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Et si chez nous, les paramètres étaient inversés : que les plus riches ne soient pas ceux que l’on croit

A priori, dans tout pays, on s’attend à ce que les personnes aisées se comptent parmi les commerçants, les hommes d’affaires, les industriels, les banquiers, etc. A ce lot, vont s’ajouter les sportifs de haut niveau, les célébrités du monde artistique, du show-business, de la communication, les auteurs de best-sellers, et bien d’autres, que nous ne citons point ici. C’est parmi ces branches d’activités que l’on dénombre des millionnaires et aussi des milliardaires dont l’origine de la richesse ne prête guère à équivoque ou à questionnement. Pour peu qu’on s’y intéresse, on découvre que la manne financière qu’ils ont accumulée remonte à très loin ou a été acquise à la force des bras ou à la créativité et à la persévérance des fondateurs de l’institution. Eh, oui, l’effort, l’endurance et la ténacité ont toujours été les maîtres-mots qui ont conduit aux résultats élogieux et porteurs que l’on apprécie aujourd’hui. Cela conduit à voir, à travers le monde, des hommes et des femmes riches, quelquefois même très riches dont la prospérité n’étonne et ne choque personne.

Pour le cas de notre pays, les choses se présentent différemment. Nous sommes à l’antithèse de la dynamique décrite plus-haut. Au lieu que ce soient ceux que nous venons de lister, ce sont les fonctionnaires qui occupent la première place. Ils sont parmi les plus riches et peuvent même, dans bien de cas, égaler voire dépasser les commerçants et la petite grappe d’industriels et d’hommes d’affaires qui évoluent chez nous.

Si seulement, cela pouvait s’expliquer par l’état de prospérité qu’apporte la fonction administrative, ou par les salaires mirobolants que l’Etat  offre, on aurait pu comprendre. Et dans ce cas, ce sont les plus hauts placés dans cette échelle qui devraient être les mieux lotis. Or, tel n’est pas le cas. Et c’est même loin de l’être.

Les plus nantis des fonctionnaires ne sont pas les plus méritants d’entre eux. L’aisance ou le niveau de vie n’est pas une conséquence du statut académique ou administratif du fonctionnaire. Non plus, ses performances, son éthique ou sa motivation ne lui ouvrent guère le sésame de la prospérité. Ceux qui décident de sauter le pas pour être riches jettent leur dévolu sur le sérail politique ou affairiste. Il arrive aussi que certains, tout innocents au départ, n’aient rien choisi par eux-mêmes. A tout hasard, ils se retrouvent, par le jeu des mutations, dans les services où il y a de l’argent à gérer. Et le reste suit. Ils intègrent un milieu où ils sont d’emblée adoubés par des réseaux mafieux qui leur apprennent à gagner de l’argent par les moyens, les moins orthodoxes qui soient. Et voilà qu’ils deviennent subitement riches et même très riches. Pendant ce temps, les grands diplômés et autres cadres très méritants sont là qui attendent.

Et c’est de là, sans doute, que nous vient la formule qui dit : ‘’le premier à l’école n’est pas toujours le premier dans la vie’’. Elle ressemble fort à une fausse excuse pour tenter d’expliquer ou de justifier le paradoxe. Pendant ce temps, si ces nouveaux riches ne se contentent que de jouir de leur richesse, sans choquer, ni heurter personne, on aurait pu souffrir la situation, sans rancœur ou pincement. Certains vont même y voir une pointe d’aigreur ou de jalousie. Toujours est-il que ces nouveaux riches, en parfaits parvenus qu’ils sont, vont faire le plus souvent dans l’ostentation, dans le m’as-tu-vu, s’ils ne se mettent pas à narguer tout simplement, le monde des  »pauvres » ou  »maudits-bons à rien » pour lesquels ils n’ont que de la condescendance ou du mépris. Notre société même encourage ce type de comportement.

Nous savons tous que les riches sont fêtés dans nos villes et quartiers et personne pour chercher à savoir le comment de leur richesse. Pour peu qu’ils se montrent généreux, on dit d’eux qu’ils sont bénis. C’est le culte de l’argent qu’on met en relief, pas la morale ou l’éthique.

Nous en sommes là, hélas ! Et pour tout dire, cet état de fait nous cause de nombreux et graves préjudices. Pour inverser cette tendance qui a essaimé, la moralisation de notre société reste la solution à mettre en œuvre, en plus de la lutte contre la corruption, les détournements et l’enrichissement illicite.

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