Selon des sources proches de la présidence, Alpha Condé, avant de partir au Tchad, avait donné le jeudi matin des instructions au vice-président de la Fédération guinéenne de football et gouverneur de la ville de Conakry Mathurin Bangoura de convaincre Antonio Souaré de se retirer de la course pour la présidence de la FEGUIFOOT. Et pour cause : la secrétaire générale de la FIFA, Fatma Samoura avait précisé au président guinéen, au cours d’une conversation téléphonique le mercredi dernier, les menaces de sanctions qui guettent la Guinée, si la candidature de Souaré est maintenue. Ces menaces ont pour nom, le retrait de toutes les compétitions suivi de la mise en place d’un comité de normalisation pour diriger le football guinéen, ajoutent nos sources.
Le gouverneur Mathurin aurait transmis hier le message présidentiel à Souaré, mais ce dernier ne l’aurait pas cru, selon un membre du Comité Exécutif de la FEGUIFOOT requérant l’anonymat.
Ce samedi 24 avril, les tractations continuent, selon nos informations. Dans un hôtel de Conakry, un ministre conseiller d’Alpha Condé, a rencontré dans la mi-journée Antonio, en compagnie du secrétaire général du ministère des Sports Isto Keira. Selon nos sources, ce conseiller du chef de l’Etat a réitéré le message présidentiel. Il aurait justifié cette position du président Condé par la crainte qu’une sanction de la FIFA contre la Guinée n’entraîne des troubles sociaux, nous informe-t-on. Surtout que selon d’autres sources, la FIFA et la CAF (confédération africaine de football) doivent prendre une décision conjointe probablement au début de cette semaine sur le cas guinéen.
Les yeux sont rivés sur l’attitude de Souaré dans les prochaines heures. Ce qui est sûr, au sein de l’entourage du président de la Feguifoot, un doute persistant existe sur la sincérité des émissaires du président dans cette imbroglio. Ses proches souhaitent y voir clair pour obtempérer.
A rappeler que dans un courrier du 17 avril dernier, la FIFA avait fait des recommandations à la Commission électorale dans l’examen de la candidature d’Antonio Souaré. Cette commission a ignoré ces recommandations en validant la candidature du président sortant. Surpris, le Conseil des ministres a rappelé le jeudi les mêmes instructions de la FIFA, à l’attention de la commission électorale de recours. Toute la question est de savoir si cette dernière instance de la FEGUIFFOOT aura même le temps de se prononcer : une décision fatidique de la FIFA pouvant être prise entre-temps.