Depuis que les rumeurs d’une augmentation du prix du litre du carburant à la pompe ont commencé à circuler, les populations s’inquiètent. Car en Guinée, une augmentation du prix du carburant est toujours synonyme de flambée généralisée des prix des denrées de première nécessité.
Déjà éprouvées par la pauvreté grandissante, si cette rumeur se confirmait, les populations devront s’apprêter à affronter la hausse des prix des produits de grande consommation, y compris le transport urbain et interurbain.
Actuellement, nombreuses sont des familles qui n’arrivent pas à obtenir trois repas par jour. «Si on augmente le prix du carburant avec la situation actuelle, c’est pour nous tuer à petit feu », affirme Boubacar Barry, jeune cambiste. Puis d’ajouter : «actuellement un sac de riz importé est vendu entre 240 et 280 000 fg. Imaginez-vous qu’on rehausse ce prix encore ! Moi, j’ai la certitude que les gouvernants n’aiment pas leur peuple. Sinon, ce n’est pas en ce moment qu’il faille penser à augmenter le prix du carburant. S’ils avaient pitié de nous, ils allaient plutôt réduire leur train de vie. Parce qu’avec cette augmentation, c’est nous les pauvres citoyens qui allons souffrir davantage, pas eux », se lamente M. Barry.
Malheureusement, ce n’est pas seulement le riz, l’aliment de base du guinéen qui va subir une hausse des prix. Comme nous le confie Fatoumata Binta, tout sera cher sur le marché.
«Tous les condiments et légumes vont connaître une augmentation du prix si toutefois on augmente le prix du carburant. Même la vendeuse de Gombo qui a cueilli son condiment derrière sa fenêtre, te dira au marché quelle augmente le prix parce que le transport de la marchandise est cher », a-t-il expliqué, l’air très préoccupée par cette nouvelle.
«La viande est intouchable sur le marché. Le poisson on n’en parle même pas. S’agissant du poisson, les vendeuses affirment qu’il est importé de la Sierra Léone pour justifier sa cherté. Donc quand on augmente le prix du carburant, c’est pour nous priver de nourriture », s’inquiète Binta, une couturière.
L’inquiétude par rapport à une possible hausse du prix du litre du carburant est ressentie chez les fonctionnaires. C’est le cas de Mohamed Bangoura qui affirme que cette annonce est une mauvaise nouvelle pour lui : «elle suscite en moi, une déception et des questions sur la capacité de ce gouvernement à nous soulager. Moi, je ne peux pas supporter, avec un salaire maigre qui n’augmente pas pour autant, les charges de ma petite famille. Je ne sais quoi faire et comment compenser ce déficit. Je serais obligé de limiter mes déplacements en attendant de réfléchir à des mesures rigoureuses afin de pouvoir supporter cette charge de plus et le quotidien.»