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Fatou Baldé Yanssané : Un modèle d’entrepreneuriat et d’engagement social en Guinée

« J’ai appris à capitaliser sur mes opportunités plutôt que de m’apitoyer sur mes difficultés »

Le 8 mars prochain, le monde entier célébrera la Journée Internationale des Droits des Femmes, une journée dédiée à la reconnaissance des contributions, des luttes et des succès des femmes à travers le monde. À cette occasion, Guineenews.org est allé à la rencontre d’une femme remarquable, symbole de réussite et d’engagement dans le domaine de l’entrepreneuriat en Guinée. Il s’agit de Mme Yansané Fatou Baldé.

Dans la cinquantaine, Fatou Baldé Yanssané est une entrepreneure chevronnée, propriétaire de deux entreprises prospères et fondatrice d’une ONG dédiée à l’autonomisation des femmes et des filles.

La première entreprise de Fatou Baldé Yanssané se spécialise dans la teinture de textiles haut de gamme avec une fixation définitive et une formule brevetée. Sa deuxième entreprise est une société spécialisée dans la vente d’équipements informatiques, la maintenance et l’installation de réseaux. En outre, elle est à la tête d’une ONG dont la mission est d’appuyer les femmes et les filles dans leur épanouissement et leur autonomisation.

Selon Fatou Baldé Yanssané, un bon entrepreneur est celui qui sait séparer les finances de son entreprise de ses finances personnelles. Pour elle, le travail acharné est la clé de l’épanouissement personnel et professionnel.

Interrogée sur sa motivation, Fatou Baldé Yanssané a déclaré : « Je n’ai jamais songé à baisser les bras malgré les obstacles rencontrés. Je suis une personne de défis et entreprendre était un rêve que je voulais réaliser. J’ai appris à capitaliser sur mes opportunités plutôt que de m’apitoyer sur mon sort. »

L’idée d’entreprendre a toujours animé Fatou Baldé Yansané depuis sa jeunesse. Après ses études à l’étranger, elle a décidé de retourner en Guinée pour y investir. « Depuis mon plus jeune âge, j’ai toujours aspiré à devenir une employeuse plutôt qu’une employée. Adolescente, je manifestais cette envie d’entreprendre dans tout ce que je faisais. Après mes études à l’étranger, j’ai décidé de revenir servir mon pays, car je ne concevais pas d’entreprendre ailleurs que chez moi. Dès mon retour, des amis se sont associés à moi pour créer une entreprise spécialisée dans la distribution d’Internet. Lorsque j’ai présenté cette idée à mes parents, mon père m’a immédiatement fournei les fonds nécessaires pour investir. Après trois années passées avec mes collègues, j’avais acquis une précieuse expérience et j’ai donc décidé de quitter cette entreprise pour me lancer dans mon propre projet. À ma sortie, j’ai bénéficié d’une somme d’argent qui n’était pas suffisante pour démarrer. J’ai envisagé de faire appel aux banques pour un prêt, mais mon père m’a déconseillée cette démarche et a proposé de me prêter les fonds nécessaires, disposant lui-même des moyens financiers requis », témoigne-t-elle.

En l’an 2000, elle crée une compagnie spécialisée dans le transit et la vente d’équipements informatiques. Au fil des années, elle a diversifié ses activités et a même contribué à des projets d’envergure tels que la construction du pont 8 novembre dont elle a assuré le transit de tous les équipements et intrants.

« En l’an 2000, j’ai fondé ma première entreprise. J’opérais dans le domaine du transit et de la vente d’équipements informatiques. Par la suite, j’ai également acquis une unité de confection de tenues de travail, et c’est moi qui confectionnais les uniformes pour des sociétés telles que Shell, EDG et d’autres. Initialement, j’occupais les fonctions de PDG et de secrétaire simultanément. Avec le développement de mes affaires, j’ai progressivement commencé à recruter du personnel, marquant ainsi le début d’une période d’épanouissement pour mon entreprise. Entre 2006 et 2009, j’ai eu l’opportunité de gérer le transit de tous les équipements utilisés pour la construction du pont 8 novembre. SOGEA SATOM m’a confié le transit des équipements et intrants utilisés sur la route de Macenta. De plus, j’ai collaboré avec de nombreux opérateurs téléphoniques en tant que transitaire », rappelle l’ancienne cheffe de Cabinet du ministère de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle.

Actuellement, Fatou Baldé Yanssané dirige deux entreprises prospères employant plusieurs personnes, ainsi qu’une ONG engagée dans la promotion des droits des femmes et des filles.

« Aujourd’hui, je dirige deux entreprises et une ONG. Ma première entreprise est une société de transit et de commerce qui emploie douze personnes. Elle se spécialise dans la distribution d’équipements informatiques, d’intrants et offre diverses prestations de services. Ma deuxième entreprise, Firsi Guinée, est un incubateur dédié à l’amélioration de la qualité des produits teints en Guinée. Nous avons obtenu un brevet et une marque déposée auprès de l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle. Quant à mon ONG, la Coalition des Femmes Leaders, notre mission est d’appuyer les femmes et les filles dans leur épanouissement et leur autonomisation. Nous nous engageons également dans la promotion de l’état de droit en intervenant sur les questions de gouvernance, en mettant particulièrement l’accent sur la gouvernance du secteur sanitaire ces dernières années. De plus, nous travaillons à renforcer la participation des femmes aux instances de prise de décision et à leur engagement au niveau politique », explique Mme Baldé Fatou Yansané

Aujourd’hui, elle conseille aux jeunes filles et femmes aspirant à l’entrepreneuriat de rester concentrées sur leurs objectifs, d’éviter de confondre les finances de leur entreprise avec leurs finances personnelles et de ne jamais céder au découragement : « Être un bon entrepreneur, c’est savoir distinguer les finances de l’entreprise de vos propres finances. En tant qu’être humain, vous avez le devoir et l’obligation de subvenir à vos besoins sans attendre quoi que ce soit de quelqu’un d’autre. Votre succès dépend uniquement de votre travail acharné et de votre dévouement. La beauté extérieure ou l’apparence ne garantissent pas votre avenir, car elles sont éphémères, surtout après l’âge de 40 ans. Aujourd’hui, la formation est devenue un élément fondamental pour réussir dans l’entrepreneuriat. Restez concentrées sur vos objectifs et ne cédez pas au découragement. »

Fatou Baldé Yanssané incarne l’esprit d’entrepreneuriat, de détermination et d’engagement en faveur de l’autonomisation des femmes en Guinée. Son parcours inspirant illustre parfaitement le potentiel et les possibilités offerts par l’entrepreneuriat féminin dans le développement économique et social de la Guinée.

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