En ce mois de ramadan, les populations de la ville de Faranah (où le Niger prend sa source) souffrent d’un manque criard d’eau. Avoir de l’eau à portée de main pour des activités domestiques et quotidiennes est un véritable casse-tête pour les femmes qui sont souvent les principales pourvoyeuses d’eau dans les ménages. Elles traversent une véritable corvée dans leurs ménages.
S’approvisionner en eau potable dans cette ville de Faranah n’est plus chose aisée. Pour la boisson, la cuisine ou les travaux ménagers, les femmes et les filles ainsi que les garçons puisent de l’eau dans des puits ou la collectent à même les ruisseaux.
La plupart des citoyens sortent vers 4 heures du matin à la recherche de cette denrée. Les femmes, les filles et les enfants parcourent des kilomètres à la recherche de l’eau potable.
Partout, les attroupements se forment devant les quelques puits qui donnent encore de l’eau. L’attente devient interminable et la tension peut monter à tout moment.
Pour cause de cette pénurie d’eau dans la ville d’Ahmed Sékou Touré, le site de pompage de la société des eaux de Guinée qui fournit l’eau à la population est en une panne. Ce qui a rendu plus difficile l’accès des populations à l’eau.
Rencontrée au marché 1 en quête d’eau, cette ménagère, l’air épuisée, Doussou Camara, revient sur son calvaire. “Nous n’avons pas d’eau pour faire la cuisine ni pour se laver à plus forte raison faire le linge. Depuis le matin, nous sommes 17 heures maintenant. Jusqu’à présent, nous n’avons pas mis la marmite sur le feu par manque d’eau. Nous sommes en train de vivre la pire des souffrances liées à l’obtention de l’eau. Ça fait presqu’une semaine, nous ne recevons pas l’eau des robinets de la SEG. Dès qu’il fait jour, on commence à affronter le calvaire. (…) On passe tout le temps à déambuler dans les quartiers durant toute la journée. Nous demandons aux nouvelles autorités de venir en aide. Si on n’a pas d’eau en ce mois de ramadan, c’est un calvaire pour nous les femmes”, a-t-elle dit.
Pour sa part, Hadja Mariatou Kallo, du quartier Tonkolonko 1, explique sa souffrance : “Le problème d’eau est plus préoccupant dans notre quartier que les autres. Toutes les femmes souffrent aujourd’hui. Du matin au soir, toutes les femmes sont sur pied pour trouver de l’eau. On loue les motos aujourd’hui pour aller avec toutes les ustensiles de cuisine au fleuve Niger. Tout le monde a des installations des robinets à domicile mais ces robinets sont secs depuis cinq jours. Voyez-vous, les femmes ne font que pousser la brouette remplie de bidons d’eau pour emmener à la maison”.
Pour cette autre ménagère du nom de Kadiatou Sylla, au quartier marché 2 : “les agents de la SEG ne sont pas clairs avec nous. Nous ne recevons pas de communication relative à leur panne et nos maris paient les factures, c’est du péché. On se demande pourquoi sont-ils là ? On a trop souffert”.
Rencontré autour de ce sujet, le directeur régional de la société des eaux de Guinée à Faranah a indiqué qu’il n’est pas habilité à communiquer car l’Agence a un responsable de communication au niveau central. Néanmoins, il a souligné que c’est une ancienne panne répétitive au niveau du système de pompage de l’usine qui distribue l’eau.
Faut-il noter que le plus révoltant est que le fleuve Niger qui nourrit neuf pays de l’Afrique de l’Ouest a pris sa source à Faranah.