Ce mercredi, les représentants des forces vives et le Premier ministre Dr Bernard Goumou vont de nouveau se retrouver dans un énième face à face, sous l’égide des muftis. Cette rencontre qui s’annonce cruciale, pourrait déboucher sur un dénouement heureux de la crise sociopolitique qui agite le landerneau. C’est du moins tout le mal qu’on peut souhaiter aux camps antagonistes. Car le contraire risque d’être annonciateur de vents contraires pour notre pays.
Ce mercredi, tous les regards seront tournés vers le centre islamique de Donka. Où les forces vives et le gouvernement seront appelées à résoudre la quadrature du cercle.
Cette rencontre s’annonce capitale dans le cadre de cette médiation conduite par les chefs religieux. Après la pause observée durant le mois de ramadan par les deux parties. Une pause aux allures d’une trêve, qui aura sans doute permis de parvenir à un changement de paradigme dans la perception de cette crise.
Des annonces fortes sont donc attendues de la part des autorités de la transition. Afin de vider l’abcès. Car c’est le gouvernement qui détient en réalité la clé de cette énigme. Du moins, pour ce qui concerne les préalables posés par les forces vives à tout dialogue.
Des préalables axés in extenso sur le sort des acteurs politiques en maille avec la justice. Elles exigent en effet qu’elles soient tout simplement mises hors de cause. Ce qui constitue tout de même un petit caillou dans les godasses de la junte. Qui devra faire face à un choix cornélien. Entre interférer dans les affaires judiciaires, pour sauver la paix. Ou garder une position de neutralité, en laissant la justice jouir de son indépendance, comme stipulé dans la charte.
Un pas difficile à franchir, au visa de la récente rebuffade du ministre de la Justice et garde de sceaux. Qui s’offusquait contre toute ingérence de l’exécutif dans le champ judiciaire. Charles Wright tentait ainsi de mettre le holà contre les velléités hégémoniques du Premier ministre, qui voulait arpenter les platebandes judiciaires. En conviant les magistrats du parquet à la Primature, pour deviser autour des dossiers pendants devant Dame Thémis.
A travers la séance prévue ce mercredi au centre islamique de Donka, on saura qui du Premier ministre et du garde des sceaux aura le dernier mot, dans leur « bras de fer ».
C’est le moment de vérité tant attendu, dans ce match entre la junte et les forces vives frondeuses. Dalein et ses pairs pourraient ranger les armes pour rejoindre la table de dialogue, ou déterrer la hache de guerre. Tout dépendra de la réponse du gouvernement, dans ce jeu de dupes qui n’a que trop duré.