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Féminicide : Une Guinéenne poignardée à mort par son compagnon au Mans en France

C’est aux environs de 9h que le corps sans vie de Aissatou Billguissa Baldé a été retrouvé dans son appartement situé dans le quartier Les sablons dans la ville du Mans à 210km de Paris.  Joint au téléphone par nos soins,  un ami poche de la défunte se confie…

« Tout a commencé hier (dimanche, ndlr) lorsque Moustapha  le mari de Billguissa est arrivé  d’Allemagne aux environs de 16 heures. Ce dernier avait pris l’habitude d’espionner sa femme, car il la soupçonnait d’infidélité, chose  qui lui a été rapporté par des compatriotes vivant dans la même ville qu’elle. D’ailleurs, il venait plusieurs fois voir sa femme, sans pour autant l’avertir. Dernièrement, la victime nous confiait que ça n’allait pas dans son couple et qu’elle avait peur car son mari la menaçait souvent, pas que de simples menaces. Elle avait même demandé à une dame du nom de Kadiatou de venir très souvent passer des nuits avec elle, car les menaces de son mari  devenaient récurrentes ».

Notre interlocuteur de poursuivre sa narration en ces termes: « c’est ainsi qu’hier, il est arrivé dans l’après-midi. Et comme d’habitude, il est allé dans l’immeuble d’en face ou habitent des compatriotes guinéens et s’est prêté à son exercice préféré d’espionnage de sa femme. C’est seulement vers 23h qu’il est arrivé au domicile de sa femme, et une violente dispute a aussitôt éclaté entre les deux, jusque tard la nuit, selon les voisins, car je n’y étais pas à ce moment-là. Peu après, il y a eu un peu d’accalmie. Ce matin donc Billguissa est allée déposer sa fille à l’école, à son retour les disputes ont repris de plus belle entre elle et son bourreau. Devant se rendre au travail au Burger King, elle est rentrée dans la salle de bain pour se préparer, et c’est là que le monsieur lui a assené un coup sur la tête à l’aide d’une bouteille. Dans la maison était présente une dame guinéenne, celle qui garde souvent ses enfants. Cette dernière lui aurait supplié d’arrêter, et ne voulant rien comprendre, il a poussé la dame dehors et a fermé la porte à clé. La dame aussi possède le double des clés de la maison puisque c’est elle qui garde les enfants. Prise de panique, elle chercha la clé en vain au moment où elle retrouve la clé et entre voir ce qui se passe, c’est là qu’elle retrouve notre amie Billiguissa gisant dans son sang, poignardée au ventre de plusieurs coups de couteau. »

Après sa forfaiture, « la dame ayant voulu l’empêcher de sortir, il l’aurait également menacé avec le même couteau, avant de s’enfuir avec le téléphone de sa femme et l’arme du crime. Moi je suis arrivé peu de temps après sur les lieux. J’ai pu m’entretenir avec la dame présente lors du drame, c’est elle qui m’a expliqué tout ce qui s’est passé. J’ai aussi discuté avec la police et je me suis mise à leur disposition pour tout besoin d’enquête. Pour le moment nous n’avons aucune information sur Moustapha, mais je puis vous affirmer que la police le recherche activement. Tout à l’heure, j’ai rencontré une patrouille de police au niveau de la gare. Je sais qu’ils sont à la tâche, on leur a même  fourni une photo du monsieur. Billiguissa a laissé derrière elle deux petites filles de 4 et 2 ans qui ont d’ailleurs été prises en charge par les services sociaux. C’est vraiment un coup dur pour nous ses amis qui l’avons connue et côtoyée ces derniers moments… », déplore cet ami de la victime.

Toutefois la magistrate  Delphine Dewaily, chargée de l’affaire a précisé à l’AFP qu’il était ‘’prématuré’’ d’attribuer les faits au conjoint de la victime. Elle affirme aussi que les deux enfants auraient été confiées à l’ASE (l’aide sociale à l’enfance) et n’étaient pas présentes lors des disputes selon les premiers éléments de l’enquête. Selon le media France 3, les circonstances sont encore floues et devront être précisées par les enquêteurs.

A noter que 2019 avait été qualifiée par les associations, d’année noire pour le féminicide  où 149 femmes soit 28 de plus par rapport à 2018 ont perdu la vie sous les coups de leurs compagnons ou ex compagnons. Le 24 Février dernier le magasine ELLE dénonçait déjà 14 féminicides au compte de l’année 2020 en France et aujourd’hui on peut rajouter le cas de Billguissa à cette longue liste noire de femme tuées par leurs compagnons ou ex compagnons, si les enquêtes confirment les allégations des différents témoins.

En Guinée ce rituel est aussi très à ‘’la mode’’ et le nombre de victime ne cesse de croître. On se rappelle de ce crime odieux perpétré par Mory Nabé, qui avait ligoté et éventré son épouse dame Fatoumata Tounkara dont le corps avait été retrouvé en état de décomposition avancé à leur domicile dans un quartier de Conakry.

En Février 2019 le brigadier-chef Mohamed Bangoura a tué sa femme à coup de pilon au quartier Enta…

Quant à l’assassinat de Billguissa, l’affaire est donc dans les mains de la justice française qui pourrait éclairer la lanterne des proches de la victime sur les circonstances qui ont conduit à ce crime odieux.

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