalement de l’Afrique de l’ouest, invités dans le cadre de ce forum par MCB Consulting est une excellente opportunité à bien des niveaux. Cela permettra aux dirigeants de banques de se familiariser avec le contexte de Maurice en tant que centre financier international. Les banques ont un défi de pouvoir être plus solidaires entre elles, collaborer davantage et être mieux au service du développement de leur pays ». 

Thierno Sy, Directeur Général chez Nourou Financial | Thème : Les banques africaines doivent-elles rompre avec les modèles de banques universelles ?

« L’une des questions cruciales pour les banques africaines : est-ce que nous maintenons le même modèle et le même système bancaire ? Si oui, pourquoi ? Si non, pourquoi ? Nous avons, dans les banques universelles, la possibilité de faire du counseling pour apprendre à mieux connaître les clients (un particulier ou un professionnel) et avoir une bonne connaissance de leurs besoins. Il existe aussi des inconvénients : la banque universelle est plus complexe en matière de gestion des risques, des risques opérationnels, des exigences de capital plus élevées pour répondre aux normes établies. Elle a plus d’expositions à l’inflation. 

L’Afrique a un besoin important pour des projets de financement (agriculture, santé, infrastructure, éducation) et les banques pourraient jouer un rôle clé en fournissant des ressources essentielles. Ce qui se passe aujourd’hui, c’est que les banques de développement financent les banques dites commerciales pour financer de tels projets. Quant à la stabilité économique, elle est très variable – l’Afrique connaît une croissance économique rapide, une urbanisation croissante qui engendre des demandes croissantes du secteur financier pour soutenir des activités commerciales, la consommation et les investissements immobiliers. 

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