Cette année, notre pays accueille les fêtes de fin d’année, dans un contexte très particulier. L’incendie du dépôt d’hydrocarbures de Coronthie a entraîné de nombreux morts et blessés, d’importants dégâts matériels, une grande pollution et plein d’autres dommages collatéraux. Cette tragédie va sûrement influencer les réjouissances attendues et les réduire à minima. L’état des lieux est suffisamment évocateur pour le pronostiquer : la circulation reprend à peine ; la fourniture en carburant est encore limite ; le poids du deuil pèse toujours ; les blessés sont encore en soins ; les dégâts matériels sont en évaluation ; la pollution de l’air réduit les déplacements, etc. Autant d’aspects qui plombent le plaisir à fêter.
Des pesanteurs qui n’altèrent pas le déroulé de la fête
Malgré ces pesanteurs, les services de sécurité se tiennent en alerte. C’est maintenant une tradition. Ils sont vent debout, contre les accidents des fêtes de fin d’année et prêts à parer à toute éventualité. Au cas où, dans un sursaut de résilience, les populations se décident à fêter, pour vider la tristesse qu’ils ressentent et renouer avec l’espoir d’un lendemain meilleur pour le pays. Les agents sont toujours présents.
Il en est ainsi, chaque fin d’année. De la dernière décade de décembre, à la fin de la première semaine de janvier, le département de la Sécurité et de la Protection Civile et le Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale, Direction de la Justice Militaire, mobilisent d’importants effectifs de policiers et de gendarmes, qui s’ajoutent à ceux de la routière, dont c’est la mission traditionnelle.
Rôle assigné aux forces de l’ordre
Ensemble, ces forces de l’ordre s’emploient à lutter contre les accidents de la voie publique. Ils se déploient sur le terrain pour faire, avant tout, de la prévention. A cette mission, on leur adjoint celle de lutter contre toutes les formes d’insécurité qu’ils peuvent constater, pendant ces temps d’excitation et de frénésie.
Qu’est-ce qui caractérise donc le 31 décembre, en matière de circulation ?
Il est formellement établi que cette période est la plus à risque, pour la circulation routière. Dans un passé lointain, le nombre d’accidents enregistrés au cours de cette seule nuit, pouvait égaler celui de un mois entier, en temps ordinaire, dans un commissariat, voire plus.
C’était, à l’époque, la période de survenue intensive d’accidents graves. Lesquels accidents avaient la particularité de se produire au même moment et en plusieurs endroits, à travers le pays. Les raisons à cela s’expliquent par le fait qu’en fin d’année, on observe un changement notoire de comportement, chez la plupart des usagers, surtout les jeunes. Chacun, vouant célébrer au moins, une des fêtes ou sinon les deux (le 24 et le 31).
Mais, c’est le 31 qui bat tous les records d’affluence. Cela est largement illustré dans la circulation, à Conakry et dans les villes à l’intérieur du pays. On observe alors, un afflux massif de personnes, principalement des jeunes, qui convergent vers les lieux de rendez-vous et de réjouissance : les rues, les places publiques, les bars dancings et night-club, etc. Ils s’y rendent, à pied, à moto ou en voiture. Pourquoi ces sorties en masse dans la rue et quels effets ou conséquences, elles ont sur la circulation ?
Il faut bien le comprendre, ces sorties massives sont motivées, avant tout, par l’idée de se réunir. C’est un sentiment humain, naturel, qui pousse les individus à se retrouver pour célébrer un quelconque événement. Bien entendu, quand un grand nombre de personnes se retrouvent, il n’est pas dit que leurs idées sont les mêmes. Chacun a un caractère, une éducation, des tendances, des faiblesses, mais aussi des forces, des habitudes, des attitudes, bref, chacun a sa façon de voir les choses. C’est pourquoi, il ne faut pas se leurrer, ces sorties en masse ne sont pas toutes, aussi innocentes et paisibles qu’on pourrait le croire. Parmi les fêtards, il y a du tout. C’est comme le monde, en format réduit. On y rencontre des détrousseurs, des violeurs, des brigands, des violents, des bagarreurs, mais aussi, de bonnes personnes aux intentions nobles et altruistes qui ne veulent que fêter avec leurs semblables, etc.
