La polémique enfle autour du jeune Boubacar Barry tué, hier à Wanindara, dont le corps a été extrait de la morgue de l’hôpital Ignace Deen pour une autre destination. Joint au téléphone, le président du groupe parlementaire Libéral- Démocrate, Dr Fodé Oussou Fofana, n’a pas manqué de tacler le directeur de l’hôpital Ignace Deen, qui démenti avoir extrait le corps du jeune tué de la morgue.
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« Le Dr Awada ne dit pas la vérité parce qu’il jure sur le Coran ou qu’il s’appelle Mohamed. Je le démens formellement. Il sait lui-même que le corps du jeune Boubacar Barry n’est pas à l’hôpital. Qu’il ouvre la porte de la morgue pour nous montrer la dépouille. Je le mets au défi de prouver le contraire. Il a tellement peur de perdre son poste, que lorsque le président l’appelle, il tremble. Il vient d’honnir son poste, sa profession et son serment d’Hippocrate. C’est triste, dommage et grave.
J’ai honte pour le Dr Awada. Il fait honte à la médecine, il fait honte à sa profession, il fait honte à son poste, il fait honte à son nom. Je le mets au défi d’aller montrer le corps. Depuis quand a-t-on refusé de garder le corps d’un être humain à la morgue ? C’est triste. Je tombe des nues. On est plus en politique là. Je suis désolé. Où a-t-on laissé l’humanisme, la compassion ? Où va mon pays ? Mais, il n’y a pas deux responsables mais un seul : le président Alpha Condé. Qui ne dit rien consent.
A Bantama Sow, les 93 jeunes assassinés par les forces de l’ordre et enterrés au cimetière de Bambéto, il n’y a jamais eu d’enquêtes, ni de poursuites. Monsieur Alpha Condé répondra devant Dieu et l’histoire parce que, ne l’oublions pas, la justice divine existe. En tant qu’opposant, je ne vois aucune raison d’utiliser des armes de guerre pour tuer des jeunes à la fleur de l’âge. Des siècles après, l’histoire retiendra que sous le président Alpha Condé, 93 manifestants avaient été abattus.
Que Bantama Sow dise, combien de fois le régime du président Conté a sorti des armes pour tuer des militants du RPG. Aujourd’hui, nous sommes dans une situation où un jour, monsieur Alpha Condé rendra compte devant le monde, devant l’histoire et devant Dieu. En tant qu’opposant, nous demandons que justice soit faite pour identifier les auteurs, qui ont tué à visage découvert. Nous ferons un lobbying auprès de l’UA, de la CEDEAO, de l’UE avec des images à l’appui pour montrer à la face du monde la terreur que le président Alpha Condé fait instaurer en Guinée. Qui ne dit rien consent, dit-on. S’il n’a pas donné des instructions, il aurait au moins demandé des enquêtes », a-t-il conclu.