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Éruption cutanée chez les pêcheurs de Bonfi : les armateurs sous les feux de toutes les critiques

Plusieurs pêcheurs artisanaux dont des Guinéens, des Sierra-leonais et des Ghanéens exerçant aux ports de Bonfi et Gbessia, ont été découverts dans un état étrange ce mercredi 12 avril. Selon la directrice du port de Bonfi, ils sont plus d’une cinquantaine de pêcheurs de dorades présentant des symptômes de brûlures sur les lèvres, à l’intérieur de la bouche mais aussi au niveau des parties intimes.

« Le mercredi, à mon arrivée au bureau, j’ai constaté des brûlures sur les lèvres d’un pêcheur dans un état vraiment critique qui faisait peur. J’ai eu la curiosité de demander et il a répondu qu’il n’était pas seul. Qu’ils sont partis en mer et qu’ils ont eu cela et qu’il y en a d’autres dont les parties intimes ont été touchées. Donc, je l’ai pris en photo et par la suite, il a appelé certains de ses collègues qui étaient couchés au sein du port dans les barques et un peu partout. Au fil du temps, même ceux qui sont à la maison sont venus petit à petit. J’ai pris beaucoup d’images que j’ai transférées à l’Inspecteur régional de la pêche de Conakry qui, à son tour, les a transmises à la ministre. Aussitôt, elle a dépêché les différents cadres qui sont venus au sein du port pour les constats. Il y a certains pêcheurs qui nous ont dit qu’ils ont constaté ce changement lorsqu’ils sont allés en haute mer, plus précisément dans les zones de Boffa, Kamsar et vers Kassa. C‘est-à-dire à 240 jusqu’à 300 km de distance. Il y avait un parmi eux qui a dit qu’il avait vu au niveau de Kamsar un navire en train de déverser en mer mais qu’il ne sait quel produit ? Nous n’avons pas de preuve. »

Par ailleurs, la directrice a déploré la négligence des pêcheurs et de leurs armateurs dans la gestion de cette situation. « Aucun de ces pêcheurs n’est venu me déclarer qu’ils ont contracté cette maladie et les armateurs non plus. Normalement, dans de telles situations, lorsqu’un pêcheur est malade et qu’il a contracté la maladie en pêchant, c’est à eux de faire un compte rendu. Et il y a des pêcheurs qui se sont plaints du fait que les armateurs n’ont rien fait pour alerter sur cette maladie. A en croire certains témoignages de pêcheurs infectés, ils ont renvoyés par leurs armateurs pour acheter des médicaments avec seulement 5 à 10 mille francs guinéens. Pire, lorsque leurs produits ont été débarqués au port, ils les ont vendus... Du moment où les personnes physiques sont infectées, est-ce que le poisson n’est pas infecté ? Nous regrettons vraiment beaucoup cette situation ».

Même si jusqu’à présent, aucune cause spécifique de la pollution de cette zone n’a été identifiée, toutes les victimes sont prises en charge au CHU de Donka et commencent à recouvrer la santé. Cela est possible grâce à l’implication urgente des différents services liés au secteur de la pêche, du ministère de la Santé et même de l’Enseignement supérieur.

Selon la directrice du Port, une délégation aurait été dépêchée par le département de la Pêche pour se rendre dans la zone indiquée par les victimes. Par ailleurs, la directrice confie que cette situation n’a pas eu un impact très négatif sur les activités du port. Car, dit-elle, tous les pêcheurs ne pêchent pas la même espèce ni dans la même zone. Par conséquent, seule la zone polluée où exerçaient les pêcheurs de dorades a été interdite aux autres pêcheurs artisans. Les autres zones continuent d’être exploitées par les pêcheurs d’autres espèces.

 

 

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