La production d’anacarde intéresse de plus en plus les agriculteurs du Foutah Djallon, où les échos du boom de la filière dans certaines préfectures de la Guinée comme Boké, Kankan aiguise les appétits chez ceux qui veulent s’offrir une vie décente, tout en luttant contre le chômage des jeunes. C’est le cas dans la préfecture de Lélouma où la culture de l’anacarde est en train d’attirer les bras valides.
La noix de cajou est de plus en plus sollicitée. La pomme aussi dans la préfecture de Lélouma, située en Moyenne Guinée. Ainsi des jeunes plantations voient chaque année le jour au niveau de la commune urbaine et dans les autres localités de la préfecture.
A Linsan Saran, une localité située à environ 130 kilomètres du centre-ville de Lélouma, après plusieurs années passées hors de nos frontières, Mouhamed Dansoko s’est lancé dans cette activité liée à la production et à la commercialisation de la noix de cajou, il y a de cela quatre ans. Il revient ici sur son expérience, au micro de notre reporter.
« J’ai passé plusieurs années de ma vie en dehors de la Guinée. Dans mon aventure, j’ai beaucoup réfléchi sur les activités agricoles dans ces pays hôtes où je m’étais installé. La Côte d’ Ivoire par exemple est réputée pour sa production du cacao, la Guinée-Bissau pour l’anacarde et ainsi de suite. Sur ce, je me suis dit pourquoi pas chez moi en Guinée ? L’idée m’est venue comme ça et lorsque je suis revenu, j’ai fait mes études. J’ai sillonné les zones de grandes productions comme Boké ou encore la Guinée Bissau voisine. Je me suis informé sur l’activité, avant de chercher un technicien qui a 11 ans d’expérience pour procéder à la mise en œuvre de mon projet ici chez moi à Linsan Saran. J’ai démarré ce projet il y a maintenant quatre ans », dit-il.
Revenant sur son objectif et ses perspectives, Mouhamed Dansoko entend aider sa communauté en leur ouvrant la voie dans la production de l’anacarde, afin de lutter contre le chômage et offrir aux jeunes des opportunités.
« Je vais juste donner l’exemple et montrer qu’il est possible de réussir chez nous à travers surtout l’arboriculture ou encore l’agriculture. Pour un début, j’ai démarré avec cette plantation d’anacardiers de dix hectares. J’ai effectué cette année la première récolte. Une récolte vraiment à la hauteur de mes attentes. Avoir 14 sacs de 50 kilogrammes de noix de cajou chacun, lors de la toute première récolte, c’est vraiment salutaire. J’envisage d’étendre cette plantation à plusieurs hectares de plus dans les années à venir. L’objectif est, pour un premier temps de faire de Linsan une zone de production d’anacarde par excellence. Ensuite pourquoi pas Lélouma, à l’image des villes comme Boké ou encore Kankan», tel est le défi que s’est lancé Mouhamed Dansoko.
Sur le chômage des jeunes, il dit avoir une approche: « il y a trop de chômages en zones rurales. Les jeunes n’ont pas où travailler car des projets, nous n’en disposons pas. Et comme une plantation d’anacardiers pour son entretien, pour la cueillette ou le ramassage des fruits, aura besoin de main d’œuvre. Ça sera une opportunité pour les jeunes de travailler», confie l’arboriculteur.
A l’image de Mouhamed Dansoko, aujourd’hui, à Lélouma, nombreuses sont les personnes qui s’intéressent au secteur de l’anacarde.