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Exploitation des enfants: les activistes des droits des enfants sonnent la mobilisation pour mettre fin à cette pratique

Le vendredi  1er juin marque le début du mois de l’enfant. Une célébration qui intervient à moment où l’exploitation et les violences faites aux enfants semblent prendre une proportion inquiétante en Guinée. En plus du non-respect de leurs droits, la plupart des enfants n’ont pas accès aux services sociaux de base. Une situation que regrette Hadja Idrissa Bah, la présidente du parlement des enfants de Guinée.

«Malgré la présence du code de l’enfant, des documents juridiques pour la protection des enfants guinéens, je me permets de dire que la situation est encore déplorable. Nous assistons au quotidien à des viols sur des petites filles dont le dernier cas médiatisé est celui du bébé de 2 ans. L’exploitation des enfants, le fait qu’on les utilise comme source de revenus dans la rue ou dans les zones minières. A cela s’ajoute la non-scolarisation des enfants. Donc, c’est une situation vraiment déplorable. Il faudrait qu’on trouve des solutions pour éradiquer ce phénomène», a-t-elle plaidé.

Le thème retenu pour cette 26ème  année est : «Aucun enfant laissé pour compte pour le développement de l’Afrique.» Ces 30 jours vont être consacrés à des actions pour réduire les facteurs qui entravent l’épanouissement des tout-petits à travers le pays.  Dans un entretien accordé à Guineenews, Akoye  Hector Guilavogui, responsable de la  division protection de l’enfant au ministère de l’Action Sociale a touché du doigt les facteurs qui entravent le respect des droits des enfants avant d’indiquer que  les violences qu’ils subissent sont les conséquences de la pauvreté.

«La raison structurelle, c’est vraiment l’économie. Lorsqu’on ne peut pas satisfaire les besoins des ménages, augmenter leurs revenus et faire en sorte qu’ils aient accès à certains services de base, il va s’en dire que cela aura des incidents sur la vie des enfants. Ce qui explique que beaucoup d’enfants se retrouvent dans la rue et qui sont frappés par la déscolarisation et même des questions de santé. A cela s’ajoute le facteur culturel et communautaire. Avec la pauvreté, si les enfants ne sont pas pris en charge, ils seront obligés de sortir pour chercher à survivre. C’est ce qui fait qu’ils sont exploités et comme vous le savez, beaucoup de personnes préfèrent la main d’œuvre infantile car, elle est moins coûteuse», a déclaré Akoye Guilavogui.

La Guinée n’a que 120 assistants sociaux. Une situation qui complique la prise en charge des enfants vulnérables.   Ainsi pour inverser la tendance Akoye Hector Guilavogui estime que l’implication communautaire est nécessaire.

« Nous avons une option qui consiste à habiliter les communautés… On s’appuie sur les relais communautaires pour faire en sorte qu’on travaille plus sur la prévention que la prise en charge. Certes, ce n’est pas efficace comme nous souhaitons mais aujourd’hui, ce mécanisme que nous avons mis en place permet de dénoncer certains cas de viols qui étaient auparavant cachés», a-t-il précisé.

Ces dernières années, le ministère de l’Action s’est beaucoup investie pour le respect des droits enfants en Guinée. Suite à ses efforts, il y a eu des acquis. Mais jusque-là, le chemin à parcourir est encore long. La cérémonie de lancement du mois de l’enfant est prévue le 06 juin à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry.

 

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