Pour financer projets d’infrastructures routières, le gouvernement guinéen souhaite une participation active des opérateurs économiques et des banquiers dans la mobilisation des fonds. Le projet vise à recouvrer 1.600 milliards GNF, mobilisables en deux tranches.
Ce mercredi 20 mars 2019, les ministres du Budget, de l’Economie et des Finances, le gouverneur de la Banque Centrale et certains cadres desdites structures, ont eu une réunion de concertation avec les opérateurs économiques et les banquiers opérant en Guinée. L’objectif était d’échanger sur ce programme du gouvernement visant à mobiliser des ressources afin des financer des projets d’infrastructures routières.
«Le gouvernement a entrepris de mettre en œuvre un vaste programme de mobilisation de ressources internes afin non seulement de répondre aux besoins de trésorerie, mais aussi rechercher des ressources longues pour financer les projets d’infrastructures, notamment les projets d’infrastructures routières. C’est pourquoi nous avons décidé de vous rencontrer pour vous proposer notre projet d’émission d’obligations au cours de l’année 2019. […] L’objectif, c’est de mobiliser tout le monde afin de participer à cette émission d’obligations. Nous voulons le concours actif aussi bien des banquiers que des opérateurs économiques, parce qu’en participant à cet emprunt obligataire, vous allez illustrer les relations de confiance devant exister entre l’Etat et vous-mêmes, c’est-à-dire banquiers et opérateurs économiques», a indiqué le ministre de l’Economie et des Finances, Mamadi Camara.
Déjà, les deux banques ont été choisies pour accompagner le gouvernement à ce travail. Il s’agit d’Afriland Bank et de la BICIGUI.
«Le projet nous tient à cœur. C’est pour cette raison que nous voulons passer à la phase opérationnelle », a-t-il insisté avant d’ajouter qu’il veut la participation de tout le monde dans la mobilisation des fonds: «en participant à ce projet nouveau, il y a des particularités qu’on voudrait vous notifier. D’abord l’objectif que nous visons, c’est de mobiliser 1.600 milliards GNF en deux tranches. Ensuite, nous voulons élargir la gamme de souscripteurs. Nous voulons nous adresser particulièrement, mais pas exclusivement, aux banques, aux opérateurs économiques, aux sociétés minières, aux sociétés de téléphonie mobile, aux sociétés d’hydrocarbure, et aux particuliers. Je voudrais qu’il y ait un véritablement engouement pour dépasser l’objectif. Il y a une grande foi que nous avons en vous, opérateurs économiques. »
Pour le ministre de l’Economie et des Finances, ce genre de projet va permettre au secteur privé guinéen de se transformer en locomotive de développement de ce pays. « C’est à travers de ce genre de projet que le secteur privé peut montrer à l’opinion nationale et internationale qu’on a des capacités réelles en matière financière et des capacités réelles à exécuter des travaux d’infrastructures », a-t-il soutenu.
Mamadi Camara précise ensuite que les fonds qui seront mobilisés ne sont pas destinés au Trésor public, mais pour financer des travaux qui seront exécutés par des entreprises nationales : « Notre ambition, une fois que les ressources seront mobilisées, c’est de les utiliser dans le financement des infrastructures routières. Donc il ne s’agit pas d’une opération de trésorerie pour renflouer les caisses du Trésor public. Non. Il s’agit de mobiliser des ressources afin de les utiliser pour financer des travaux d’infrastructures routières dont notre pays a tant besoin. Ces travaux seront exécutés par des entreprises guinéennes. Donc vous allez nous permettre de mobiliser de l’argent et avec cet argent vous allez également exécuter les travaux d’infrastructures. »
Le président de l’Association professionnelle de Banques (APB), Guy Laurent FONDJO, a d’abord rappelé que les banques avaient répondu avec promptitude à la dernière sollicitation du gouvernement au compte des bons de trésor : « Il y a quelques mois, nous nous sommes réunis dans le cadre d’enlever des fonds pour le compte de bons de trésor. Vous nous avez fait confiance au niveau des banques, je pense que vous n’avez pas été déçus. Nous avons pu, en un temps très court, répondre à la sollicitation du gouvernement. Cette confiance que vous faites au secteur financier local nous encourage aussi à vous faire confiance. »
Guy Laurent estime qu’avec le concours de tous, la mobilisation peut dépasser les 1.600 milliards : «soyez rassurés, messieurs les ministres, que nous allons mettre tout en œuvre pour que, comme par le passé, nous puissions lever ces fonds, parce que nous sommes convaincus, rassurés qu’au niveau local, il y a de la matière […]. Nous avons des entrepreneurs de qualité, des patriotes. Nous allons pouvoir, au niveau local, avec les actions conjuguées des uns et des autres lever ces fonds et dans les meilleurs délais. Je pense que nous allons tout faire pour ne pas seulement lever les 1.600 milliards, mais aller au-delà.»