Depuis la matinée de la fête de Pâques jusqu’à aujourd’hui, une coupure de courant a plongé la majorité des quartiers de Faranah dans le noir. Selon une source du bureau de l’EDG (Electricité de Guinée) à Faranah, cette coupure a touché 60% des quartiers de la ville. Une panne survenue sur le groupe électrogène qui alimente ces quartiers est à l’origine de cette coupure.
Les petites entreprises de la ville, telles que les menuiseries, les frigos de poissons et les activités de vente de boissons comme le pain de singe, le bissap, les eaux glacées, le gingembre, etc., sont paralysées.
Avec la chaleur excessive qui frappe la ville en cette période de Ramadan, les habitants touchés par cette coupure ont du mal à vivre dans leurs maisons et se plaignent partout. Cette coupure a également entraîné d’énormes pertes pour plusieurs vendeuses de boissons.
C’est le cas de Dame Tiranké Fofana, vendeuse de pain de singe, du bissap, d’eaux glacées, du gingembre, etc.
Elle témoigne : « Ça fait quatre jours que nous n’avons pas d’électricité à la maison et cela m’a causé d’énormes pertes. J’ai quatre congélateurs remplis de marchandises, mais j’ai tout perdu en raison du manque d’électricité. J’ai acheté du sucre, j’ai acheté du pain de singe pour mon entreprise. Mais imaginez le coût de tout ça. C’est énorme.
Si vous évaluez en argent, c’est plus de six cent cinquante mille francs guinéens (650 000 GNF) par jour. Si j’avais su que la coupure d’électricité allait se produire, je n’aurais pas acheté plus de 15 kilogrammes de sucre et autres nécessaires. C’est vraiment difficile à supporter. Chaque année, c’est comme ça à Faranah, l’électricité fait des coupures répétitives, surtout pendant le mois de Ramadan, je me demande pourquoi« .
De son côté, le président de la filière bois à Faranah, Sayon Cissé, aborde le même sujet : « Nous n’avons pas d’électricité dans notre quartier depuis déjà quatre jours. En tant que menuisiers, nous ne pouvons pas travailler sans électricité. Tout ce que nous faisons ici dépend de l’électricité. Actuellement, nous souffrons énormément en raison du manque d’électricité.
Poncer des lits nécessite de l’électricité, tout comme scier du bois. Si nous devons utiliser des scies manuelles, cela pose problème. Nous ne pouvons pas subvenir aux besoins de nos familles dans de telles conditions de travail.
Pour un menuisier, ne pas avoir d’électricité aujourd’hui devient compliquer pour lui. Même dans mon cas, j’ai failli perdre un contrat avec des Chinois. Je leur avais dit de venir chercher leur commande demain matin, mais en raison du manque d’électricité, je n’ai pas pu respecter cette échéance contractuelle. Si nous n’avions pas eu une bonne collaboration, j’aurais perdu ce contrat. »
Interrogé sur les causes de la coupure d’électricité dans les quartiers de Faranah, le Responsable technique de l’EDG à Faranah, Gbafara Camara, explique : « Nous sommes en panne depuis le jour de la fête de Pâques. Lorsque les mécaniciens ont effectué leur diagnostic, ils ont constaté que de l’eau était mélangée à l’huile du moteur. Finalement, ils l’ont arrêté et ont fait appel à la personne autorisée à intervenir. Cette personne est arrivée aujourd’hui à Faranah avec toute son équipe, Dieu merci. Je remercie la population pour leur patience jusqu’à aujourd’hui. Les mécaniciens sont en train de réparer le groupe maintenant, et nous nous excusons pour les désagréments causés par le manque d’alimentation électrique. Nous avons bon espoir.«
Pour résoudre la situation de l’électricité à Faranah, il serait préférable de réhabiliter le barrage hydroélectrique de Tinkisso à Dabola. Construite en 1974 par la République populaire de Chine, cette centrale a une capacité de 1 650 kilowatts, avec trois groupes de 550 kW, selon nos informations. Depuis près de deux décennies, Faranah a perdu son statut de l’une des villes les mieux électrifiées de la Guinée.