Ce samedi 17 septembre 2022, les conseillers nationaux ont, au cours d’une plénière, voté l’autorisation de la ratification des accords entre la République de Guinée et la Banque Islamique de Développement (BID). Ces accords de prêt et d’assistance technique sont relatifs au projet de modernisation et d’extension de la station d’épuration des eaux usées de Conakry, signé le 6 avril 2022 pour un montant total 18, 80 millions de dollars US.
Ce financement est composé de 10 millions de dollars US de prêt, 8,5 millions de dollars US de vente à tempérament et 300 mille dollars de don.
Le projet d’épuration des eaux va toucher les communes de Kaloum, Dixinn et Matam à travers les quartiers Cameroun, Camayenne, Landréah, Coléah Domino, Coléah centre, Coléah imprimerie, Coléah Cité, Mafanco et Mafanco centre. Les objectifs assignés à ce projet consistent à « mettre à niveau et à augmenter la capacité de la station existante de 5 mille m3 par jour à 25 mille 800 m3 par jour à l’horizon 2035 ; renouveler les 5 stations de pompage d’eaux usées existantes afin de répondre aux normes internationales ; renforcer les capacités du personnel de l’agence d’exécution et des acteurs du secteur de l’assainissement« , a indiqué la rapporteuse du CNT.
Le financement dudit projet est composé d’un accord cadre mandat, de prêt et d’un accord d’assistance technique. En ce qui concerne les conditionnalités de mise à disposition des crédits, le CNT laisse entendre que « pour l’accord de prêt, le remboursement se fera en 36 versements semestriels consécutifs de 194 531, 79 dinars islamiques sur une période de 25 ans. La période de grâce est de 7 ans, les frais de service estimés à 507 559, 16 dinars islamiques seront remboursés en 22 versements semestriels à compter de la date de signature. Le dernier décaissement est arrêté au 31 décembre 2026. Pour l’accord de vente à tempérament, le remboursement se fera sur 20 ans. Le moratoire est de 5 ans pour un taux de marge de 2,76% par an« .
Avant de procéder au vote de la loi portant cette autorisation, les conseillers ont d’abord porté un œil critique sur le projet. Un certain nombre de questions ont été soulevées dont entre autres, « le mode de remboursement du prêt, l’étude d’impact environnemental, le mécanisme de transparence et de redevabilité, le transfert de compétences, le respect du délai d’exécution, les prêts de services et plans de décaissements, les critères de recrutement par le cabinet d’audit, les mesures envisagées par les personnes impactées par le projet« .
A la lumière des réponses fournies par le ministère de l’Economie et celui de l’Urbanisme, les recommandations ont été faites par les conseillers dont entre autres, « rechercher des financements pour l’extension du traitement des eaux usées aux autres communes, encourager l’abandon progressif de l’usage des emballages plastiques au profit des emballages biodégradables, encourager l’installation des unités de recyclage des déchets, procéder au curage à la couverture des canaux pour faciliter l’évacuation des eaux usées, veiller au respect des procédures de remboursement, impliquer la société civile pour la sensibilisation des populations des zones concernées afin d’assurer la pérennisation des infrastructures, encourager les ménages à s’abonner aux PME de collectes d’ordures pour éviter de jeter les déchets solides dans les caniveaux« .