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Face à l’ambivalence de la junte, l’opposition en perd son latin (Éditorial)   

Le fait d’avoir jeté un voile sur le retour à l’ordre constitutionnel dans le message de vœux du chef de l’État à l’occasion de l’an 65  de l’accession de notre pays à l’indépendance, n’a pas de quoi rasséréner les forces vives. Cette fuite en avant a plutôt confirmé l’ambivalence de la junte, aux yeux d’une opinion publique qui était demeurée sur sa faim, lors du discours prononcé à la tribune des Nations Unies par le colonel Mamadi Doumbouya. A l’allure où va le train de la transition, l’opposition risque d’y perdre son latin.

En effet, en lieu et place d’un rétropédalage, le président de la transition n’aura fait que remettre ça. En parlant bien sûr du discours servi à ses compatriotes lors de la célébration du 65ème anniversaire de l’indépendance de la Guinée. Les éléments de langage avec celui du palais de verre de Manhattan, c’est du pareil au même.

De quoi trahir l’ambivalence de celui qui se complait désormais en héraut du panafricanisme. Préférant plutôt ‘’s’inspirer du passé pour construire l’avenir’’, tout en flétrissant la démocratie libérale, sous un prisme déformant. Un classique propre à certains apprentis potentats.

Il ne s’agit là que d’un mauvais procès fait à la démocratie. Quand on sait que le discours de la Baule est survenu trois décennies après l’indépendance des pays francophones, dont la Guinée fut d’ailleurs la pionnière, en votant « Non », lors du référendum gaulliste du 28 septembre 1958.

Bien avant la cité-État de Singapour, devenue indépendante en 1965. Et qui en 79 déjà, avait un niveau de développement plus enviable à celui du Portugal et de la Grèce. Grâce au génie et à la clairvoyance de son Premier ministre Lee Kuan Yew.

A cette même époque, la révolution guinéenne avait quasiment fini de dévorer ses enfants, comme saturne. Chercher l’erreur !

De quoi apporter de l’eau au moulin des observateurs qui pensent qu’il n’y a pas de quoi pavoiser. Voyant ainsi d’un mauvais œil tout le faste déployé à l’occasion de la célébration de l’an 65 de l’indépendance de la Guinée.

C’est à peine si l’on n’a pas fait dans la démesure, pour une indépendance, dont la fierté fut vite ravalée par les Guinéens. Qui, après avoir congédié le colon blanc, se sont retrouvés dans un coupe-gorge, sous les fourches caudines d’une dictature à la sauce stalinienne.

Nous voilà 65 ans après, en train de subir un retour de flamme de cette gouvernance à marche forcée. C’est pour inverser la tendance que la junte dit s’être emparée du pouvoir le 5 septembre 2021.

Même si entre la profession de foi du départ et le discours actuel, il y a maldonne.

Et comme du berger à la bergère, les Forces Vives de Guinée (FVG) ont estimé suite à ce discours de vœux, que ‘’loin de rassurer l’opinion publique nationale et internationale encore sous le choc de son discours de New York du 21 septembre 2023, le Président du CNRD a tout simplement continué d’ignorer la question majeure du retour à l’ordre constitutionnel’’.

Dans la même déclaration publiée à cet effet, elles affirment que le fait ‘’d’avoir omis volontairement la question qui polarise pourtant les attentions du peuple de Guinée et de la communauté internationale, le Chef de la junte confirme sa volonté assumée de confisquer pour longtemps le pouvoir d’état dans notre pays’’.

En violation de la Charte de la Transition, déplorent-t-elles.

Sachant qu’elles jouent dorénavant leur peau, les Forces vives seraient sur le point de déterrer la hache de guerre. Quant à savoir si elles pèseront encore dans la balance, face à une junte qui s’est affermie au fil du temps, là est toute la question.

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