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Fermeture des boutiques de médicaments : des vendeurs brisent le silence à Labé

Quelques jours après la mise en exécution de la décision du gouvernement guinéen par rapport à la fermeture des lieux de vente illicite de médicaments, la mesure semble bien suivie dans la commune urbaine de Labé. Les endroits de vente non agréés ont tous baissé les stores et dans les quartiers et dans les marchés, selon un constat effectué sur place par la rédaction locale de votre quotidien électronique Guinéenews.

Pire, depuis l’annonce de cette disposition, les concernés ont préféré adopter un silence radio pour éviter, selon beaucoup d’entre eux, d’attiser la colère de l’Etat. Qui semble totalement décidé cette fois-ci à en finir avec cette pratique dans le cadre de son projet national d’assainissement et de moralisation des pratiques médicales sur toute l’étendue du territoire national.

Sous le couvert de l’anonymat et dans une prudence totale, un vendeur de médicaments bien connu dans le secteur à Labé a finalement accepté de se prononcer au micro de guinéenews.

« Personne ne peut tenir tête à l’Etat par rapport à une décision. Voilà pourquoi on s’est aussitôt plié à la nouvelle décision. A ce jour, toutes les boutiques et magasins du genre sont fermés ; en tout cas au niveau de la commune urbaine ici à ma connaissance, il n’y a pas de fausse note et en plus on évite de trop communiqué sur le sujet parce que comme je vous l’ai dit on est tous obligé de s’adapter à la nouvelle loi », entame-t-il.

Par contre, notre interlocuteur n’apprécie point la mesure. « À ce niveau je pense que la décision a été trop brutale car si je prends le cas spécifique de la région de Labé ici, c’est au moins, je dis bien au moins 70 à 80 % du trafic des médicaments qui vient d’être mis à l’arrêt. Donc, imaginez les conséquences qui sont principalement à deux volets. Premièrement, toute la quantité de médicaments que ces boutiques et magasins proposaient est abandonnée dans ces lieux de vente ou stockée dans les domiciles. C’est une grande perte pour les concernés qui assistent impuissamment à la destruction de leurs produits, sans compter qu’ils sont désormais au chômage », soutient-il.

Et de poursuivre : « deuxièmement, beaucoup de personnes, beaucoup de préfectures, beaucoup de localités ou villages sont à partir de là en rupture d’approvisionnement. Ce, parce que vous n’êtes pas sans savoir que la quasi-totalité des préfectures du Fouta-Djalon ne disposent pas de pharmacie a plus forte raison des sous-préfectures ou des villages simples. Maintenant dites-moi, comment un malade peut se soigner dans ces endroits ? Je pense que l’Etat devrait d’abord penser à tout cela avant de déclencher ce processus car là ça n’arrange personne », enchaîne-t-il.

Pour finir, il a tenu à lancer cet appel : « je demande au gouvernement de revoir cette décision dans tous les paramètres possibles. Au pire des cas de nous permettre d’écouler au moins la quantité disponible dans les magasins pour éviter des pertes en cascade. »

Il faut signaler que malgré toutes les dispositions entreprises pour mettre fin à la pratique, des personnes continuent toujours à proposer de façon plus discrète des produits aux nécessiteux.

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