Les acteurs de la filière de l’élevage de Lélouma ont du mal à contenir l’épidémie de fièvre aphteuse qui sévit dans la localité. En l’espace de deux semaines, la propagation de cette maladie a pris des proportions inquiétantes. Elle a déjà été notifiée dans six des dix sous-préfectures ainsi que la commune urbaine de Lélouma. Face à cette situation plongent aujourd’hui, les éleveurs sont dans le désespoir idem que les médecins vétérinaires qui, avec des moyens propres, tentent d’endiguer la propagation de la maladie.
«Actuellement, je ne connais pas toute les sous-préfectures atteintes, mais je sais seulement que les localités de Thianguel Bori, Linsan Saran, Manda Saran, Lafou, Diountou et même Korbé est touchée par la maladie. Au niveau de Thianguel Bori et de Manda Saran qui sont sous ma couverture, nous sommes à plus de 250 animaux atteints sans compter beaucoup d’autres villages. Il y a un taux de mortalité très élevé surtout chez les plus jeunes. Le bilan en nombre est très difficile à fournir surtout avec la divagation de ces animaux », explique le chef de poste de la section élevage de Thianguel Bori.
En plus du déficit du personnel, ces agents sont confrontés à un manque de médicament et de moyens de déplacement pour couvrir toute les sous-préfectures.
«Le problème est extrêmement difficile surtout avec le déficit du personnel. Imaginez si vous avez dix ou quinze fronts et vous n’avez pas le moyen de prendre en charge une trentaine ou une quarantaine d’animaux malades, c’est un débordement. Nous avons un problème de personnel et de moyens. Parce qu’à présent, tout ce qu’on est en train de faire sur le terrain, vient de nous. On travaille avec nos propres moyens », a déclaré Dr Mohamed Diakité, le chef de poste de la section élevage de Thianguel Bori.
Dans la même logique, Rahim Baldé, le directeur préfectoral de l’élevage renchérit en ces termes : «cette fièvre aphteuse serait venue de Mali. Au jour d’aujourd’hui, cette maladie est enregistrée dans six sous-préfectures de Lélouma. Avec les agents sur le terrain, nous sommes en train de nous battre pour pouvoir contenir cette maladie. Mais la situation est critique. Nous sommes en manque de personnel soignant, à cela s’ajoutent les difficultés pour avoir les médicaments. Ces agents n’ont pas de moyens de déplacement. Et nous n’avons pas encore reçu l’appui du département en charge de l’élevage. Je remonte régulièrement les rapports de la situation sur le terrain. La divagation des animaux aussi est un autre problème surtout lorsqu’on sait que cette maladie est très contagieuse. J’appelle donc aux éleveurs de stabiliser les animaux malades et de faire appel aux agents vétérinaires.»
Faut-il rappeler que le parc à bétail de Thianguel Bori, le plus important de la région a été fermé jusqu’à nouvel ordre à titre préventif contre la propagation de la maladie. Mais malgré cela, la fièvre aphteuse gagne du terrain à Lélouma.