Des cargaisons de moustiquaires imprégnées offertes à la Guinée par ses partenaires au développement, pour lutter contre le paludisme, ont été rapatriée du Mali voisin et présentées à la presse locale ce lundi 10 août 2020. Selon l’inspecteur général de l’Office national de lutte contre l’impunité, Konaté Abdoulaye, il s’agit en tout de 3 chargements de camions remorques. Le total est de 17.500 de ballots d’une valeur de 5 milliards 875 millions de francs guinéen, a-t-il indiqué en marge de la livraison des colis aux autorités locales de Kankan.
A la question de savoir comment ont-ils procédé pour réussir à mettre la main sur ces colis à Bamako, dans la capitale malienne, il précise que: « L’alerte a été lancée depuis Bamako. C’est un concitoyen vivant là-bas, qui nous a informés. Et voilà comment nous nous sommes rendus sur le terrain. D’enquête en enquête avec les autorités policières de Bamako, nous nous sommes retrouvés dans le magasin, d’un député malien du nom de Mamadou N’fa Sempara où nous avons retrouvé des ballots sur lesquels il était mentionné USAID Guinée. 90 % des moustiquaires qui y étaient stockés provenaient de la Guinée et le reste de la Sierra Leone et du Libéria ».
Selon l’inspecteur, des enquêtes en cours ont permis déjà de mettre aux arrêts en territoire malien plusieurs personnes impliquées dans cette affaire à savoir trois individus: deux maliens et un Guinéen.
En plus ajoute-t-il le député malien Mamadou N’fa Sempara, qui est empêtré dans cette affaire, en serait le poumon. Mais compte tenu de son immunité parlementaire, il a juste été auditionné. « C’est Mamadou N’fa Sempara, qui a négocié un marché avec le ministère de la Santé de son pays. Il a traité cette affaire avec certains de nos cadres véreux. Il a négocié une commande de moustiquaires de 407 millions de francs CFA. Et comme il était en manque de fournisseurs, voilà comment il s’est tourné vers la Guinée pour avoir ces stocks qui se trouvaient à Conakry. Compte tenu de son immunité parlementaire, nous nous battons pour qu’elle soit levée afin qu’il soit poursuivi comme les autres », a-t-il confié.
Cependant du côté de la Guinée, personne n’est encore inquiétée jusqu’ici. L’inspecteur général dit se réserver en attendant des poursuites judiciaires de donner des noms mais demande aussi l’implication des hautes autorités.
» On ne peut pas comprendre que des camions d’une telle cargaison,quitte Conakry en traversant tout le pays pour se retrouver au Mali. Pourtant ce ne sont pas des postes de contrôle qui manquent notamment à la frontière. Pour le moment, on ne peut pas se permettre de dévoiler les noms des gens. Sinon ils risquent de s’enfuir. Mais le dossier est déjà en cours au Tribunal de première instance de Dixin. Même si pour le moment personne n’a été inquiété dans cette affaire qui date depuis le mois de septembre 2019, dans notre pays. Il faut que le Président de la République, le Premier ministre et le ministre de la Justice font de cette affaire une priorité. Tous les fautifs doivent être arrêtés jugés et condamnés afin que cela serve de leçon aux autres », a-t-il martelé.