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Fermeture de la frontière ivoirienne : chronique d’une pénurie annoncée  

Depuis la fermeture de la frontière ivoirienne, les commerçants guinéens ont du mal à assurer l’approvisionnement des marchés locaux en marchandises provenant de la Côte d’Ivoire.  

Au nombre de ces commerçants transfrontaliers, il y a Fanta Chérif. Elle va s’approvisionner sur les marchés de Touba et de Ouaninou, en Côte d’Ivoire. Rencontrée par Guinéenews, elle raconte son désarroi : « cette fermeture de la frontière ivoirienne a des conséquences néfastes sur nos activités. Nous importons des piments, herbicides, chaussures, oignons ainsi que plusieurs autres articles de commerce. Depuis que la frontière a été fermée, nous ne savons plus à quel saint se vouer. Les camions guinéens et ivoiriens qui transportaient les marchandises de part et d’autre de la frontière, ne circulent plus. Aucun article de commerce ne peut non plus traverser la frontière dans un sens comme dans l’autre. » 

Pour Masséko Bamba, les témoignages sont plus glaçants.   

 « Avant la fermeture, nous qui vivons le long de la frontière, nous ravitaillions en carburants à partir de Ouaninou, une localité ivoirienne située à seulement 18km de notre vilage. Aujourd’hui, nous sommes obligés de parcourir plus de 90km avoir les produits à Lola. Déjà, nous sommes confrontés à des pénuries par rapport à certaines marchandises », alerte ce commerçant qui affirme avoir réussi à tromper la vigilance des forces de sécurité ivoiriennes en allant faire des achats jusqu’à Abidjan. Mais au retour, j’ai eu tellement de difficultés que j’ai été contraint d’y laisser mes marchandises avec mes amis ivoiriens. 

De son côté, Souleymane Keïta, le président de la chambre préfectorale de commerce d’industries et d’artisanat de Lola, a tenu à alerter sur les conséquences de cette fermeture de la frontière sur les marchés locaux.

 « La frontière ivoirienne est, sur instructions des autorités ivoiriennes, fermée depuis une maintenant une semaine. Je crois économiquement que s’il n’y a pas d’échanges entre les deux pays, ce n’est pas une bonne chose. Depuis quelques jours, nous constatons une crise de marchandises surtout celles provenant de la Côte d’Ivoire. J’ai aussi la certitude que les consommateurs ivoiriens sont également affectés par cette fermeture de la frontière. Parce que j’en connais qui venaient se ravitailler à Lola ou à N’Zérékoré. Entre nos deux pays, il y a une interdépendance. Si cette situation perdure, ce serait une catastrophe pour les opérateurs économiques des deux pays. C’est pourquoi, les autorités des deux pays doivent comprendre et faire du bon voisinage un levier économique… », a-t-il martélé.

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