Ce samedi 6 février, l’Autorité Nationale d’Assurance Qualité (ANAQ) dans l’enseignement, la formation et la recherche a rendu public les résultats d’évaluation des programmes de formation, session 2020. Cette cérémonie de présentation des résultats s’est déroulée au siège de l’institution à Ratoma, a-t-on constaté sur place.
Juste après la présentation, Pr Kabinet Oularé, secrétaire exécutif de l’ANAQ a rappelé que les programmes ont été évalués sur la base de l’atteinte des 22 standards de qualité basés sur les faits et les éléments de preuve.
« Le Conseil scientifique de l’ANAQ a décidé d’accréditer les programmes avec un barème de 14 standards sur les 22 de notre référentiel. Dans certains domaines spécifiques, il n’y a pas d’expert au niveau national et du reste, nous n’avons pas de conflits d’intérêts avec les programmes évalués. Par exemple, l’Institut Supérieur des Mines de Boké, certainement nous avons de grands ingénieurs, mais ils ont été tous formés dans cet institut, selon notre manuel de procédure, ils ne peuvent pas évaluer un programme dans lequel ils ont étudié (…). C’est pourquoi nous sommes obligés de nous référer à nos agences sœurs notamment l’ANAQ du Maroc ou celle du Sénégal pour trouver des experts afin d’évaluer nos programmes », a-t-il expliqué.
D’après Pr. Kabinet Oularé, sur les programmes évalués en 2019, il n’y a que 28 qui ont été accrédités, ce qui fait 40% des programmes fournis. « Toutes les institutions qui ont pris part à cette évaluation sont à féliciter et à encourager. Je rappelle que nous avons près de 800 programmes de formation qui doivent être évalués. Aujourd’hui, nous n’avons évalué que 80 programmes. Nous espérons que ceux qui n’ont pas été accrédités, tireront les meilleures leçons pour la session prochaine pour pouvoir obtenir l’accréditation », a-t-il indiqué.
Interrogé, le Secrétaire général du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Binko Mady Touré a déclaré que c’est une étape fondamentale dans la vie de l’enseignement supérieur et de la formation.
Pour lui, cette évaluation permet de savoir quels sont les programmes de formation qui tiennent la route. « Comme c’est un début, il n’y a pas assez d’engouements, l’année dernière, 11 programmes ont été évalués et cette fois-ci, c’est au tour de 80 programmes », a-t-il rappelé.
Poursuivant, il a affirmé qu’il n’y a pas d’autres alternatives que de se soumettre à cette évaluation. « Nous promettons que la prochaine session, les institutions d’enseignement public vont participer activement. Nous allons mettre des conditions pour faire en sorte que celles qui ne participent pas, se verront sanctionner de la meilleure façon », a-t-il prévenu.
Plus loin, il a déploré que dans un pays, on ne peut pas admettre qu’une partie se soumet à l’évaluation et que l’autre partie ne se soumette pas. « Les standards sont nationaux, nous nous sommes comparés à nous-mêmes avant d’aller dans la sous-région. Que chacun cultive dans son environnement la qualité pour un meilleur avenir de la jeunesse guinéenne », a-t-il lancé.
Sur quatre programmes présentés par l’Université général Lansana Conté de Sonfonia, un seul a été accrédité. « Nous ne sommes pas contents de notre résultat par qu’on va à un examen pour réussir. Nous allons reprendre le travail, cette année, nous avons envoyé quatre autres programmes qui ont été recevables, nous sommes en auto-évaluation jusqu’au 31 mars 2021. Si parmi les quatre premiers programmes, il n’y a qu’un seul qui a été accrédité, il y a lieu de revoir un peu nos éléments de preuve. Nous ne doutons pas de la façon d’évaluation, il s’agit de reprendre le travail avec une nouvelle énergie en joignant tous les éléments de preuve parce que souvent, il y a des choses que nous faisons qui n’ont pas d’éléments de preuve alors que tant que les éléments de preuves ne sont pas présents, l’ANAQ dira toujours que le standard n’est pas atteint», a fait savoir Pr. Momoya Sylla, vice-recteur chargé des études à l’université général Lansana Conté de Sonfonia.
Il faut rappeler que selon les procédures d’évaluation, les appels et les recours sont enregistrés à l’ANAQ dans les cinq jours qui suivent la notification. La proclamation des résultats définitifs et la remise des attestations d’accréditation auront lieu 21 jours après.
Créée le 12 janvier 2017 par décret du président de la République, l’ANAQ est un établissement public à caractère administratif (EPA). Elle est chargée d’évaluer la qualité dans l’enseignement, la formation et la recherche en vue de l’accréditation des programmes de formation et de réhabilitation des institutions (publiques et privées). Elle fait également des établissements en vue d’un classement annuel (raking). L’ANAQ compte trois organes de gouvernance à savoir le Conseil d’Administration, le Conseil Scientifique et le Secrétariat Exécutif.
Elle a réalisé en 2019 sa première campagne d’évaluation sur 11 programmes pilotes. En 2020, 80 programmes ont été évalués et pour cette année 2021, le processus en cours porte l’habilitation de 11 établissements et l’accréditation de 90 programmes.