La Guinée a célébré, la journée internationale de la femme le 8 mars 2019, au palais du peuple. A l’occasion de l’Assemblée générale de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de ce samedi 9 mars, Cellou Dalein Diallo, a souhaité bonne fête à toutes les femmes guinéennes, en rappelant le rôle qu’elles ont joué et qu’elles continuent de jouer.
Il s’est ensuite adressé particulièrement aux femmes de sa formation politique en rappelant ce qu’elles ont vécu en tant que femmes de l’opposition. « C’est le moment de rappeler le rôle joué par les femmes de l’UFDG dans le combat que le parti mène depuis fort longtemps pour l’avènement en Guinée d’une société plus juste, respectueuse des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Les femmes de Guinée ont contribué de manière remarquable aux nombreuses victoires enregistrées dans la lutte pour le triomphe des valeurs du pays. A l’UFDG, les femmes ont été présentes à tous les fronts. Et bien entendu, elles ont subi aussi beaucoup de violences de la part de M. Alpha Condé et de son gouvernement », a précisé Cellou Dalein
Le président de l’UFDG se rappelle de l’arrestation des femmes le 3 avril 2011 lorsqu’il revenait de l’étranger : « Je sais que vous avez été arrêtées, maltraitées, jugées, condamnées. On se souvient encore du 3 avril [2011]. Les femmes qui étaient à l’aéroport pour m’accueillir. Parmi elles, il y avait Mme Traoré, il y avait Yarie Briki, il y avait Salimatou Soumah. Il y avait beaucoup de femmes qui avaient été arrêtées, bastonnées, maltraitées, déférées devant les tribunaux, jugées et condamnées avec des peines de prison ferme pour leur simple présence à l’aéroport pour accueillir le président du parti. On a traité ça comme un délit, sinon comme un crime. Elles ont passé des mois en prison. Nous le savons. »
Lors des manifestations politiques, ajoute Cellou Dalein Diallo, les femmes de l’UFDG ont subi des violences : « A l’ occasion des manifestations, il y a les exécutions punitives qu’on envoie dans les quartiers riverains de la voie expresse. On a violenté les femmes, renversé leurs marmites, dérobé leurs bijoux, détruit leurs postes téléviseurs. Vous avez beaucoup subi dans cette lutte. Je le sais. »
Si certaines ont subi des violences policières, il y en a qui en sont mortes. C’est le cas notamment de Mariama Bah tuée par balle le 16 mars 2018. Le chef de file de l’opposition ne l’oublie pas : « vous avez organisé des manifestations pour exiger la justice pour vos enfants qui ont été abattus lors des manifestations de l’opposition. Vous avez été gazées. Des femmes gazées, alors qu’elles ne faisaient que réclamer la justice pour leurs enfants. Vous avez donné la vie, non pas seulement celle de vos enfants, mais vos propres vies. Je pense à Mariama Bah, 31 ans, six enfants, qui a été abattue alors qu’elle était chez elle le 16 mars 2018. Elle n’a pas eu droit à la justice. Son mari, veuf, ses enfants orphelins n’ont eu droit aucune assistance de cet Etat criminel. »