En marge de la cérémonie de clôture de l’évènement culturel « Conakry, capitale mondiale du Livre », le président Alpha Condé a confirmé, hier dimanche à l’esplanade du palais du peuple de Conakry, les révélations faites par Guinéenews relatives au recrutement douteux sans concours dans l’éducation et à la fonction publique.
« Je vous dévoile quelque chose, monsieur le premier ministre, c’est choquant mais c’est la vérité. En 2012, nous avons fait un test de dictée de CE2. Sur 750 enseignants, nous avons mis vingt fautes. Je dis bien CE2. C’est-à-dire, pas CM1, CM2. Sur 750 enseignants de l’éducation nationale, 75% n’ont pas pu trouver les fautes. Sur les 75%, 25% également ont ajouté des fautes. Alors, comment voulez-vous enseigner des gens en vue de leur permettre d’avoir le certificat d’étude, quand vous n’êtes pas capables, vous-mêmes, de corriger les dictées de CE2. Il est temps que le peuple de Guinée connaisse la réalité sur son enseignement.
Quand je dis que l’enseignement guinéen est malade, cela est une réalité. Alors, le peuple de Guinée va savoir qui est qui. Les gens qui nous fatiguent, qui crient, qui ne savent même pas parler français eux-mêmes, comment voulez-vous qu’ils enseignent à nos enfants, quand ils ne sont pas cabales de faire une dictée de CE2 ? C’est pourquoi, nous allons faire les états généraux de l’enseignement. Et tout ce qui accède à l’enseignement par des méthodes frauduleuses de copinage, et qui n’ont pas de niveau, nous allons faire des tests pour qu’enfin, nos enfants aient des enseignants capables de leur permettre d’avoir accès à la connaissance. C’est la même chose pour le recensement biométrique car, nous avons beaucoup des gens qui se disent enseignants, qui ne sont pas en classe, qui sont assis, et qui touchent l’argent des enseignants. Il faut que le peuple de Guinée sache que son enseignement est malade, est malade, est malade. Pour cela, il faut qu’on connaisse la vérité.
Souaré, vous qui faites la promotion de l’éducation, il faut avoir le courage de dire au peuple que son école est malade, que son école est malade, que son école est malade. Alors, si l’évènement Conakry, capitale mondiale du livre est une occasion d’amener la jeunesse guinéenne à s’intéresser à la lecture et au savoir, il faut alors lui donner des enseignants capables. Heureusement, les nouvelles technologies de l’information avec E-écoles vont nous permettre de passer cette étape momentanément car, avec la nouvelle technologie et l’E-école, nos jeunes pourront suivre des cours, qui sont donnés à Paris, à Ankara, à Pékin, à Washington etc… Donc, cela leur permettra de dépasser, momentanément, la carences des enseignants incapables, qui n’ont pas le niveau, qui ne font que la pagaille », a-t-il expliqué au public.