Les audiences criminelles du Tribunal de Première Instance (TPI) de Faranah ont été ouvertes lundi 4 mars. Cette cérémonie de lancement a connu une forte mobilisation des populations que des autorités locales et un déploiement exceptionnel des forces de sécurité.
Au rôle de ces audiences criminelles qui s’ouvrent, le tribunal de première instance aura à examiner 10 affaires qui impliquent 195 personnes accusées entre autres, pour ‘’incendie volontaire, assassinat, viol, meurtre, coups et blessures volontaires ayant entrainé la mort sans avoir l’intention de la donnée’’.
Parmi ces affaires figurent deux dossiers phares qui ont ébranlé et ému l’opinion nationale d’une part, mais aussi endeuillé et appauvris les familles victimes d’autre part. Il s’agit des dossiers de la sous-préfecture de Kalinko dans Dinguiraye et de la sous-préfecture de Khindoye dans Dabola.
S’agissant du dossier de Kalinko, faut rappeler qu’il fait suite à la proclamation très mouvementée des résultats provisoires des élections communales du 4 février 2018 dans cette localité. A la faveur de cette situation, certains individus se sont permis non seulement de s’attaquer aux biens des paisibles citoyens mais aussi et surtout ont poussé l’outrecuidance jusqu’à ôter volontairement et avec préméditation la vie à 4 mineurs innocentes qui n’avaient absolument rien à voir avec ces élections, car n’étant ni électeurs ni éligibles.
Quant au dossier de Dabola, à cause d’une affaire domaniale, l’une des parties s’est permise d’aller avec un fusil de chasse et tirer à bout portant sur l’autre comme si elle tirait sur un gibier. Entrainant ainsi la mort de deux personnes.
C’est pourquoi dans son discours de circonstance et pour rassurer l’assistance, le Procureur de la République près le tribunal de première instance de Faranah, Mamoudou Lébéré Baldé, a été on ne peut plus clair catégorique: «tous ceux, contre lesquels il y aura des preuves à la suite des d’ébats publics et contradictoires que va diriger le président du tribunal, le Ministère public conformément à la loi, ne ménagera aucun effort pour faire condamner tous les coupables à la hauteur de leur forfaiture. Car comme le disent les Latins ‘’DURA LEX SED LEX’’ : la loi est dure mais c’est la loi. Je tends, à cet effet, une main franche de collaboration pour qu’ensemble nous puissions combattre la grande criminalité qui gangrène notre société.
À noter que la promulgation de la loi No2016/060 du 26 Octobre 2016 portant code de procédure pénale, en son article 378, la latitude et la compétence ont été dévolues aux TPI de connaître des affaires criminelles en premier ressort, occasionnant ainsi la suppression des Cours d’Assises et ce, dans le souci non seulement de rapprocher la justice des justiciables, mais aussi et surtout de les faire bénéficier du double degré de juridiction.