Il ne faut pas non plus, occulter la présence des dépravés qui sont adeptes de vices comme l’alcool ou la drogue. C’est d’ailleurs, ceux-là qui, une fois dans la circulation, après qu’ils ont bu ou se sont drogués, commettent toutes sortes d’infractions. La plus fréquente et grave étant, l’excès de vitesse. Ils sont surexcités et roulent à tombeau ouvert, à travers la ville et sur les routes, en rase campagne. Les comportements inqualifiables qu’on relève, pendant cette nuit du 31 décembre, sont longs à lister. Ils sont à l’origine de tous les accidents enregistrés, à cette occasion.
Comment y remédier ?
Pour parer à cette situation, potentiellement dangereuse pour les jeunes fêtards, chacun a un rôle à jouer. Les citoyens sont invités au calme et à la vigilance. Il leur est demandé de signaler aux services de sécurité, tout acte ou comportement malveillant dont ils sont l’objet. Pendant ce temps, sur la route, la police et la gendarmerie préviennent les accidents, accompagnent les usagers en fête et, le cas échéant, portent assistance à ceux d’entre eux, qui en ont besoin.
Cette disposition se décompose en trois temps : avant la fête, pendant la fête et après la fête. Pour sa mise en œuvre, les autorités ont défini des stratégies et élaboré des plans d’action. Les opérations sont déjà déclenchées. Les agents mobilisés à cet effet, ont pour mission de réussir du zéro accident sur l’ensemble du territoire.
Peut-on relever le défi, avec tous ces moyens humains et matériels déployés ?
On est porté à l’espérer, surtout, avec l’adhésion et l’appui des citoyens, qui sont les premiers concernés. On en saura davantage, au lendemain du 31 décembre. Toujours est-il que, même quand on a réussi qu’à réduire la fréquence et la gravité des accidents, à défaut de les enrayer, cela reste toujours un bilan appréciable.
Quand la première expérience sert d’inspiration pour mieux projeter la suivante
D’ores et déjà, les services de sécurité tirent les leçons de la première étape du 24, pour faire encore mieux le 31 décembre. En effet, cette seconde phase reste la plus difficile de leur mission. D’autant qu’il y aura assurément beaucoup plus d’affluence et conséquemment, beaucoup plus de problèmes à gérer. On nous rapporte qu’ils font des réglages se rapportant, aux points sensibles à surveiller, aux patrouilles pédestres et motorisées à déployer, aux barrages de ralentissement et de contrôle à installer. En somme, il s’agit de mettre en place, comme une nasse, dont les mailles couvrent toutes les zones à risque, tels les lieux de rassemblement et les rues chargées ou saturées.
Au regard de tout ce qui a été dit à propos, il est normal que l’accent soit mis sur la nuit du 31 décembre. La police et la gendarmerie, comme de tradition, se partagent les deux secteurs d’activités que sont, les centres urbains pour la police et la rase campagne pour la gendarmerie.
Apport du gouvernorat
Le gouvernorat de Conakry s’est investi à nouveau dans la même dynamique, pour appuyer la police, dans la capitale. A ce titre, il a interdit tout regroupement sur les plages ainsi que l’usage des pétards, dans les rues et quartiers de cinq communes de Conakry.
L’espoir de passer une bonne fête est réel
Au regard de ces dispositifs en amont, il ne reste plus qu’à obtenir l’adhésion totale des citoyens pour atteindre l’objectif final.
Dans ce cadre, l’optimisme est permis. Les usagers continuent à être sensibilisés pour comprendre, qu’une fête est à célébrer avec modération.
C’est la condition, si on veut continuer à accueillir et à commémorer d’autres fêtes, dans les années qui suivent. Pour cela, il faut nécessairement, rester en vie et en bonne santé. Ce qu’on ne peut obtenir, qu’en évitant les accidents, donc, en restant prudent sur la route.
Bonne fête de fin d’année à tous !