La tension était vive ce vendredi dans le centre-ville de Faranah, où des échauffourées ont opposé des conducteurs de taxis motos et aux agents des forces de l’ordre, suite à une présumée tentative d’assassinat d’un conducteur de taxi-moto par un homme habillé en tenue des conservateurs de la nature, a-t-on constaté sur place.
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C’est cet acte crapuleux qui aurait provoqué la colère des conducteurs de taxis motos qui ont barricadé la route nationale Faranah-Kissidougou, avant de se mobiliser pour s’attaquer à la maison centrale, pour tenter de lyncher le présumé auteur de la tentative d’assassinat d’un des leurs. Ces échauffourées qui ont duré jusqu’à la fin de la matinée, ont causé des dégâts dans certaines familles dans les alentours de la maison centrale. C’est le cas de la résidence de la Directrice de la radio Bambou fm qui a essuyé des coups de gaz lacrymogènes. Son bâtiment a été endommagé.
Le présumé auteur des faits serait un militaire en service à Guéckédou et un ressortissant de Yatiyah. Tout a commencé hier vendredi 15 avril 2021 aux environs de 16 heures, lorsqu’un homme habillé en tenue des conservateurs de la nature a déplacé un conducteur de taxi moto pour le déposer dans le district de Yatiyah situé à 25 km de la ville de Faranah. À quelques kilomètres de ce district, en cours de route, le présumé auteur aurait agressé le motard.
Ils se seraient battus. Finalement, le conducteur de taxi moto a réussi à fuir. Dans sa fuite, la victime a rencontré des fabricants de briques près du district de Yatiyah, qui l’auraient secouru pour l’évacuer à l’hôpital régional de Faranah. Par le concours des citoyens, le présumé auteur de la tentative d’assassinat a été mis aux arrêts par un chasseur.
Le témoignage de Lansana Kourouma, la victime corrobore cette version.
Moussa Oularé, parent de la victime ne cache pas sa colère. « Quand j’ai appris la nouvelle, j’ai ressenti un malaise, de la tristesse. Notre jeune frère n’a pas trouvé la mort. Mais le message que nous lançons à l’autorité aujourd’hui, c’est de juger et condamner le bandit. S’il n’a pas été éliminé par la population hier, c’est par rapport au respect que nous avons porté à l’autorité. Si l’autorité a arrêté et emprisonné le bandit, nous attendons d’abord que la victime se rétablisse. Si elle se rétablit, nous allons suivre le problème jusqu’à ce que le bandit soit jugé et condamné« , a-t-il juré au micro de notre reporter.
Admis aux urgences, la victime présentait plusieurs plaies corporelles, Mamadou Hawa Diallo, Technicien supérieur en Odontologie à l’hôpital régional de Faranah, explique l’état dans lequel il reçu la victime : » il était venu avec de multiples plaies corporelles. Il y avait une large plaie au niveau de la joue droite mais il n’y avait pas de communication à travers la cavité buccale. Il y avait une large plaie aussi au niveau du cou, c’était sous forme d’arc de l’oreille gauche jusqu’à l’oreille droite. J’ai fait de multiples points séparés au niveau de la gorge et au niveau de la joue« .
Ayant été informées, les autorités communales et judiciaires ont pris des dispositions. Et de son côté, le Procureur de la république près le tribunal de première instance de Faranah, Mamoudou Magassouba, précise : « La première mesure qu’on a prise, c’était de dépêcher une mission mixte de la gendarmerie et du commissariat central à l’effet de protéger le présumé auteur parce que les taxis-maîtres s’étaient mobilisés pour le lyncher. L’escadron mobile et le commissariat central se sont rendus sur les lieux, ils ont réussi à l’extraire de là. Pour la sécurité du présumé auteur, j’ai demandé à ce qu’il soit gardé à la maison centrale. Par la suite, j’ai saisi la brigade de recherche à l’effet de procéder à l’enquête préliminaire. Nous nous sommes transportés à l’hôpital pour voir la victime. On a trouvé un individu qui était gravement blessé, il avait des blessures au cou et au visage, il était balafré. Selon les médecins, il a été poignardé au niveau de la poitrine. Les instructions ont été données dans ce sens à l’effet de le prendre en charge médicalement. Aussi, nous avons demandé aux enquêteurs d’adresser une réquisition au médecin à l’effet d’avoir un certificat médical pour des fins d’enquête. Le présumé auteur des faits a été interpellé et il fera l’objet d’une procédure, il sera sanctionné à la hauteur de sa forfaiture« , a-t-il martelé.
Preuve qu’à Faranah, l’insécurité bat son plein de plus belle.