Expulsion de Guinéens au Sénégal : Ce que nous devons retenir

Le samedi 10 juin dernier, le ministre des Affaires étrangères nous informait de l’expulsion de plusieurs Guinéens au Sénégal. Ils sont accusés d’avoir participé aux récentes manifestations à la suite de la condamnation de Ousmane Sonko.

Contrairement à cette première information sur le motif d’expulsion de nos compatriotes, la rédaction de Guineenews s’est intéressée sur le sujet pour comprendre le fonds de cette actualité qui défraie la chronique.

Selon plusieurs sources basées au Sénégal, ces expulsions font suite à un contrôle de pièces d’identité dans la capitale Dakar. Ceux qui ne possèdent pas ont été embarqués pour la gendarmerie de Ouakam. Les Guinéens ne sont pas les seuls dans le viseur des autorités sénégalaises. Plusieurs autres nationalités y sont concernées.

Amadou Barry a son épouse parmi les interpellés, il apporte des précisions :  » ma femme a été interpellée avec notre bébé de 8 mois là où elle apprend le coran au Dara de Mermoz, ancienne piste le mardi 6 juin dernier vers 17h. Elles sont au total 13 qui ont été interpellées pour faute de carte consulaire. Ma femme avait sa carte d’identité sur elle, mais les gendarmes ont exigé de présenter la carte consulaire. Certaines ont été arrêtées avec leur bébé. D’autres sont en état de famille. 37 autres hommes ont été interpellés pour les mêmes raisons« , explique t-il.

Selon des informations, ce groupe d’hommes et de femmes ont été déposés à Kédougou, ville du Sénégal située à moins de 50 kilomètres de la frontière avec la Guinée. Là, nous avons appris que les hommes sont en détention et les femmes sont dans de bonnes mains avec des responsables de la communauté guinéenne de Kédougou qui fait frontière avec Mali Yembering.

Nous avons pu entrer en contact avec un autre Guinéen arrivé à Dakar avec le même véhicule qui transportait des Guinéens refoulés. Mamadou Dian c’est son nom, il indique :  » Moi, je suis arrivé ici à Dakar le 7 juin pour saluer mes parents qui doivent se rendre au pèlerinage. Le véhicule nous a déposé à Patte d »oie en banlieue de la capitale vers 3h 30′. Là, des policiers ont fait le tri entre les passagers qui avaient une pièce et ceux qui n’avaient rien. Ils ont demandé ceux qui possèdent un passeport, carte d’identité ou carte consulaire de descendre pour rentrer à domicile. Par contre ceux qui n’avaient aucune pièce ont été interpellés. Dans la matinée, j’ai appris qu’ils ont été expulsés vers Kédougou. Puis, en me promenant à la gare routière pour Bamako, j’ai trouvé plusieurs Maliens interpellés pour faute de pièces d’identité« .

Une fille élève en voyage pour les vacances à Dakar a été refoulée au poste frontalier de Kalifourou dans le territoire sénégalais. Un jeune qui a requis l’anonymat témoigne :  » j’ai quitté Pita avec la fille pour Dakar. Arrivés à Kalifourou après Bhoundou Fourdou le poste frontalier de la Guinée, la police sénégalaise a refoulé la fille malgré qu’elle disposait une carte scolaire. Là police a exigé un document de ses parents attestant l’autorisation du voyage. Une autre nourrisse ne disposant pas de document a aussi été refoulée. Sur les lieux, nous avons trouvé plusieurs autres personnes expulsées de Dakar. Arrivés au niveau du pont de Gouloumbou après Manda, nous avons trouvé un autre groupe de 17 personnes refoulées par la police« .

Depuis le début des expulsions, aucune autorité sénégalaise n’a mentionné un lien de ces interpellations d’étrangers aux manifestations.