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Espace ouest-africain : la Cédéao sous l’ombre tutélaire de Tinubu (édito)

Le 63ème Sommet de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a été marqué par le passage de témoin entre M. Umaru Sissoko Embalo, le président en exercice sortant de l’institution régionale et son successeur M. Asiwaju Bola Ahmed Tinubu, le nouveau chef d’État nigérian. Ce dernier a profité de son baptême du feu, pour passer une soufflante à tous ceux qui nourrissent des velléités putschistes dans l’espace Cédéao. Jurant de mettre fin à ce chapelet de coups d’État qui commence à gangréner la démocratie dans la région.

Et ce fut à juste raison que la star de la grand-messe qui s’est déroulée ce dimanche à Bissau fut bien entendu le président nigérian. Bola Tinubu qui vient de faire son entrée dans le cénacle des chefs d’État de l’organisation sous régionale, a volé la vedette à ses homologues, fortement mobilisés à ce Sommet. Confirmant ainsi l’adage qui dit je cite : « tout nouveau, tout beau ».

Le nouveau président en exercice de la Cédéao a marqué son entrée en piste par un discours martial, dans lequel il a flétri toute prise de pouvoir par la force. Des putschs qui selon lui, viennent saper les aspirations des populations à une gouvernance démocratique.

Martelant à l’envi que la démocratie est le meilleur des régimes.

Dans la foulée, il a promis de ne ménager aucun effort pour stopper les velléités putschistes dans la sous-région.

Une posture qui pourrait apporter de l’oxygène à l’institution et conduire à un affermissement de ton face aux trois pays déjà en proie à une instabilité institutionnelle. A savoir la Guinée, le Burkina Faso et le Mali.

Car le Nigeria qui s’était déjà illustré dans le rôle de gendarme de la sous-région, durant les années 90, comme porte étendard des missions de l’Ecomog au Liberia et en Sierra Leone, peut bien se donner les moyens de sa politique. C’est du moins ce que pensent certains observateurs.

Même si malgré tous les moyens humains et militaires dont est censé disposer le pays le plus peuplé du continent, il aurait toujours du mal à éradiquer le fléau terroriste porté sur son sol par Boko Haram.

Le terrorisme d’ailleurs, il en a été aussi question lors de ce Sommet. Car la menace est bel et bien présente, et la sous-région serait devenue une zone de prédilection pour les djihadistes qui écument le Sahel.

Autant de défis à relever pour ces dirigeants de la Cédéao, afin d’éviter que l’Afrique subsaharienne ne devienne ingouvernable.

Les regards sont donc tournés vers Abuja, pour voir comment Bola Tinubu, dont l’ombre tutélaire plane dorénavant sur la Cédéao, va mettre toutes ses annonces en musique.

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