Le football a ce manque de reconnaissance qui lui est propre : les victoires sont toujours l’œuvre des joueurs et les défaites sont celles des entraîneurs. Le coach du Syli national senior et de l’équipe nationale olympique Kaba Diawara ne fait pas exception à cette réalité injuste. C’est ainsi que des supporters du Syli national, et même quelques dirigeants sportifs, attribuent la paternité de la qualification aux Jeux Olympiques uniquement et exclusivement aux joueurs et à leurs talents, après une victoire contre l’Indonésie le 9 mai dernier en France. De même, lorsque la Guinée domine l’Algérie à Alger 2-1 lors des éliminatoires de la Coupe du monde, ces critiques disent que Kaba Diawara n’y est pour rien !
En revanche, la tête de Kaba Diawara est mise à prix, quand le Mozambique bat la Guinée, à domicile, c’est-à-dire à Al Jadida au Maroc, dans un stade désespérément vide ! Kaba Diawara doit être limogé, dit-on, car c’est de sa faute quand les joueurs ont été découragés, car ils n’ont pas reçu leurs primes de victoire, après avoir battu l’Algérie à Alger ! C’est la faute à Kaba Diawara, si des joueurs mécontents de n’avoir pas reçu leurs primes de victoire contre l’Algérie, sont partis en grève, en refusant de s’entraîner à quelques jours du match contre le Mozambique !
C’est toujours la faute à Kaba Diawara, si le Syli national joue tous ses matchs à domicile, sans public. Il parait même que c’est de sa faute si le Syli national, à défaut de Conakry, n’opère pas ses matches à Dakar ou à Abidjan, où il y’a des millions de supporters guinéens.
Les salaires de Kaba Diawara et de ses adjoints ne sont pas payés depuis cinq mois. C’est encore de sa faute !
Plus sérieusement, les victoires et les défaites se construisent ! L’ambition de se qualifier à une phase finale de coupe du monde et de faire des matches honorables lors des prochains Jeux Olympiques n’admet pas des approximations, des incuries et des fautes de gestion. Il est trop facile de tout mettre toutes les défaites au compte d’un entraîneur, mais cela devient compréhensible que lorsque la Fédération Guinéenne de Football et surtout le Ministère en charge des Sports auront balayé devant leurs portes.
A un mois, jour pour jour, du premier match de la Guinée aux Jeux Olympiques, les autorités qui dirigent le sport guinéen seraient bien avisées de construire pour une série de victoires. Cela passe par mettre le coach et ses poulains dans les meilleures dispositions. A commencer par le paiement des primes de qualification aux Jeux Olympiques, morbleu !